Essai JAGUAR XK 8
Jean-François Destin le 28/08/2002
La Jaguar XK semble invulnérable aux affres du temps. Résurgence moderne des inoubliables Type E, elle fait l'objet à la rentrée 2002 d'une discrète évolution.
Présentation
Grâce à une augmentation de sa cylindrée (4,2l contre 4l), le V8 atmosphérique des Jaguar XK délivre désormais 10 chevaux de plus (304 ch contre 294) tandis que la version suralimentée dédiée aux XKR reçoit l'apport de 31 chevaux supplémentaires (406 ch contre 375). Des puissances de nature à contrer plus efficacement la concurrence et notamment la Maserati GT et la Porsche Carrera.
On note encore l'apparition de freins Brembo hautes performances de série sur les Jaguar XKR alors que tous les modèles reçoivent le DSC (Contrôle dynamique de stabilité) et l'EBA (système d'aide au freinage d'urgence). En option est proposé le régulateur automatique de vitesse doté de la fonction " Forward Alert " (danger devant).
Enfin, les quelques retouches esthétiques s'accompagnent de nouveaux modèles de jantes et de quatre coloris inédits assortis à de nouveaux garnissages contrastés.
Bonne nouvelle : les prix de cette génération 2002/2003 restent sages puisque les Jaguar XK augmentent en moyenne de 2000€ (avec 73.600€ pour le coupé et 83.220€ pour le cabriolet) et les Jaguar XKR de 4500 à 5500€ (avec 84.020€ pour le coupé et 93.570€ pour le cabriolet).
Pour mesurer les progrès accomplis, nous avons repris 48 heures un cabriolet Jaguar XK8.
Design
Quasi intemporelle, la silhouette féline des XK reste d'une grande élégance malgré ses excessifs porte-à-faux avant et arrière. Nostalgie oblige, la capote du cabriolet ne disparaît pas sous un couvre capote en dur mais sous une housse que l'on verrouille à l'aide de boutons pressions. Les stylistes ont donc peaufiné les détails en redessinant la tête de jaguar de l'emblème apposé entre autres à la pointe du capot et sur le pommeau de levier de vitesses. Les XKR reçoivent un nouveau logo R portant la mention " Jaguar Supercharged "
Les spécialistes remarqueront aussi l'entourage noir et non plus chromé des projecteurs au xénon des XKR, la gamme complète de nouvelles jantes de 17, 18 et 19 pouces avec en haut de gamme pour les XKR l'option alliage BBS 20 pouces équipée de pneus taille ultra basse Pirelli P Zero.
Habitacle
Véritable écrin de luxe, l'habitacle du cabriolet XK ne peut pas laisser indifférent. On glisse ses jambes vers le pédalier comme dans un fourreau avant de trouver naturellement la position de conduite idéale (à l'aide des divers réglages électriques des sièges). Bois précieux et cuir perpétuent un ancestral raffinement britannique mais on note ça et là quelques incompréhensibles recherches d'économie au travers de médiocres inserts de matières plastiques ou d'une finition un peu bâclée dans les petits recoins.
Présenté comme un cabriolet quatre places, le XK dispose de deux sièges arrière quasi inutilisables mais le coffre de 307 dm3 apparaît bien utile pour partir en week-end à deux.
Moteur
Le long capot des XK abrite un V8 moderne dont les performances sont un peu bridées par le poids élevé de la voiture (1.775 tonne en version cabriolet). Pour espérer dynamiser sa conduite, il faut impérativement avoir recours au mode sport de la boite automatique à 5 rapports, le mode normal certes économique (12,5l seulement en moyenne) n'étant approprié que pour les déplacements touristiques...
Cet inconvénient lié à l'enrichissement permanent d'équipements parfois pesants a contraint les motoristes à trouver des chevaux supplémentaires par une augmentation de la cylindrée du V8 qui passe de 3996 cm3 à 4.196 cm3. Les puissances accrues des XK et XKR (respectivement 304 et 406 chevaux) s'expriment aussi plus directement grâce au montage en série d'une boite automatique électronique à 6 rapports (une exclusivité Jaguar) assortie d'une commande (en J) plus sensitive.
Citons aussi le travail effectué pour alléger le bloc alu qui désormais n'excède pas 194 kg sur le XK et 186 kilos sur le XKR !
Si la vitesse de pointe reste volontairement limitée à 250 km/h, les accélérations s'en trouvent améliorées (le cabriolet XK passe de 0 à 100 km/h en 6,6 secondes- 6,4pour le coupé-) sans pour autant pénaliser la consommation. La souplesse d'utilisation à bas régime améliore encore l'agrément de conduite.
Châssis
Jaguar a conservé tel quel un châssis qui donne entière satisfaction tant au niveau du comportement routier que du confort. Cependant, il n'aurait pas été inutile d'améliorer la rigidité du cabriolet XK ne serait-ce que pour qu'elle se rapproche des standards de celle de la Porsche Carrera, une référence en la matière.
Plus gênantes à faible vitesse en ville ou sur une petite route mal bitumée qu'à allure élevée, les vibrations générées ne remettent pas en cause la sécurité active de la voiture d'autant que le DSC (Contrôle Dynamique de la Stabilité) est désormais en série sur toute la gamme. En outre l'efficace suspension active à gestion électronique CATS (en série sur les XKR) est proposée en option sur les XK au prix raisonnable de 1440 euros.
Comme nous l'avons signalé en préambule, des freins Brembo hautes performances équipent les XKR.
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Sur la route
Inutile de préciser que le pilotage d'un cabriolet XK constitue un réel plaisir. La douceur des commandes, la précision de la direction et le velouté du V8 (dont on aimerait percevoir davantage les feulements) s'apprécient au fil des kilomètres tout comme le confort et la facilité de maniement de la capote (entièrement électrique à partir d'une commande).
Outre la relative dolence du V8 (à laquelle Jaguar vient de remédier), on pourra s'étonner des bruits aérodynamiques et sifflements très présents en configuration décapotée (même à vitesse moyenne) et des quelques vibrations déjà citées lorsque le revêtement se dégrade.
Enfin, il aurait été judicieux de renforcer également le freinage des XK ou au minimum de rendre la pédale plus consistante et agressive.