Essai INEOS Grenadier Station Wagon 3.0 Fieldmaster Edition

A moins que vous ne soyez pas très au fait du monde de la pétro-chimie ou fan de cyclisme, Ineos ne vous évoque sans doute rien. Pourtant, ce nouveau constructeur automobile, d'origine britannique, n'a pas fini de faire parler de lui. Son premier modèle, le Grenadier, a, en effet, pour vocation de remplacer les Land Rover Defender et Hummer originels dans le cœur des passionnés de tout-terrain. Pour y parvenir, les équipes de la marque se sont assuré le concours des meilleurs spécialistes au monde, qu'il s'agisse de BMW, de ZF ou encore de Bridgestone. Le tout donne un cocktail détonnant, assemblé, en France, dans l'ancienne usine Smart.

Nous ne parlons pas ici d'un SUV, ces pseudo-aventuriers qui pullulent sur nos routes mais rarement en dehors, mais bien d'un véritable 4x4. Avec son châssis échelle caissonné, ses essieux arrière rigides, sa boîte de transfert à deux rapports, ses trois différentiels verrouillables ou encore sa suspension à ressort, le Grenadier promet d'être à l'aise sur tous les terrains

Il ne fait pourtant pas fi de nombreux perfectionnements de l'automobile moderne. Ainsi, il embarque de nombreuses aides à la conduite (utiles pour la sécurité sur route mais également pour se sortir d'un mauvais pas sur un terrain difficile) un écran tactile compatible avec Android Auto ou encore une climatisation automatique. Sur la finition Fieldmaster Edition de notre essai, on trouve également des jantes alliage de 17'', deux lucarnes entrouvrables et démontables au-dessus des places avant, la sellerie cuir, les sièges avant chauffants, la caméra de recul... Le tout étant facturé 75 790 €, auxquels il faut ajouter un malus de 37 895 €. A 113 685 € clés en main, on trouve sur le marché des modèles bien mieux dotés. Mais ce n'est pas avec la liste de ses équipements de série que le Grenadier compte séduire. Et pour éviter cette lourde taxe, il est possible d'opter pour une version utilitaire, à 2 ou 5 places, proposée à partir de 66 890 €.

Le contrat qui lie Ineos et BMW porte sur la fourniture de deux six cylindres bien connus. D'une part, il est possible d'opter pour le 3.0 diesel de 249 ch. De l'autre, pour le 3.0 essence de 286 ch. Des blocs que l'on retrouve, notamment, sous le capot du X5, mais qui ont ici été retravaillés de façon à offrir un maximum de couple à bas régime. En ce qui concerne le moteur essence dont nous disposions, nous parlons de 450 Nm disponibles sans discontinuer entre 1 750 et 4 000 tr/mn. Bien que cet Ineos Grenadier affiche 2,7 tonnes à vide, cela suffit à assurer des reprises confortables. D'autant que la boite de vitesses, une ZF automatique à 8 rapports, se montre réactive. Ce n'est toutefois pas en exploitant la mécanique que ce 4x4 se montre le plus à son aise. En effet, entre son gabarit hors-norme (2,15 m de largeur, rétroviseurs déployés), ses suspensions souples et sa direction manquant cruellement de fermeté, on se sent peu à l'aise sur le bitume. C'est d'autant plus regrettable que l'amortissement efface avec une efficacité rare toutes les déformations du bitume et que les sièges, signés Recaro, offrent un excellent maintien.

Pour découvrir tous les talents du Grenadier, il faut abandonner l'asphalte et s'aventurer, au choix, dans la boue, le sable, la roche ou un gué. Grâce à ses multiples modes de conduites, facilement accessibles grâce à d'imposantes commandes physiques réparties sur la console centrale et au plafond, et à sa transmission intégrale permanente, ce british passe vraiment partout, comme nous avons pu le constater durant plusieurs centaines de kilomètres. Naturellement, la mécanique n'est rien sans des pneumatiques adaptés. Et, sur ce point aussi, Ineos a bien fait les choses, des Bridgestone All-Terrain livrés de série. Et sur l'écran tactile, il est possible d'afficher un mode tout-terrain qui indique les angles de braquage et d'inclinaison, indispensables pour éviter tout fausse manœuvre.