Essai BMW Z4 sDrive28i
David Lamboley le 02/07/2012
Comme la nouvelle Série 3, le roadster Z4 améliore son bilan énergétique en troquant certains de ses 6 cylindres contre des 4 cylindres, à l'image de cette nouvelle version Z4 sDrive28i.
Présentation
Poussé par la concurrence, BMW a rapidement pris le pli des moteurs downsizés et turbocompressés, alors que le constructeur bavarois a forgé sa réputation de motoriste hors pair en créant quelques uns des meilleurs 6 cylindres atmosphériques du monde. Mais comme chacun sait aujourd'hui, le prix du carburant totalement délirant et les considérations écologiques poussent les constructeurs automobiles à développer des blocs « vertueux et performants », donc petits et suralimentés.
Même si, chez BMW, la méthode apparaît critiquable, puisqu'il s'agit tout simplement de remplacer les « 6 atmo » par des « 4 turbo ». Ces deux gamelles en moins, qu'on se le dise, n'affectent en rien les performances pures, magie du turbocompresseur oblige. En revanche, côté sonorité, noblesse, et plus généralement plaisir et caractère mécanique, ce n'est plus tout à fait la même musique.
Ainsi, le roadster phare de la marque, le Z4, singe la Série 3 F30 en remplaçant sa version 6 cylindres 30i de 258 ch par une 28i, qui ne cube pas 2.8 litres comme le laisse suggérer son appellation destinée à flatter l'ego du futur propriétaire, mais seulement 2 litres.
Alors même si ce « 28i » ne veut rien dire, il indique mollement la nouvelle hiérarchie de puissance. Avec 245 ch à l'appel, ce Z4 28i remplace donc la version 30i. Le Z4, c'est aussi un engin doté d'un toit en dur rétractable façon Mercedes SLK. Quand une idée est bonne, pourquoi ne pas la copier, après tout… Tarif : 45 900 euros.
Design extérieur et intérieur
D'une génération à l'autre, le Z4 ne change guère dans les grandes lignes… à priori. Cette génération E89 évolue pourtant plus qu'il n'y paraît par rapport à l'ancienne E85. Plus long, plus large, plus musclé et, osons le dire, plus affirmé, le Z4 sDrive28i a une vraie gueule qui le distingue du commun des roadsters. Le SLK paraît presque gentillet à côté !
Les concavités, les convexités et autres lignes tortueuses sont le lot du Z4, avec une prestance à faire tourner les têtes. Sa gueule de requin impressionne, mais le meilleur se situe plutôt à l'arrière, avec un toit en dur rétractable qui en fait un SLK à la bavaroise... même si Mercedes peut cependant se targuer d'une antériorité plus de 16 ans dans le domaine !
Chez BMW, on admirera la parfaite cinématique et l'effort certain pour insonoriser et calfeutrer l'habitacle lorsque le toit est au-dessus de nos têtes, faisant de ce Z4 28i un coupé à part entière, ou peu s'en faut.
L'habitacle, pour sa part, évolue dans le sens de la qualité : c'était une nécessité. Bien fini et bien agencé, avec une console centrale légèrement tournée vers le conducteur, il regorge d'équipements technologiques, parfois en option.
L'écran couleur ultra large permet une navigation GPS facilitée, ce même écran jouant le rôle d'interface pour la plupart des fonctions. Notre modèle d'essai était en outre doté d'un tarage variable de suspension et de modes Confort, Sport et Sport Plus influant également sur le caractère mécanique.
Mécanique, châssis
Côté châssis, nous venons de le dire, le tarage variable des amortisseurs, ou « suspension adaptative », est combinée à d'autres réglages, gestion moteur, réponse à l'accélérateur, changement des rapports de boîte, assistance de la direction à travers trois modes : Confort, Sport et Sport Plus.
Cette attention particulière permet d'élargir le spectre des possibilités dynamiques, autant dans un sens que dans l'autre. Mais nous verrons plus loin que la perfection n'est pas de ce monde…
Côté mécanique, la grande nouveauté réside en l'abandon du six cylindres de 3 litres développant 258 ch pour le récent 4 cylindres de 2 litres à injection directe et turbocompresseur à géométrie variable à double entrée, ou « twin scroll ». Ce moteur monté notamment sur la nouvelle 328i développe 245 ch et 350 Nm, soit à peu de choses près des chiffres du 6 cylindres atmosphérique. Ce petit 1997 cm3 est ici accouplé à la boîte automatique ZF à 8 rapports qui, contre toute attente, n'augmente pas la consommation d'un seul décilitre en moyenne par rapport à la boîte mécanique conventionnelle par ailleurs proposée.
La consommation moyenne mixte annoncée impressionne, seulement 6,8 litres contre 8,2 litres auparavant sur le « six », mais pour l'heure nous sommes justes en train de lire la fiche technique ! Côté performances, le 0 à 100 km/h annoncé en 5,7 secondes met en lumière un net progrès, puisqu'il fallait auparavant 4 dixième de plus, là aussi avec la boîte automatique.
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Sur la route
Les progrès mécaniques peuvent être considérés de plusieurs points de vue. Si l'on se place sur le terrain de l'économie à la pompe, des performances et de l'efficience mécanique en général, disons que le Z4 sDrive 28i s'en sort avec brio et surpasse son prédécesseur à six cylindres. Près d'un litre et demi aux cent kilomètres de gagnés en moyenne et des performances pures en hausse, voilà qui mérite des bravos !
Mais plusieurs bémols viennent ternir ce ciel limpide. La consommation annoncée, tout d'abord est intenable, même en adoptant une conduite absolument zélée. Disons qu'une moyenne de 8,5 l/100 km constitue une valeur plus réaliste... qui sera bien entendu facilement dépassée, notamment en conduite sportive.
C'est justement dans ce cas de figure que la mécanique avoue ses différences, ou plutôt sa différence de philosophie avec l'ancien six cylindres atmosphérique, plus onctueux et décidé à grimper dans les tours sans s'essouffler. Ici, les montée en régimes ne servent pas à grand chose, finalement, puisque ce 4 pattes est « gaulé comme un diesel ».
Comprenez par là que les 350 Nm disponibles dès 1250 tr/mn rendent inutile toute montée en régime intempestive. Rouler sur le couple devient une habitude, oublier le plaisir mécanique également, d'une certaine façon. Alors, ce Z4 sDrive28i se dégustera d'une autre façon, en appréciant ses grandes qualités dynamiques. Des qualités pourtant entachées par un manque de confort de suspension, même en mode... Confort.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation