Essai CUPRA Leon Sportstourer 2.0 TSI 310 ch VZ 4Drive
Cédric Morançais le 29/11/2021
Au premier coup d'œil, cette Cupra semble en tous points identique, logos exceptés, à la Seat du même nom. Mais, dans sa version la plus puissante, elle parvient à multiplier les talents. Jusqu'à en devenir la familiale parfaite ?
Plus Golf que jamais
Esthétiquement, différencier une Leon estampillée Cupra de celle frappée du S de Seat tient du jeu des sept erreurs. Les boucliers de la première sont un peu plus agressifs, les jantes spécifiques tandis que l'habitacle se distingue par ses sièges avant baquets. Finalement, le moyen le plus sûr de les distinguer l'une de l'autre est de jeter un œil aux logos ou de repérer la présence, sur la Cupra, ou l'absence, sur la Seat, des diverses touches cuivrées (jantes, cerclage des aérateurs, coutures du volant…).
Si cette très grande proximité visuelle atténue le côté exclusif de la Cupra, il n'empêche toutefois pas de constater les qualités familiales de la Leon, surtout dans sa version Sportstourer. Cette dernière offre, en effet, suffisamment d'espace aux places avant et arrière, mais également, son coffre cubant 620 l, pour les bagages. La présentation générale manquera un peu de sobriété pour certains, mais force est de constater qu'elle est soignée et que les assemblages sont beaucoup plus précis que sur beaucoup de ses concurrentes. Des qualités qu'elle partage avec sa célébrissime cousine, la Volkswagen Golf. Seul point noir à bord, l'ergonomie de la tablette tactile laisse franchement à désirer, à cause du nombre trop important d'informations qu'elle présente simultanément. Pour le non-habitué, opérer certains réglages de climatisation ou programme une destination dans le GPS nécessitera de s'arrêter.
Ultra-polyvalence
Avant de développer des modèles spécifiques, le Formentor dans un premier temps puis, plus récemment, la Born, Cupra se contentait de rebadger des Seat existantes tout en leur glissant des mécaniques survitaminées sous le capot. La Leon fait partie de cette espèce. Entièrement renouvelée en 2020, la berline compacte se décline, lorsqu'elle arbore le logo cuivré de Cupra, en variantes essence et hybrides rechargeables développant de 204 à 300 ch. Son dérivé break, nommé Sportstourer, a toutefois droit à un traitement de faveur en proposant une ultime déclinaison thermique poussée à 310 ch. Et comme un bonheur n'arrive jamais seul, cette déclinaison est la seule Cupra Leon à disposer de la transmission intégrale 4Drive.
Recette améliorée
Les entrailles de cette Leon ne réserve, sur le papier, guère de surprises. On retrouve le très éprouvé 2.0 TSI, la boite robotisée à double embrayage et 7 rapports DSG et la transmission intégrale 4Drive. Cette dernière a recours à un embrayage multidisque du type Haldex qui permet de faire varier indéfiniment la part de puissance distribuée aux essieux avant et arrière. Moins efficace qu'une transmission intégrale permanente, le 4Drive demeurant en mode traction tant que les conditions de roulage ne nécessitent pas de renvoyer tout ou partie de la cavalerie vers les roues postérieures, ce dispositif a l'avantage d'être moins coûteux et plus léger.
Ainsi, la Leon Sportourer 310 ch 4Drive ne pèse que 106 kg de plus que la version 300 ch à deux roues motrices. Par ailleurs, l'écart de prix entre ces deux ibères reste minime, à 2 700 €, les dotations étant, par ailleurs, strictement identiques. Avec un tel bagage technologique, cette Cupra a, semble-t-il, tout pour satisfaire les familles en quête de haute performance mais qui ne sont prêtes à aucun compromis en matière de sécurité et de prestations familiales.
Redoutable sur Autobahn
Le meilleur terrain pour vérifier tout cela est assurément l'Allemagne et ses autoroutes en partie libres de toute limitation de vitesse. Sur ce terrain, la Leon est comme un poisson dans l'eau. A peine engagée sur une voie d'accélération, elle profite de ses 400 Nm, disponibles sans discontinuer entre 2 000 et 5 450 tr/mn, pour s'insérer sans difficultés dans le trafic. La plage de régime suivante, comprise entre 5 450 et 6 500 tr/mn, permet à la totalité des canassons qui se cachent sous le capot de s'exprimer. Quelques poignées de secondes suffisent ainsi à atteindre des allures que le Code de la route français réprouve.
Avec son châssis soigné et sa direction directe, la Leon se comporte avec une totale sérénité jusqu'à 250 km/h, vitesse auto-limitée électroniquement. Si le bitume est gras ou humide, ce qui est loin d'être rare sur l'autre rive du Rhin, la transmission intégrale assure un grip optimal. Et lorsqu'il devient nécessaire de ralentir, le système de freinage Brembo, malheureusement en option à 2 185 €, donne l'impression que la Leon est équipée d'un aéro-frein. Une sensation qui dure puisque l'endurance de cet équipement, que nous avons éprouvée durant plusieurs heures sur les routes des Alpes bavaroises, semble impossible à prendre en défaut sur route ouverte.
Notre modèle d'essai était également doté d'une autre option, beaucoup plus controversée celle-ci : les pneumatiques Performance. Forcément couplés aux jantes Laguna Seca Copper de 19'', qui sont également disponibles avec des gommes standard, ils appartiennent au genre que l'on nomme trivialement semi-slick. Sur route sèche, leur capacité à s'accrocher au bitume est phénoménale, mais lorsque celui-ci est détrempé, leur médiocre capacité à évacuer l'eau sur-sollicitera l'anti-patinage et l'ESP, voire conduira, en cas d'excès d'optimisme, à quelques décrochages de l'un ou l'autre des trains. Heureusement, l'électronique veille et la Leon finit toujours par rentrer dans le droit chemin.
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Elle sait aussi se faire douce
Si performances et comportement routier sont de haute volée, cette Cupra Leon ne démérite pas non plus en matière de confort. Le service marketing a, en effet, eu la lumineuse idée d'inclure la suspension adaptative DCC dans la dotation de série. En fonction du réglage choisi, il est ainsi possible de compenser la rigidité extrême des pneumatiques 235/35 R19 fournis d'origine. Cet amortissement piloté ne peut toutefois pas faire de miracle lorsque la chaussée est en piteux état, chaque déformation accentuée de la route étant alors transmise en direct dans les vertèbres des occupants. Le prix à payer pour jouir d'une tenue de route au-dessus de tout-soupçon.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation