Essai CHEVROLET Camaro Cabriolet
Vincent Desmonts le 26/03/2012
La Camaro débarque avec un rapport performances/prix inégalable. Dans sa version Cabriolet, elle promet le grand frisson. Mais se montre-t-elle à la hauteur des exigences européennes ?
Présentation
Une gueule d'enfer, un gros V8 et plus de 400 ch pour 39 000 € : la proposition de la Chevrolet Camaro est irrésistible. Avec notre version cabriolet à boîte auto, la facture grimpe à 46 000 €, ce qui reste hors de portée de la concurrence. Pour ce prix, l'Américaine offre quatre places, un équipement complet (seul manque le GPS) et des performances qui décoiffent : 250 km/h en vitesse de pointe, 0 à 100 km/h en 5,6 secondes. C'est du sérieux !
Mais la grosse surprise vient surtout des sensations de conduite. On attendait un monstre de puissance, rageur et difficilement maîtrisable, on découvre un cabriolet plutôt confortable, doté d'un V8 docile et (trop!) discret sur le plan sonore.
Quant au comportement routier, il surprend par son équilibre et son efficacité. Le V8 installé tout au fond du compartiment moteur autorise une excellente répartition des masses (52 % à l'avant, 48 % à l'arrière), et les suspensions retravaillées pour le marché européen se révèlent convaincantes sur routes bosselées.
Reste que le poids élevé (1 920 kg à vide!) se rappelle à notre bon souvenir au bout de quelques décélérations appuyées : malgré leur diamètre « maousse », les freins Brembo souffrent de fading.
Puisque l'on en est au reproches, on soulignera aussi le caractère peu informatif de la direction, ainsi que le gabarit coquet de l'auto, notamment en largeur. Mais c'est surtout la finition intérieure qui laisse à désirer : la plus belle fille ne peut offrir que ce qu'elle a...
Design extérieur et intérieur
En 1964, Ford lance sa Mustang, une sportive abordable créée pour la génération du Baby boom. Le succès dépasse toutes les espérances, et la concurrence ne tarde pas à répliquer : General Motors dévoile la première Chevrolet Camaro en septembre 1966. Elle sera produite jusqu'en 1969 à près de 700 000 exemplaires : un énorme succès. Trois autres générations suivront, jusqu'en 2002. Puis plus rien.
En 2006, Chevrolet dévoile le concept-car Camaro, qui suscite un fort intérêt du public. Trois ans plus tard, l'auto est commercialisée. Portée par son apparition dans les films Transformers, elle séduit un large public : plus de 230 000 nouvelles Camaro ont déjà été vendues.
Une chose est sûre, la voiture ne passe pas inaperçue ! Ses lignes néo-rétro écarquillent les yeux des enfants et font naître des grands sourires sur les visages des parents.
Des lignes nullement dénaturées lorsque la capote est en place, ce qui réclame un peu de temps. D'abord parce que le mécanisme électrique est assez lent (une vingtaine de secondes), mais surtout à cause d'un couvre capote manuel d'un autre âge, aussi long à mettre en place que compliqué à replier.
La présentation intérieure est au diapason du look extérieur, avec un instrumentation typée années 60 est agréable à l'oeil. Mais la finition apparaît franchement bâclée, avec des plastiques bas de gamme et des assemblages perfectibles. On se consolera avec un équipement complet, même si le système de navigation est aux abonnés absents. Précisons enfin que les places arrière, manquant de longueur aux jambes, ne serviront qu'en dépannage.
Mécanique et châssis
Les puristes vous le diront : une bonne « muscle car » se déguste de préférence avec un V8. La Camaro ne s'offre d'ailleurs en Europe qu'avec cette motorisation, en l'occurrence le LS3 (sur la version à boîte manuelle) ou le L99 (boîte automatique).
Tous deux affichent une cylindrée de 6,2 litres, mais le second, qui équipe notre modèle d'essai, se distingue par la présence d'une distribution variable et de la désactivation des cylindres. Ce dernier système fait tourner le V8 sur quatre cylindres lors des phases à faible charge, afin de réduire la consommation. Un subterfuge qui n'a, nous le verrons, qu'une efficacité limitée !
Implanté très en arrière dans le châssis (de fait, il est en position centrale avant), ce V8 de 405 chevaux est ici accouplé à une boîte GM Hydramatic 6L-80 à 6 rapports dotée de palettes au volant. La puissance est transmise aux roues arrière, comme il se doit.
La Camaro Cabriolet reçoit une centaine de kilos de renforts structurels afin de compenser l'ablation du toit. Elle dispose par ailleurs de réglages de suspension spécifiques à l'Europe, et de freins Brembo du genre costauds : quatre disques ventilés, de 355 mm de diamètre à l'avant et 365 mm à l'arrière, pincés chacun par des étriers à quatre pistons !
Sur la route
Oubliez les clichés des muscle cars aux déhanchement sauvages et imprévisibles : la Camaro Cabriolet est d'une remarquable docilité. La rigidité apparaît très satisfaisante, ne laissant apparaître que quelques vibrations dans la direction sur mauvaises routes. L'équilibre des masses quasi parfait (52/48) lui confère en effet un caractère intuitif. Avec ses presque deux tonnes à vide, ce n'est certes pas une ballerine, mais le sous-virage apparaît tardivement.
Et une fois le train avant placé, il suffit d'écraser l'accélérateur pour que l'essieu arrière vienne resserrer la trajectoire. Sans coup de raquette, sans brutalité : un vrai bonheur ! S'il se montre un peu ferme et trépidant à basse vitesse, l'amortissement se révèle convaincant à haute vitesse, même sur les routes bosselées que l'on trouve en Europe. Seule la direction, manquant de ressenti, détone un peu. Quant au freinage, il a fort à faire vu le poids à arrêter : il y arrive, mais pas très longtemps (fading!)... et au prix de sensations peu agréables à la pédale.
Gavé de couple, le V8 est un régal d'agrément, et la boîte auto 6 rapports lui va bien au teint, même si elle n'est pas du dernier cri (on note quelques à-coups en ville). La sonorité du moteur est en revanche un peu trop étouffée à notre goût : il faut vraiment monter dans les tours pour percevoir la musicalité du huit cylindres. Ce qui finira par porter préjudice à votre budget : en effet, s'il est possible de descendre sous les 13 l/100 km (avec un œuf sous le pied!), tablez plutôt sur 16 l/100 km en utilisation courante !
À l'aise en conduite rapide, la Camaro Cabriolet se prête également fort bien au cruising. La souplesse du moteur et la boîte automatique rendent agréable le moindre trajet, fût-il coude à la portière pour cause de trafic soutenu. Tout juste pourra-t-on regretter des remous aérodynamiques trop importants, d'autant qu'aucun filet protecteur n'est fourni. Autre regret : le chauffage risque de se révéler un peu juste pour rouler décapoté durant les frimas hivernaux.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation