Essai HONDA S2000
Jean-François Destin le 26/06/2001
Marquant le 50e anniversaire de l'entreprise japonaise, le roadster Honda S2000 délivre 240 ch. Le 2 l du S2000 est le plus puissant 4 cylindres du marché.
Présentation
Honda S2000: inexploitable sur routes ouvertes
Outre sa "peau" musclée et affûtée de sprinter, l'attrait de cette version moderne de la fameuse S800 de 1965 réside dans son incroyable 2 litres de 240 chevaux. Un record mondial pour un quatre cylindres qui se permet de sortir 120 chevaux au litre! Mais l'effet pervers de cet exploit technique des motoristes de Honda oblige à adopter une conduite "circuit". Pour tirer la quintessence de l'engin, il convient en effet de rester en permanence au dessus de 6000 tours en jouant constamment du court levier de vitesses, sorte de joystick de console de jeu. Un exercice vite contraignant au sein du trafic routier.
Trop exclusive par bien des aspects, le roadster Honda S2000 bénéficie néanmoins de son prix attractif: 35460 €.
Design
Très court (4.13m), le roadster S2000 se distingue par son museau en pointe de flèche, ses phares profilés aux bords arrondis et un capot étonnamment plongeant rendu possible par le basculement du moteur sur le côté. Simple et ramassé, l'arrière concourt à l'agressivité sportive de la voiture par la soigneuse implantation de la double sortie d'échappement chromée.
Un minuscule déflecteur à la pointe du capot de coffre affine l'esthétique arrière. Comme sur les S800 d'autrefois, une plaque chromée d'identification du véhicule a été fixée sur les seuils de portes. Enfin une antenne "dard d'abeille" dixit Honda est montée sur l'aile arrière droite.
Habitacle
Les fesses au ras du sol, séparés par le tunnel de transmission, conducteur et passager auront l'impression de s'installer à bord d'une ancienne voiture de sport. Un choix délibéré des concepteurs de Honda qui ont repris les bonnes recettes de la sportive classique à l'anglaise comme le bouton poussoir rouge (à gauche du volant) faisant office de démarreur. En revanche, le compte-tours à partir de diodes en demi-cercle s'inspire des écrans de contrôle d'une F1. Pas très lisible à l'usage.
Un peu étroit, ce cockpit se veut dépouillé et fonctionnel. Le très court levier tombe pile sous la main mais le volant trop bas et non réglable pénalise le confort de conduite.
Semi-électrique, la capote s'approche automatiquement du bord supérieur du pare-brise. Il suffit ensuite de manipuler les deux verrous de fermeture pour la verrouiller. Rapide et facile. De qualité moyenne et bruyante à haute vitesse, cette capote assez basique est assortie d'une lunette arrière en plastique qui s'opacifie avec le temps. Une gêne réelle pour la rétrovision.
Week-end à deux: attention aux bagages car le mini-coffre de 143 dm3 contient le couvre-capote et accepte seulement deux gros sacs de sport.
Moteur
Zone rouge 7000: tel était le titre d'un vieux film américain consacré à la course automobile. Comme en 1965 avec le S800, Honda a travaillé sur les régimes maxi en fixant à 9000 tours le plafond des 6 rapports de la boite. Une prouesse pour cet extraordinaire 2 litres atmosphérique délivrant 240 chevaux.
Contrairement à la S800 qui passait plus de temps en réparation qu'avec son propriétaire, le roadster S2000 garanti 3 ans a été conçu pour offrir une fiabilité maximum. Pistons en alu forgés, ressorts de soupapes allégés, taux de compression énorme: 11/1, culbuteur à galets, admission variable: les ingénieurs dont la plupart assurait le développement des moteurs F1 et des monoplaces Cart ont multiplié les audaces techniques.
Grâce à cette expérience acquise en compétition, ils ont pu se passer de suralimentation et opter pour un 2 litres compact et léger facile à loger en arrière du train avant. Il ne vibre pas, consomme raisonnablement mais on aurait aimé que son bruit à haut régime soit plus excitant. Enfin, regrettons son apathie à bas régime qui le rend méconnaissable.
Châssis
Honda a respecté à la lettre les critères du roadster sportif en retenant un châssis haute rigidité en X et en abaissant au maximum le centre de gravité. Le déplacement du moteur en arrière du train avant a favorisé également une répartition idéale du poids (50/50) entre l'avant et l'arrière. Enfin, pour améliorer encore la maniabilité, l'équilibre et les sensations de pilotage, les techniciens ont mis au point une nouvelle suspension à partir de doubles triangulations suffisamment compactes pour être presque entièrement logées dans les roues.
Cette intégration profite à la tenue de route, la réactivité du châssis et la stabilité générale.
Equipements
On trouve en série la direction assistée, les vitres et rétros extérieurs à commande électrique, le verrouillage centralisé des portes avec télécommande, le double airbag, la climatisation , la sellerie en cuir, la capote semi-électrique, le couvre capote l'ABS, le différentiel à glissement limité, l'autoradio et un système antivol par clé à transpondeur.