Essai HYUNDAI Genesis Coupé
Vincent Desmonts le 04/04/2011
Le coupé Genesis débarque pour redorer le blason de Hyundai. Doté d'un gros V6 et de roues arrière motrices, il s'affiche à un prix canon, mais est-il à la hauteur de ses rivaux ?
Présentation
Commercialisé aux États-Unis depuis 2008, le coupé Genesis arrive aujourd'hui sur le marché français afin de redorer le blason de Hyundai. Avec son prix canon (35 990 € en version 3.8 de 303 chevaux), le Genesis casse la baraque, en s'affichant quelque 6 000 € moins cher qu'un Nissan 370Z déjà réputé pour son caractère accessible. Le tout avec un look qui en impose et un habitacle plutôt bien présenté, avec deux places acceptables à l'arrière.
À la conduite, le Hyundai Genesis révèle un caractère plutôt américain... mais tendance « muscle car » ! Si le confort se révèle soigné (insonorisation poussée, douceur de la boîte automatique) malgré des suspensions fermes, l'efficacité n'est pas le point fort du Genesis.
Le poids assez important (1 640 kilos à vide) se ressent dès que le rythme s'accélère, avec un train avant qui insiste pour élargir la trajectoire. Et si l'on s'amuse à débrancher le très castrateur ESP, le train arrière insiste pour passer devant, sans doute pour prêter main forte à son collègue !
L'amortissement peu rigoureux et l'accélérateur difficile à doser se conjuguent pour faire du Hyundai Genesis un engin tortillant joyeusement du derrière. À défaut d'être très efficace, la bête se révèle ludique... du moins sur le sec. Sur le mouillé, par contre, il vaudra mieux faire preuve de circonspection.
Au final, s'il n'offre pas la rigueur d'un Nissan 370Z, le Genesis n'en reste pas moins une offre honnête et rafraîchissante sur le segment des coupés sportifs.
Design extérieur et intérieur
Le coupé Hyundai Genesis dérive de la berline du même nom, rivale des Audi A6, BMW Série 5 et Mercedes Classe E, et commercialisée depuis 2008 en Amérique du Nord. Ce qui explique ses dimensions extérieures généreuses (4,63 m de longueur) et son architecture à moteur en long et roues arrière motrices.
Le style extérieur apparaît plutôt élégant, même si la face avant manque de personnalité. Les flancs sont heureusement plus travaillés, avec deux plis de tôle en Z courant le long des portières et cette curieuse virgule ornant la vitre de custode. À l'arrière, les hanches solides et les deux sorties d'échappement donnent une belle impression de puissance.
L'habitacle est plus classique, avec une bonne position de conduite et une finition correcte.
Reste que si l'équipement inclut un système audio haut de gamme, la clé mains libres, une sellerie cuir ou un toit ouvrant, on peste contre certaines lacunes, comme l'absence de connexion Bluetooth ou les sièges avant dépourvus de fonctionnalité « easy entry ». On se consolera avec une habitabilité très correcte, malgré une garde au toit réduite aux places arrière.
Mécanique et châssis
Le Genesis hérite de la version la plus puissante des V6 de la famille « Lambda » Hyundai. Ce bloc tout aluminium de 3,8 litres est doté d'une injection multipoint, d'un double calage variable de la distribution et de pistons refroidis par jet d'huile. Ce V6 produit 303 chevaux à 6 300 tr/min et un couple de 361 Nm à 4 700 tr/min, des valeurs dans la moyenne de la catégorie.
À noter qu'une version à injection directe forte de 333 chevaux a été introduite sur les versions américaines. Il ne serait guère étonnant que le Genesis européen en hérite à plus ou moins long terme...
S'il est disponible avec une boîte manuelle aux États-Unis, le Genesis 3.8 n'est livrable chez nous qu'avec une transmission automatique ZF à 6 rapports offrant un mode séquentiel avec palettes au volant. La puissance est transmise aux roues arrière par l'intermédiaire d'un différentiel à glissement limité.
L'essieu avant est de type Mac Pherson, tandis qu'un train multibras prend place à l'arrière. Les amortisseurs à gaz sont de type conventionnel. L'ESP est totalement déconnectable.
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Sur la route
Les premiers kilomètres effectués à bord du Hyundai Genesis Coupé en milieu urbain mettent immédiatement en évidence la remarquable douceur de l'ensemble moteur-boîte. Les rapports passent dans du velours, et le V6 affiche une belle souplesse.
En quittant la ville par l'autoroute, on découvre en outre une insonorisation particulièrement soignée. Bref, le Genesis serait un excellent coupé GT... si seulement les suspensions étaient un peu plus douces. En l'état, la moindre plaque d'égout est un peu trop sèchement répercutée dans le dos.
Sur routes sinueuses, le tableau s'assombrit un peu. La boîte automatique réagit trop lentement aux impulsions sur les palettes au volant. Le gros V6 installé un peu trop en porte-à-faux pèse sur le train avant, qui tend à élargir la trajectoire dès que l'on s'amuse à le « charger » un tant soit peu.
La direction dépourvue de ressenti rend en outre difficile la perception du grip disponible. Une fois le train avant posé, en revanche, c'est le train arrière qui vient à se dérober ! L'ESP intervient très tôt pour juguler des pertes de motricité qui interviennent à la moindre accélération... y compris sur sol sec.
Une fois la bride électronique débranchée, le Hyundai Genesis Coupé se révèle joueur, très joueur ! Il affirme alors son côté « muscle car » vaguement surmotorisé. Sur le mouillé, on s'abstiendra de jouer les héros, à moins d'être au top de son jeu.
Sur le sec, l'ensemble arrache régulièrement des sourires à son « pilote », qui ne s'ennuie pas au volant et finit par trouver bien attachant ce coupé. Une auto imparfaite, mais au caractère affirmé !
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation