Essai CITROEN DS3 Racing
Jean-François Destin le 24/01/2011
Sommet sportif de la gamme Citroën DS3, la "Racing" 200 chevaux hérite de performances élevées, d'un design exclusif et de multiples inserts de carbone. 800 des 2000 unités prévues ont été commandées malgré son prix élevé mais justifié avoisinant les 30.000 €
Présentation
Avec cinq titres de champion du monde des constructeurs WRC obtenus depuis 2003, Citroën Sport devenu Citroën Racing se devait de faire partager à ses clients les effluves de la compétition. Ainsi est née la DS3 "Racing" disponible dès maintenant mais en édition limitée à 2000 exemplaires.
Dérivée de la DS3 de grande série lancée à l'automne 2009, la "Racing " abrite le 1600 cm3 BMW/PSA porté à 202 chevaux. Au-delà des performances élevées (235 km/h en pointe et 6,5 secondes au 0 à 100 km/h), la DS3 Racing se montre d'une efficacité remarquable liée au travail effectué sur ses suspensions.
Le confort pâtit un peu des réglages d'amortisseurs et du châssis abaissé mais la facilité avec laquelle le train avant absorbe la puissance fait oublier ce désagrément. Pas de remontées parasites dans le volant ni d'effets de couple dévastateur sur les roues motrices: on sent bien la patte des ingénieurs du service course. Même validation d'experts concernant la direction et le freinage assorti d'étriers à 4 pistons à l'avant.
La DS3 Racing déclinée pour la compétition en versions R3 (210 ch) et surtout en WRC (300 ch) pour Loeb et Ogier va éblouir ses acheteurs par son design inédit et l'omniprésence du carbone à l'extérieur comme à l'intérieur.
Ce noble matériel coûteux mais solide et léger concerne quantité d'éléments depuis le spoiler jusqu'aux passages de roues en passant par le volant et la console centrale. De superbes sièges baquets complètent un équipement complet justifiant le prix de 29.990 €.
Design extérieur et intérieur
Si la "Racing" reprend l'essentiel des codes stylistiques de la Citroën DS3 de série, elle reçoit en supplément une finition carbone inédite dans cette catégorie. On le trouve sur l'ensemble passages de roues/bouclier à l'avant comme à l'arrière et aussi sur le diffuseur, le double chevron de la partie supérieure de la calandre, les protections latérales des portes et les bas de caisse. Notre voiture d'essai bénéficiait d'adhésifs optionnels sur le toit, l'aile droite et autour de la trappe d'essence où on est prié en français et en anglais de faire attention !
La "Racing" se repère aussi par sa double sortie d'échappement et ses magnifiques jantes en alliage anthracite de 18 pouces laissant apparaître à l'avant les étriers de freins rouges à 4 pistons. Deux mariages de couleurs de carrosserie sont proposés : noir/pavillon orange et blanc banquise pavillon gris.
La découverte de l'habitacle de cette Citroën DS3 Racing ne réserve que des bonnes surprises. Le carbone est encore à l'honneur autour des clenches de portières chromées, des supports latéraux de la visière des cadrans, de la structure de la console centrale et des bras inférieurs d'un volant à base aplatie et qui a droit également pour sa jante à du cuir lisse et perforé.
Les sièges baquets très enveloppants sont recouverts d'Alcantara pour l'assise et le dossier, l'entourage faisant appel à un tissu simili cuir de bel aspect agrémenté de surpiqures rouges.
A noter aussi le pédalier troué en alu et les tapis de sol spécifiques.
Châssis et moteur
Par rapport à la Citroën DS3 de base, les amortisseurs de la Racing ont été durcis, les voies élargies de 30 mm et le châssis abaissé de 15 mm, les roues de 18 pouces contribuant à assurer une tenue de route rigoureuse et prévisible. On verra plus loin qu'une marge de progression subsiste au niveau du comportement en cap à haute vitesse.
La direction rendue plus précise permet un guidage millimétré du train avant et le freinage semble bien adapté à un usage sportif sur la route. Sans prévaloir de son endurance sans doute moyenne sur circuit.
Le moteur, bien connu parce qu'il anime les gammes Peugeot, Citroën et Mini, est le fruit d'un partenariat technique entre BMW et PSA. Le constructeur allemand responsable entre autres de l'alimentation à injection directe l'a conçu pour répondre aux futures normes tout en offrant une large plage de puissance.
Pas trop gourmand, il procure à la "Racing" des performances élevées (235 km/h et le 1000 mètres départ arrêté en 26,5s) et des sensations au conducteur.
Sur la route
"Plus vive, plus agile, facile à placer dans les enchaînements" : Sebastien Loeb en reconnaissance en Suède fin décembre au volant de sa Citroën DS3 WRC se montrait ravi de son nouvel outil de travail. Surtout en le comparant à son ancienne C4. Des points forts que nous avons retrouvés à bord de la DS3 Racing.
Même s'il fallait dégrader le confort, les ingénieurs châssis ont eu raison de durcir les trains roulants. Sur un tracé sélectif et sinueux, la "Racing" n'est affecté par aucun roulis et semble scotchée sur sa trajectoire quel que soit l'état du revêtement. On peut même se permettre des transferts de charges brutaux dans les enchaînements sans craindre un déséquilibre de l'auto. En revanche, la tenue en cap à haute vitesse se révèle décevante, la "Racing" réclamant d'incessantes petites corrections.
Rien à dire en revanche sur la direction dont l'assistance a été judicieusement calibrée, et sur le freinage bien adapté aux performances.
Le deuxième atout majeur concerne le 1600 cm3 d'origine BMW. Grâce au souffle du turbo, il offre une allonge stupéfiante, les 200 chevaux semblant disponibles en toutes circonstances. L'étagement de la boite à 6 rapports peut paraître un peu long (et peu adapté au circuit) mais répond bien à une utilisation sportive sur route.
Enfin, la géométrie moderne du train avant permet de transmettre la puissance aux roues sans induire de remontées fâcheuses dans la colonne de direction, les effets de couples restant rares et très discrets.
Durant notre essai à allure soutenue, la consommation s'est stabilisée autour de 9 litres au cent. Ni record ni excessive, elle est dans la norme compte tenu de la puissance.
Amusante à piloter mais éprouvante, la Citroën DS3 Racing ne convient pas aux longues étapes du fait de la fermeté de la suspension et du niveau sonore. On regrette aussi la lecture difficile des cadrans (un rappel numérique de la vitesse serait le bienvenu) et la course un peu longue de la commande de boite.
À retenir
—
20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation