Essai BMW X6 xDrive 35d
Jean-François Destin le 02/06/2008
Avec son X6 35d en vente début juin, BMW a poussé le concept de "crossover" très loin en proposant un 4X4 SUV aux allures de coupé sportif.
Présentation
Autrefois régie par une stricte classification, l'industrie automobile s'aventure dans le mélange des genres pour mieux appâter la clientèle. Après les SUV de luxe se déclinent ce qu'il est convenu d'appeler des "Crossover" susceptibles de concilier l'inconciliable.
Avec son BMW X6 xDrive 35d en vente dans quelques jours, BMW a poussé le concept très loin en proposant un 4X4 SUV aux allures de coupé sportif baptisé SUC (Sport Utility Concept). Dérivé du X5 qui lui, affiche clairement son identité, le X6 35d en reprend seulement le capot ! Pour le reste, les designers ont donné dans l'inédit en aboutissant à une carrosserie sportive tout en muscles sans pesanteur ni artifices superflus. Au point qu'à l'œil, on se méprend sur sa taille (4.88m soit 3 cm de plus que le X5) et sur son poids (plus de 2,1 tonnes !).
Haut sur pattes mais très aérodynamique avec son pavillon galbé et son arrière relevé, il affiche presque une élégance statutaire.
Design
Mise à part le capot, les rétroviseurs et les clenches de portières, tout a été à retracer sur la planche à dessin. Sous la direction du jeune Pierre Leclercq impliqué dans la gamme SUV, l'emballage s'est fait naturellement en suivant l'idée d'une silhouette de coupé, le premier exploité en 5 portes.
Capot moteur allongé, porte-à-faux réduits, ceinture de caisse haute et faible surface vitrée : les critères visuels du coupé ont été respectés. Sauf qu'il s'agit d'un vrai SUV 4X4 dont la garde au sol de 21 cm est à 1 cm près celle du X5. Plus fort encore, en abaissant sa hauteur à 1.69m (soit 9 cm de moins que celle du X5), les deux véhicules bénéficient du même coefficient aérodynamique.
A l'avant comme à l'arrière, le traité est horizontal avec sur ce BMW X6 35d, des passages de roues plus marqués. La poupe agrémentée de feux redessinés se distingue par ses échappements rectangulaires et une protection du soubassement.
Habitacle
Economie d'échelle oblige (même chez BMW), l'agencement de l'habitacle est quasi semblable à celui du X5. On retrouve avec plaisir la planche de bord valorisante et fabriquée à partir de matériaux de qualité.
Toujours aussi envahissante et large, la console centrale supporte cette pratique et ergonomique commande de boite automatique inaugurée sur le X5.
Seul rajout : des protections fixées de chaque côté pour caler le genou du conducteur et du passager, le BMW X6 xDrive 35d typé sport invitant à une conduite plus leste.
Châssis
Véritable condensé de technologie, le BMW X6 35d ne se contente pas d'amener les occupants en haut d'un col enneigé. Il doit faire oublier son gabarit et ses 2,1 tonnes pour rester dans l'esprit d'un coupé sportif. Et le plus incroyable, c'est que les ingénieurs châssis y sont parvenus en empilant les sophistications liées aux trains roulants.
Pour l'apprécier sur le X3 et le X5, on sait le xDrive très abouti. Cette transmission intégrale intelligente travaille ici non seulement avec son différentiel central mais aussi un inédit pont arrière répartissant le couple à droite ou à gauche. En ce en pressentant les tous premiers signes d'une perte d'adhérence d'une roue.
Moteur
Par ses proportions, son poids et ses performances, le BMW X6 ne va pas manquer d'être la cible des écolos et des défenseurs de l'environnement. Surtout ceux qui n'ont pas pris la peine de relever les consommations et les rejets polluant.
Compte tenu des puissances des quatre moteurs (235 et 286 chevaux pour les 6 cylindres diesel, 306 ch pour le 3l biturbo et 407 ch pour le V8 injection directe 2ème génération), le bilan énergétique est exemplaire avec des moyennes allant de 8,2 à 12,9l et des émissions de CO2 de 217 à 299 grammes. BMW fait véritablement la course en tête en élargissant son "EfficientDynamics" à tous ses modèles. Rappelons qu'il s'agit d'optimiser un certain nombre de paramètres visant à réduire la consommation et donc la pollution.
Pour le X6, outre l'aérodynamisme très soigné cité plus haut, on note des pneumatiques à faible résistance au roulement, des volets d'air pilotés et une régénération de l'énergie au freinage. Dans sa liste, BMW ajoute sans rire une construction allégée. Sans doute aurait-on pu aller plus loin. Quitte à réduire l'impressionnante liste des équipements de série.
Sur la route
Nous avons concentré nos essais sur le modèle 35d (équipé du 3l bi turbo de 286 chevaux) qui devrait attirer l'essentiel de la clientèle en France. A bord, on retrouve l'univers cossu et flatteur du X5. En position encore plus haute au volant, on domine son sujet mais en raison du design arrière, la visibilité de ¾ arrière pose problème.
Aux commandes du X6 35d, on piaffe d'impatience de vérifier la maniabilité de ce drôle d'engin. Et de fait, le BMW X6 35d met immédiatement en confiance. Plus bas et avec un centre de gravité abaissé, il parait imperturbable et paré pour contenir les amorces de roulis. Dès les premiers lacets d'un tracé montagneux, ce cocktail détonnant fait preuve d'une docilité incroyable et jamais, à part dans les phases de reprise à bas régime, les 2,1 tonnes ne se sont faits sentir.
Tout au long de notre parcours varié, la motricité n'a jamais été prise en défaut, les deux différentiels (central et arrière), se chargeant automatiquement de distribuer la puissance. On peut d'ailleurs visualiser la répartition entre les roues arrière droite et gauche grâce aux barrettes s'affichant dans une fenêtre entre les cadrans.
À retenir
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- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation