Essai CADILLAC SRX 3.6 V6
Jean-Christophe Lefèvre le 26/07/2005
Pour ceux qui veulent résolument rouler décalé par rapport aux « classiques » marques de prestige, le Cadillac SRX apporte-t'il une réponse sur mesure ?
Présentation
Le Cadillac SRX est disponible en Europe depuis 2004. Pour la France, sa diffusion confidentielle repose principalement sur le modèle 3.6 l V6 de 258 ch et complété par le gros V8 Northstar de 325 ch commun à toute la gamme Cadillac. Ce SUV repose sur la plate-forme Sigma dont est aussi issue l'Opel Vectra. Dans cette configuration 4x4, les dimensions atteignent des cotes assez élevées puisque la longueur totale est de 4,95 m pour un empattement confortable de 2,96 m. C'est donc un des plus encombrants SUV du marché et un des plus lourds (2 tonnes) alors que son habitabilité reste en deçà de ses concurrents. Il faut dire que sa hauteur n'est pas fantastique avec seulement 1,72 m et que son niveau de plancher est assez haut avec 21 cm de garde au sol. Il ne reste pas grand chose pour la sensation d'espace à l'intérieur bien qu'une option 7 places soit disponible avec deux vraies places en troisième rangée.
Mais l'essentiel aux yeux des clients de cette Cadillac n'est pas là. C'est plutôt dans le parfum assez suranné qui se dégage de l'habitacle avec sa planche de bord imposante, très verticale qui fleure bon le faux bois à foison et les plastiques brillants. Avec une position de conduite très allongée, la sensation de cocooning est bien réelle. Les Américains ne faisant jamais les choses comme les autres – et surtout en automobile – l'ergonomie des commandes déroute beaucoup les habitués des BMW X5 ou autres Volvo XC90. Un seul exemple suffit lorsque vous chercherez désespérément la commande d'essuie-glace arrière qui se trouve... sur le toit, à côté de l'ouverture de ce dernier ! Mais en tout cas, rien à dire sur la qualité de fabrication qui est de très bon niveau.
Sur la route
Acheter une américaine, c'est choisir un mode de transport dont les poumons affichent un vrai coffre : V6 ou même V8, de préférence de forte cylindrée avec un couple conséquent. On ne se soucie pas vraiment de la consommation ou alors on s'oriente vers les moteurs diesels qu'offrent tous les concurrents allemands ou suédois. Ici, pas de mazout et le « petit » 3.6 l V6 de 258 ch vient tout droit de chez... Holden, la filiale australienne de GM qui fournit aussi depuis peu l'Alfa 159. Ce moteur affiche des performances largement suffisantes pour nos routes encombrées du Vieux Continent, avec une vitesse maximale d'environ 200 km/h et un 0 à 100 km/h en 8,1 s. Il autorise surtout une consommation « maîtrisée » de 14,7 l/100 km en usage mixte.
Tout cela est très bien mais laisse un peu sur sa faim quant au supposé « caractère » de cette américaine. Le couple n'est pas vraiment au rendez-vous à bas régime et quand on tire un peu sur les tours, le son n'est pas du tout agréable, dans les aiguës avec un sifflement strident. Sur la route en revanche, on retrouve le comportement assez pataud propre aux américaines et ce, malgré la monte en série sur ce niveau Sport Luxury d'une suspension Magnetic Ride Control qui fait merveille sur une Corvette. Ici, l'amortissement est très typé confort et entraîne des prises de roulis importantes et un tangage au freinage trop prononcé. Mais rassurez-vous, cela n'a pas de conséquence sur la tenue de route qui demeure saine et rassurante en toutes circonstances.