Essai HYUNDAI Veloster Turbo
Vincent Desmonts le 03/12/2012
Avec seulement 140 chevaux, le Hyundai Veloster nous avait laissés sur notre faim. La version Turbo affiche-t-elle enfin des performances à la hauteur de son look ?
Présentation
Lancé voici un an et demi, le Veloster n'a pas déclenché d'émeutes dans les concessions Hyundai, malgré sa conception originale de coupé à « 2+1 portes » (une côté conducteur, deux côté passager), qui lui confère des vertus familiales inattendues. Il faut dire que ses 140 petits chevaux et son maigre couple haut perché ne le rendaient pas passionnant à conduire...
Hyundai a entendu nos protestations et décline désormais le Veloster dans cette version Turbo. Le 1.6 passe ainsi à 186 ch, tandis que le couple bondit de près de... 60 %, à 265 Nm. Ce couple disponible très tôt (dès 1 500 tr/min) est d'ailleurs la caractéristique principale de ce moteur, d'une remarquable souplesse sur tous les rapports.
Le 1.6 turbo se révèle également plutôt sobre (6,9 l/100 km en cycle mixte). Pour autant, les performances restent assez quelconques, avec un 0 à 100 km/h en 8,4 secondes, tandis que la sonorité mécanique manque cruellement de charme.
Ce tempérament policé a au moins le mérite de ne pas mettre en péril la motricité du train avant, ni l'endurance des freins... Le comportement routier est sécurisant, à défaut d'être très efficace, et l'agilité nous a semblé en retrait par rapport à la version atmosphérique essayée voici un an et demi.
Bref, ce Hyundai Veloster Turbo n'est pas le sportif que promet son look extraverti. Mais il se révèle agréable à vivre au quotidien et plutôt confortable. Et son tarif un brin élevé (27 500 €) est compensé par un équipement complet.
Design extérieur et intérieur
Avec ses deux portières sur le côté droit, le Hyundai Veloster reste le seul coupé asymétrique sur le marché mondial. Une originalité qui n'est pas qu'une astuce de marketeur ayant abusé des séances de brainstroming, mais qui offre un vrai plus en termes de fonctionnalité. Il suffit de faire une virée entre amis pour s'en rendre compte !
Côté style, la version Turbo se distingue assez largement de la normale : son kit carrosserie comprend des boucliers avant et arrière spécifiques ainsi que des jupes latérales.
Le nouveau bouclier avant intègre une calandre monobloc façon Audi, des antibrouillards redessinés ainsi que des déflecteurs en position basse. À l'arrière, le diffuseur est plus grand et intègre une inédite double sortie d'échappement ronde. Enfin, les jantes sont inédites.
L'équipement généreux inclut des sièges en cuir (chauffants et partiellement électriques à l'avant), un toit ouvrant, le GPS ou encore la clé mains libres. Une manière d'aider à justifier un tarif qui atteint désormais 27 500 € : autant dire que l'ère des coréennes bradées est derrière nous !
Du coup, on se prend à faire la fine bouche sur la qualité des matériaux (plastiques durs à tous les étages) et à pester contre de curieuses lacunes d'équipement (on dispose de l'allumage automatique des phares, mais point du capteur de pluie).
Les places arrière, rendues faciles d'accès par la troisième porte, sont suffisamment spacieuses pour accueillir deux adultes pas trop grands. Mais gare au choc sur le crâne au moment de fermer le hayon !
Mécanique et châssis
Le Veloster Turbo reprend le bloc 1.6 à injection directe des versions atmosphériques, mais lui greffe un turbo à double entrée (« twin scroll ») dont le carter de turbine est intégré au collecteur d'échappement, afin de réduire le temps de réponse. Le moteur dispose en outre d'un double calage variable de la distribution.
Il résulte de ces modifications une augmentation sensible de la puissance (de 140 à 186 ch, soit + 33%), mais surtout du couple, qui passe de 166 à 265 Nm (+59%!). En outre, ce dernier est disponible sur une large plage de régimes, de 1 500 à 4 500 tr/min, alors que le couple maxi du 1.6 atmosphérique est perché à 4 850 tr/min.
Enfin, si le Veloster normal offre le choix d'une transmission à double embrayage, la version Turbo ne propose qu'une boîte manuelle à 6 rapports.
Côté liaisons au sol, le Veloster Turbo fait dans le classique : suspensions de type Mac Pherson à l'avant, et essieu travaillant en torsion à l'arrière. Les quatre freins sont à disques (ventilés à l'avant), tandis que l'ESP de série est totalement déconnectable.
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Sur la route
Au final, le Hyundai Veloster est-il un coupé sportif doté des vertus d'une berline compacte, ou une berline compacte déguisée en coupé sportif ? La question peut paraître aussi abstraite que rhétorique au premier abord, mais elle se pose pourtant après quelques jours passés au volant de cette version Turbo.
En effet, on se prend à apprécier ce Veloster pour des qualités que l'on ne prête d'habitude guère aux coupés : sa douceur de conduite, la souplesse de son moteur, son confort général (malgré quelques trépidations des suspensions), son équipement ou l'agrément de son toit ouvrant.
Car pour le caractère sportif, on reste sur notre faim. Le 1.6 turbo n'aime guère les hauts régimes et émet une sonorité quelconque. L'amortissement talonne sur certaines inégalités, et la direction manque de feeling. Enfin, le comportement routier est rassurant, à défaut d'être très efficace ou amusant. Même les performances apparaissent quelconques – les excellentes reprises mises à part.
S'il était notoirement notoirement sous-motorisé, le Veloster atmosphérique que nous avions essayé il y a un an et demi nous avait paru plus enjoué et doué d'une agilité supérieure. Mais en gagnant les chevaux qui lui manquaient, le coupé coréen a perdu son petit grain de folie. Dommage !
À retenir
—
20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation