Essai HYUNDAI Veloster
Vincent Desmonts le 04/09/2011
Hyundai continue à progresser et ose désormais lancer des modèles de plus en plus originaux, comme le coupé Veloster dont la ligne cache une porte d'un côté et deux de l'autre.
Présentation
Cela vous a peut-être échappé, mais le groupe Hyundai (qui inclut également Kia) est devenu le 4e constructeur automobile mondial, devant Ford. Le résultat d'une croissance effrénée, obtenue grâce à des produits de plus en plus convaincants... comme l'original coupé Hyundai Veloster.
Sa ligne se distingue par une excentricité : il y a une porte côté conducteur, mais deux côté passager ! Une architecture inédite qui n'a rien d'un délire de designer, puisque cette troisième porte ouvre au Veloster une clientèle de jeunes familles qui fuyait jusqu'alors les coupés. Vu leur garde au toit limitée, les places arrière se destinent cependant à des enfants.
À l'école, ces derniers frimeront davantage avec le look du Veloster qu'avec ses performances : le moteur 1.6 de 140 ch manque de punch, et la boîte hyper longue ne lui facilite pas la tâche. Heureusement, celle-ci jouit d'une commande précise et agréable. Et puis le Veloster a d'autres arguments à faire valoir. Son châssis affiche une réjouissante agilité et une direction aussi précise qu'incisive. Le confort est préservé, sauf sur chaussées très dégradées où les suspensions finissent par talonner.
La présentation intérieure est flatteuse, tandis que l'équipement de série n'omet rien d'essentiel. Il ne reste plus à doter ce joli coupé Hyundai d'un moteur plus puissant (et de tarifs un tantinet plus agressifs) pour en faire une proposition irrésistible. Hélas, ce n'est pas au programme pour l'instant...
Design extérieur et intérieur
Le Veloster a débuté en tant que concept-car en 2007. Fait rare, le modèle de série se révèle plus audacieux dans l'esprit que le prototype, qui ne proposait « que » deux portes. Le modèle de série dispose lui d'une troisième porte, située sur le côté droit (ou le côté gauche sur les marchés en conduite à droite), dont la poignée d'ouverture est dissimulée comme sur une Alfa Romeo Giulietta.
Une astuce qui permet de présenter au conducteur un profil de coupé, tout en permettant d'installer sans contorsions un siège bébé à l'arrière.
Campé sur un empattement plutôt généreux, le Hyundai Veloster repousse ses roues aux quatre coins et affiche un dessin ramassé et plaisant à l'oeil. Notons que les prises d'air sur le capot sont factices, et que la finition haute « Pack Premium » dispose de jantes en alu ornées d'un insert de couleur.
L'habitacle présente bien : l'ergonomie est excellente, la finition plutôt soignée et l'équipement complet. Très accessibles, les places arrière restent cependant limitées au niveau de leur garde au toit. Le coffre se révèle quant à lui pratique et assez spacieux.
Mécanique et châssis
À l'heure où ses rivaux font appel au turbo et autres compresseurs, le Hyundai Veloster refuse la suralimentation... pour l'instant. En attendant une probable (mais assez lointaine) motorisation plus costaude, il faudra se contenter dans un premier temps d'un bloc 1,6 litre à injection directe de 140 ch. Lequel délivre le couple modeste de 166 Nm au régime haut perché de 4 850 tr/min.
Pour ne rien arranger, ce moteur est couplé à une boîte six rapports étagée long pour abaisser les émissions de CO2 (148 g/km). Bref, les reprises sont molles et les accélérations peu ébouriffantes.
Côté châssis également, le Veloster fait dans le classique, mais avec plus de succès. Train Mac Pherson à l'avant et essieu à barres de torsion à l'arrière se combinent avec une direction (électrique) précise et incisive pour former un châssis agile et plaisant à mener.
L'efficacité reste limitée par un amortissement qui avoue ses limites à rythme soutenu sur routes dégradées, mais le bilan reste largement positif.
Sur la route
Les dirigeants de Hyundai ont beau affirmer que la clientèle des coupés a changé, qu'elle recherche désormais le style plutôt que la performance, à fortiori sur un modèle polyvalent comme le Veloster, on reste sceptique.
Car le nouveau coupé coréen a décidément les jambes trop courtes : sous les 4 000 tr/min, point de salut en conduite dynamique (je n'ai pas dit sportive!), et le conducteur est contraint de « tricoter » du levier de vitesses, au demeurant agréable à manipuler. Si bien que l'on a envie d'opter pour la toute nouvelle boîte DCT à double embrayage (1 300 € de supplément), qui libère de cette corvée tout en ajoutant des palettes au volant.
Ce manque de punch est d'autant plus regrettable que le châssis du Veloster encaisserait sans problème davantage de muscle. Le train avant est précis, avec une direction très directe dont l'assistance est idéalement dosée. Quant à l'essieu arrière, il enroule avec plaisir dans les courbes, notamment au lever de pied, ce qui permet de resserrer la trajectoire en cas d'optimisme.
Tout juste pourra-t-on déplorer un certain manque de rigueur de l'amortissement en conduite très rapide : les suspensions deviennent alors sèches en compression et un peu trop lâches en détente. Ce qui réduit au passage l'efficacité du freinage. Mais rien de dramatique !
Hélas, aucune motorisation plus puissante n'est prévue dans l'immédiat : il faudra donc se contenter de ce modeste 1,6 litre...
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation