Essai BMW X4
Vincent Desmonts le 23/06/2014
Après l'incroyable succès de son gros X6, BMW réitère l'opération dans le segment du dessous, avec ce X4, un SUV compact élancé et se voulant très dynamique. La magie opère-t-elle toujours ?
Chronique d'un succès annoncé ?
Il faut savoir reconnaître ses torts : pas grand-monde n'avait anticipé le tabac qu'allait faire le BMW X6, et moi le premier. Pensez donc, quelle clientèle allait donc bien pouvoir s'intéresser à cet énorme « coupé-4X4 », pas très habitable et hors de prix ? Beaucoup de monde, en réalité : depuis son lancement en 2008, le BMW X6 s'est écoulé à pas moins de 250 000 exemplaires au total. Même la France, pays pourtant peu porté sur les modèles haut de gamme, à fortiori lorsqu'ils flirtent avec les deux mètres de large, a succombé aux charmes de ce « Sports Activity Coupé », comme l'appelle BMW : 8 600 unités ont été immatriculées dans l'Hexagone. Une sacrée réussite, donc, qui a poussé la marque de Munich à décliner le concept à l'échelle en-dessous. Voici donc le BMW X4, petit frère du X6... et proche cousin du X3.
Un air de famille
L'air de famille avec le X6 est évident de profil : même pare-brise très incliné, même ligne de toit fuyante, même postérieur râblé. Mais le X4 affiche des dimensions plus compatibles avec les centre-villes de la vieille Europe, avec 4,67 mètres de long et 1,88 de large. Son gabarit est d'ailleurs très proche de celui du X3, ce dernier étant légèrement moins long (- 14 mm) et un peu plus haut (+ 37 mm). La face avant est pour l'essentiel héritée du X3 restylé, avec ces optiques caractéristiques s'étirant jusqu'aux haricots chromés de la calandre.
Les flancs sont dynamisés par deux « lignes de caractère » reliant les poignées de portes aux ailes avant d'une part, et soulignant les passages de roues arrière d'autre part. À l'arrière, les feux débordent largement sur les flancs, et la lunette est haut perchée, comme sur le X6.
Stylé dehors, spacieux dedans
Mais si ce dernier a quelque peu sacrifié l'habitabilité sur l'autel du style, ce n'est pas le cas du X4 : BMW a eu l'heureuse idée d'abaisser l'assise de la banquette arrière, ce qui permet de dégager une garde au toit suffisante pour de grands adultes. Quant au coffre, il affiche un volume de 500 dm3, ce qui devrait convenir pour une utilisation familiale.
Le dossier de banquette, rabattable et fractionné en trois parties selon le schéma 40/20/40, permettra de porter la capacité de chargement à 1 400 dm3. À l'avant, on retrouve la planche de bord du X3, à la finition satisfaisante et à l'ergonomie sans défaut. L'équipement se veut par ailleurs plutôt luxueux, avec sellerie cuir, hayon électrique, système de navigation et radars de stationnement avant et arrière de série sur toutes les versions.
Un ensemble moteur/boîte réussi
Contrairement au X3, qui existe désormais en version deux roues motrices, le X4 n'est livrable qu'avec une transmission intégrale et se réserve les motorisations les plus puissantes : 28i et 35i en essence (245 et 306 chevaux), 20d, 30d et 35d en diesel (respectivement 190, 258 et 313 chevaux).
Pour cet essai, nous avons opté pour la version xDrive30d, qui représente le meilleur compromis de la gamme en diesel. Son six cylindres en ligne offre une sonorité plutôt plaisante et un punch largement suffisant au quotidien. Ainsi motorisé, le X4 accélère ainsi de 0 à 100 km/h en 5,8 secondes, et peut atteindre les 234 km/h, des performances guère éloignées de celles du X4 xDrive35d (5,2 secondes et 247 km/h), facturé 4 550 € plus cher.
On apprécie également l'excellente boîte automatique à 8 rapports, fournie d'office, qui semble se bonifier avec le temps. Elle est ici plus réactive que jamais, répondant au quart de tour aux mouvements du pied droit ou aux impulsions sur les palettes au volant. Dans les modes « Sport » ou « Sport + », elle génère même de légers à-coups lors des changements de vitesses commandés par le conducteur, afin d'offrir des sensations sportives !
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Agile... jusqu'à un certain point
Bonne surprise du côté du châssis, qui n'a pas été raffermi à outrance. Notre modèle d'essai, doté de la suspension pilotée SelectDrive (option à 1 200 €), offrait un confort douillet dans les modes les plus paisibles, et conservait une bonne qualité de filtration même dans les modes « Sport » et « Sport + ». Mais si le BMW X4 se révèle dynamique, il n'atteint pas la virtuosité de son rival, le Porsche Macan : si ce dernier offre une agilité remarquable, virevoltant de virage en virage avec une confondante aisance, le X4 rechigne un peu plus lorsque l'on hausse le rythme, son nez se révélant alors un brin paresseux en courbe. En outre, les suspensions tolèrent parfois des mouvements de caisse un peu excessifs. Pas de quoi retourner à la concession et jeter de rage les clés au visage du vendeur, mais suffisamment pour chagriner les conducteurs les plus exigeants.
On se consolera tout de même avec la direction, précise et dotée d'une crémaillère à pas variable (pas besoin de croiser les bras dans les virages les plus serrés), ou le système de blocage électronique du différentiel arrière (agissant sur les freins), qui permet de réaccélérer tôt dans la courbe. En revanche, les 1 820 kg à vide du X4 se font sentir lors de ralentissements répétés : le fading intervient assez vite dans les descentes de cols.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation