Essai CADILLAC CTS
Vincent Desmonts le 26/11/2007
La Cadillac CTS, vous connaissez ? Probablement pas. Il faut dire que seuls 11 exemplaires ont été vendus en France en 2006. Pourtant, elle ne manque pas d'arguments.
Présentation
La Cadillac CTS, vous connaissez ? Probablement pas. Il faut dire qu'avec un réseau très clairsemé en France, cette berline haut de gamme rivale des BMW Série 5 et Audi A6 ne s'est vendue qu'à... 11 exemplaires en 2006 ! L'absence de diesel n'est pas pour rien non plus dans cet échec : les moteurs à gazole représentent plus de 9 ventes sur 10 dans ce segment.
Cette nouvelle génération de CTS, présentée au salon de Detroit 2007, recevra elle un V6 diesel... mais pas avant 2009. En attendant, il faudra se contenter d'une gamme composée de deux 6 cylindres essence de 2.8 (211 ch) et 3.6 (311 ch).
Avec son impressionnante calandre et son style tout en angles, la Cadillac CTS ne manque ni d'élégance ni d'originalité : c'est une Américaine, et ça se voit ! Heureusement, l'héritage US n'est pas trop visible à l'intérieur, où la planche de bord est plutôt bien finie et dispose de lignes modernes. Mais l'habitabilité arrière apparaît comptée eu égard aux dimensions extérieures de cette auto, qui flirte avec les 4,90 m. Quand au coffre, il n'est même pas digne d'une... Ford Focus !
En fait, le vrai « coffre » se trouve plutôt... à l'avant ! Notre CTS d'essai se dote en effet d'un généreux 6 cylindres 3,6 litres à injection directe d'essence de 311 ch et fort d'un couple de 374 Nm. Associé à une boîte automatique à 6 rapports doté d'une gestion électronique très réactive, ce V6 prodigue de belles performances, avec un 0 à 100 km/h couvert en 6,3 secondes. Mais sa consommation apparaît élevée : comptez jusqu'à 16,1 l/100 km en ville !
La Cadillac CTS dévoile enfin un comportement routier étonnamment européen : ses suspensions sont plutôt fermes, sa direction assez dure, son équilibre châssis très convaincant. Cette propulsion se révèle assez efficace et fort plaisante à conduire. Cerise sur le gâteau : elle est moins chère et plus musclée que ses rivales allemandes. L'offre est tentante !
Sur la route
Invité à prendre les commandes d'une belle Américaine, on s'attend à retrouver ces « américanismes » qui ont fait la réputation (souvent peu flatteuse) de ces autos dans nos contrées. On se prépare à rouler coude à la portière, une main négligente sur le volant, en laissant agir la lente mais douce boîte automatique et le couple généreux du gros moteur.
Mais la Cadillac CTS déjoue tous nos plans ! Nous avons oublié un peu vite qu'aux Etats-Unis, elle livre bataille aux berlines européennes et japonaises. Les ingénieurs américains ont donc particulièrement soigné le châssis, en développant des réglages de direction et de suspensions adaptés aux goûts de l'Ancien continent.
On peut même dire qu'ils ont pêché par excès de zèle ! Ainsi, la direction qui se veut consistante est en fait un peu trop lourde. L'amortissement, se voulant rigoureux, est surtout un peu ferme pour une berline de cette classe. Mais la CTS se révèle du coup fort plaisante à conduire, avec un caractère plus proche de celui d'une BMW Série 5 que d'une Chrysler 300C.
Si l'adoption d'une injection directe d'essence ne donne pas des résultats très probants en termes de consommation, le V6 3,6 litres ne manque en revanche pas de vigueur. Souple, nerveux et mélodieux, il est en outre associé à une boîte automatique à 6 rapports réactive et intelligente, même si sa douceur n'est pas permanente.
Bref, la Cadillac CTS surprend : au lieu d'une muscle car charmante mais un peu désordonnée, on découvre une berline efficace, performante et sûre.
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