Essai CITROEN DS3 Cabrio Racing
Loïc Bailliard le 14/04/2014
4 ans après la version fermée, Citroën se décide enfin à lancer une version plein air de sa puce survoltée. Mais la DS3 Cabrio Racing vaut-elle les 34 990 € qu'elle réclame ?
« Racing »... mais pas trop !
Très chère et moins radicale que ses concurrentes, la Citroën DS3 Racing n'a pas eu le succès commercial que pouvait espérer le constructeur. Un relatif échec qui a conduit la marque à agir avec prudence, à une époque où PSA se doit avant tout de redresser la barre sur le plan économique. Mais après avoir présenté un concept de DS3 Cabrio équipée du 1.6 THP dans sa version la plus poussée lors du Festival of Speed de Goodwood et du salon de Francfort, la marque ne pouvait pas laisser le projet en friche. Le mélange de ces deux facteurs pousse donc le constructeur à lancer timidement une Citroën DS3 Cabrio Racing dans une édition limitée à 100 exemplaires. Et comme la version fermée, celle-ci fait payer cher son exclusivité avec un tarif affiché à... 34 990 € !
Sixième élément
Pour ce prix, on obtient cependant une profusion de carbone. Comme la DS3 R d'origine, la Cabrio Racing reçoit un traitement spécifique faisant la part belle au « sixième élément » de la table périodique, matériau d'ordinaire réservé aux supercars. S'il contraste moins sur la peinture grise « Moondark » mat que sur le blanc nacré du coupé, le résultat apparaît extrêmement flatteur à l'extérieur. Le bouclier, les élargisseurs d'ailes ou le diffuseur traités de cette façon renforcent la légitimité de l'appellation « Racing », tandis que la calandre intégrant le double chevron ainsi tressée apporte la touche finale à la sensation d'exclusivité. Ajoutez à cela la bande rouge courant sur les portes à laquelle répondent les étriers de la même couleur et les feux arrière « 3D » inaugurés sur la Citroën DS3 Cabrio classique, et on obtient un excellent équilibre entre la discrétion attendue sur un modèle destiné à vivre en ville et l'agressivité désirée sur un engin annonçant plus de 200 chevaux.
Évidemment, la seule différence notable avec la version fermée est la présence de la capote en toile. Son intégration est toujours aussi réussie, rendant presque difficile à un œil novice de distinguer le modèle découvrable de son homologue fermé. Côté cinématique, rien ne change et la capote se déplie toujours en 16 secondes jusqu'à 120 km/h. Même regret également pour le coffre, dont l'accès reste ridiculement étroit et qui nécessite toujours de remonter la partie arrière de la capote afin de s'ouvrir.
Impressions mitigées à bord
Une fois installé dans l'habitacle, on apprécie les très beaux sièges baquets à l'excellent maintien et l'atmosphère générale de la voiture. La Citroën DS3 Cabrio Racing atteint son objectif d'offrir une ambiance chic et racée en mélangeant les éléments repris de la Citroën C3, l'agencement typique de la DS3 et le carbone, signature de cette version Racing. Malheureusement, si la recette fonctionne dans sa globalité, elle ne séduit pas autant lorsqu'on rentre dans les détails.
Le carbone apparaît parfois comme superflu, voir même mal intégré (comme sur la casquette de compteur ou il laisse des jours agaçants sur une citadine à 35 000 €). Et Le GPS se révèle illisible lorsqu'on roule au soleil décapoté. Il ne s'agit peut-être que d'éléments annexes, voir de détails totalement futiles. Mais le tarif de la Citroën DS3 Cabrio Racing implique une exigence de qualité de la part des clients qui ne semble ici pas atteinte.
Sans reproches…
Malgré tout, l'essentiel sur une sportive n'est pas d'évaluer l'ajustement millimétrique des assemblages, mais bien de compter les kilomètres avant la prochaine étape. La clé donne vie au fameux bloc 1.6 THP décliné dans bon nombre de sportives compactes aujourd'hui. Un moteur réputé, non sans raison : performant, il se montre souple et autorise des relances excellentes dès les bas régimes grâce à ses 275 Nm de couple disponibles dès 1750 tr/min.
Un avantage qui signifie cependant le sacrifice des hauts régimes, avec une aiguille du compte-tours qu'il ne sert pas à grand chose de pousser au delà des 5 500 tr/min, malgré une puissance maximale annoncée à 6 000 tr/min. Les 207 chevaux transitent vers les roues avant via une boîte de vitesse correctement étagée et agréable à manipuler.
Mais le plus impressionnant d'un point de vue technique est le châssis : d'ordinaire compliqués à maîtriser, les effets de couple à l'accélération sont presque totalement absents, même lors de sorties de courbes vigoureuses en première ou seconde. Un détail qui témoigne du travail effectué sur l'ensemble de la direction et des trains roulants : bien guidée par une direction précise et informative, la DS3 se place sans prise de roulis et tient son cap même lorsqu'on tente de la déstabiliser. Les suspensions absorbent en partie les cahots de la route mais restent très fermes, ce qui est attendu sur un engin annonçant des intentions franchement radicales.
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…et sans frissons
En clair, la DS3 Cabrio Racing est une excellente élève. Elle relance fort, elle s'agrippe au bitume, elle change de cap de façon alerte, elle freine efficacement… Le tout sans qu'on ne parvienne à véritablement la mettre en défaut. Ses principaux problèmes sont inhérents à la solution de découvrable : visibilité arrière inexistante lorsque la capote est ouverte, coffre minimaliste et sensations de cabriolet un peu édulcorées. En soi, elle se montre quasiment irréprochable dans son rôle de petite sportive. Mais la contrepartie de telles qualités intrinsèques est un comportement tristement lisse. Une nouvelle fois, lorsqu'on investi 35 000 € dans une voiture, on est en droit d'attendre un produit de qualité, mais surtout un produit de caractère.
Malheureusement, la concurrente directe de la DS3 Cabrio Racing est la Mini Cabrio. Et si un sujet fait bien l'unanimité, c'est le caractère fantastiquement enjoué de la Mini. La britannique a toujours su offrir ce petit supplément d'âme, sa façon unique d'interagir avec son conducteur. Quitte à parfois user d'artifices, comme une sonorité à l'échappement très travaillée. La DS3 Cabrio Racing, pour sa part, n'offre qu'une mélodie plutôt classique. Pas assez joueuse, elle n'engage pas assez à la conduite et offre finalement un typage plus axé sur la balade rapide que la véritable attaque, contrairement à ce que ses blasons Racing semblent indiquer.
À retenir
—
20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation