Essai CATERHAM Super Seven 1600
Léo Mingot le 21/09/2020
A l'heure où la propulsion électrique et la conduite autonome sont annoncées comme étant l'avenir de l'automobile, il y a encore des marques comme Caterham pour produire des engins uniquement dédiés au plaisir de conduite. Et avec la Super Seven 1600, la recette gagne encore en authenticité, grâce à un look plus vintage.
Fan des sixties
Les temps sont plutôt difficiles pour les amateurs de sportives pures et dures. Il faut dire qu'actuellement, quand un constructeur nous présente une nouveauté, il s'agit généralement d'un SUV, ou alors d'une voiture électrifiée... quand il ne s'agit pas des deux à la fois. Du coup, quand on a la chance de pouvoir prendre le volant d'un engin pur et généreux en sensations comme une Seven, autant dire que l'on en profite ! Car chez Caterham, bien que la gamme soit régulièrement mise à jour, il n'y a jamais vraiment de révolution. La recette demeure invariablement la même, à savoir : un moteur, quatre roues, un volant, deux sièges... et pas grand-chose d'autre au final ! Autant dire que pour les raffinements technologiques ou les systèmes de sécurité active, mieux vaut aller voir ailleurs. L'officine britannique met un point d'honneur à perpétuer l'héritage de la mythique Lotus Seven créée en 1957 et ne fournit que du pur, du sans-filtre, de l'authentique.
Look tarifé
Concernant la nouvelle version qui nous intéresse aujourd'hui, Caterham donne dans le « rétro » et a souhaité revenir à un style plus proche de la Seven originelle. Alors que les modèles les plus récents se tournaient davantage vers le sport et la radicalité, celle qui reprend l'appellation Super Seven se veut plus vintage et arbore notamment des ailes longues, tandis que la roue de secours fait son retour à l'arrière du véhicule et que les filtres à air dépassent du long capot. La teinte de carrosserie Racing Green de notre modèle met parfaitement en valeur ses galbes « sixties », tandis que le volant cerclé de bois ainsi que les sièges et la planche de bord en cuir rouge finissent de parfaire son look. Bien entendu, certains de ces raffinements sont des options et nécessitent de mettre la main au portefeuille (1000 € pour les sièges en cuir rouge ou 345 € pour le volant bois), alors que la Seven 1600 réclame déjà 4500 € de plus que le modèle 275 dont elle reprend la fiche technique, avec un prix de base de 46 020 €. Cher pour une auto dotée d'un simple moteur 1.6 Ford et d'une carrosserie aussi minimaliste ? Assurément. Mais au regard des sensations procurées par la bestiole, c'est presque donné !
Conduite sans filtre
En effet, cette auto nous rappelle que le véritable plaisir de conduite n'est pas forcément proportionnel aux performances, et encore moins à la puissance du véhicule. Avec une Seven, on peut se balader le coude à la portière si l'on peut dire (attention tout de même à ce que la main ne frotte pas le bitume !), à des allures très sages, tout en ressentant des sensations qui restent inconnues aux propriétaires de berlines premium survitaminées. Positionné au ras du sol, presque assis sur le train arrière de l'auto, on se trouve en contact direct avec les éléments, quasiment comme sur une moto. Et si les 135 ch développés par le bloc Ford Sigma pourraient faire sourire le néophyte au premier abord, ils parviendront finalement à plonger dans un état de béatitude le plus blasé des automobilistes. Car l'adage « light is right » cher à Colin Chapman demeure bien entendu toujours d'actualité sur cette Seven, qui a seulement 565 kg à déplacer. Du coup, la modeste cavalerie semble décuplée et permet des accélérations dignes de prestigieuses sportives nettement mieux armées. Le 0 à 100 km/h est annoncé en seulement 5 s et il faudra du courage pour atteindre la vitesse de pointe de 196 km/h (sur circuit bien évidemment), tant les remous d'air deviennent importants passé les 120 km/h. Ainsi, on peut même dire que cette auto correspond parfaitement aux contraintes de notre époque puisque, aussi performante qu'elle soit, elle ne nécessite pas forcément de rouler vite pour se faire plaisir. En outre, l'admission a bénéficié d'un traitement particulier sur cette version et le moteur offre alors une sonorité rauque et plaisante dès les plus bas régimes, avant de hurler sa rage entre 5 000 et 7 000 tr/mn. Pour parfaire ce tableau idyllique, les commandes se montrent comme à l'accoutumée très précises et directes et il est toujours aussi réjouissant de manier le petit levier de vitesses aux débattements très courts.
Des plaisirs authentiques qui se méritent
Bien sûr, de telles distractions se méritent et le conducteur non initié devra d'abord s'habituer aux quelques spécificités du véhicule (qui a dit défauts ?). A l'image du pédalier, qui impose des semelles fines et un certain doigté du pied droit, si l'on ne veut pas freiner et accélérer en même temps, ou encore des clignotants, qui sont commandés par un petit commutateur situé à droite du volant, comme sur un deux-roues. Sans compter que si vous souhaitez partir en week-end, vous n'aurez droit qu'au strict minimum question bagages. A moins d'avoir une confiance aveugle dans la météo et de ne pas emporter la capote, sachant que celle-ci monopolise à elle seule la quasi totalité du petit coffre. Néanmoins, vous n'aurez pas à vous plaindre du confort, car les suspensions se révèlent relativement souples et offrent malgré tout une grande rigueur à l'auto. Merci le poids plume !
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation