Essai CUPRA Formentor VZ 333

Avec plus de 60% des ventes mondiales assurées par ce seul Formentor depuis son lancement en 2018, Cupra a eu le nez creux. Premier modèle de la marque qui ne soit pas une Seat rebadgée, ce SUV aux allures de coupé a su trouver une clientèle à la recherche d'un véhicule dynamique et différenciant. Pour conserver l'attractivité de son modèle phare, la jeune marque espagnole lui offre une sérieuse mise à jour. Qui se voit sur le plan esthétique, et se concrétise sur l'aspect technique. Visuellement, le Formentor gagne en charisme avec un tout nouveau regard plus agressif et un bouclier plus généreusement ouvert. La signature lumineuse évolue également à l'arrière. Le tout enrobé dans de nouvelles teintes carrosseries et reposant sur des jantes au dessin inédit. Le Formentor ne manque clairement pas d'allure et ne galvaude pas son appellation de SUV sportif dans cette version VZ 333.

A bord, les modifications sont plus discrètes. On retrouve toujours cette ambiance sportive et moderne, à la finition bien sentie. Quelques habillages sont nouveaux et les sièges baquets offrent un excellent maintien. La vraie nouveauté se cache dans le grand écran tactile central (qui passe de 12 à 12,9 pouces pour l'occasion). Le Cupra Formentor, comme un grand nombre de modèles du groupe, reçoit enfin un nouveau système d'info-divertissement plus ludique et surtout plus ergonomique à utiliser. Fluide, visiblement boosté par des puces électroniques plus puissantes, il permet une navigation plus logique et la personnalisation des touches d'accès direct facilite la vie. Pour le reste, entre l'habitabilité arrière plutôt généreuse et le coffre dans la moyenne de la catégorie, ce Cupra Formentor ne renie pas son esprit familial.

Une famille qui aura donc la chance de voyager vite et efficacement dans cette version VZ de 333 ch, qui représente le haut de gamme depuis l'abandon de la délicieuse variante VZ5 (cinq-cylindres de 390 ch). Ici, l'Espagnol reprend la dernière version du 2.0 turbocompressé, dans une déclinaison identique à celle de l'ultime Volkswagen Golf R (333 ch). Il est toujours lié à une boîte automatique 7 rapports, et une transmission intégrale. Mais celle-ci évolue dans sa technique pour pimenter la conduite de ce Formentor musclé. Grâce à l'intégration de nouveaux embrayages électrohydrauliques arrimés sur le train arrière, il permet une meilleure répartition du couple en virage et à la réaccélération. C'est aussi ce système qui lui permet désormais de profiter d'un mode Drift. Indispensable ? Absolument pas. Mais pour peu que de l'espace et une surface glissante se présentent à vous, c'est l'occasion de vous faire plaisir.

Pas de quoi transfigurer le Formentor sur la route, qui, aussi dynamique soit-il, reste un SUV. Attention à l'excès d'optimisme qui aurait vite fait de saturer le train avant et ainsi provoquer du sous-virage. Mais une fois l'équilibre maitrisé, l'agrément de conduite est remarquable. Entre la santé du quatre-cylindres essence qui continue de nous bluffer par ses performances, et la direction très directe, le sourire arrive rapidement sur les lèvres. Ajoutez à cela un amortissement très rigoureux qui sait maitriser les mouvements de caisses sans faire rebondir cette dernière, et vous obtenez là un engin très rapide, et facilement apprivoisable. On a connu plus volubile côté sonorité et plus communicatif côté sensations, mais il faut reconnaître la très bonne maitrise du petit Espagnol au sang chaud. Les modes de conduite permettent de piloter le tarage des suspensions. Et celles-ci s'avèrent étonnamment confortables au quotidien sur le mode idoine, même avec la présence ici des jantes de 20 pouces optionnelles.

Le bilan du nouveau Cupra Formentor VZ 333 lui vaut une excellente note, d'autant plus que l'homogénéité du modèle est conservée dans cette version sportive. De quoi lui assurer le succès ? Sûrement pas. Affiché à partir de 58 335 €, le VZ 333 succombe au malus et réclame 60 000 € de taxe environnementale. Pour être prêt à débourser 120 000 € avant la moindre option pour un tel modèle, il faudra réellement être tombé amoureux de l'Espagnol.