Essai BMW X4 M COMPETITION 510 Ch
Stéphane Schlesinger le 05/10/2020
Grosse puissance, grosses performances, gros CO2, le BMW X4 M Competition veut concilier sport et famille, mais distille-t-il suffisamment de plaisir pour compenser sa taxation délirante ?
Espèce menacée
Vu l'avalanche de SUV électrifiés qui sortent en ce moment, on tend à oublier le sport. La puissance. La performance. Le plaisir. De petites choses allègrement sacrifiées sur l'autel puritain de l'écologie. Et ça risque d'empirer l'an prochain, à cause du nouveau barème du malus allant jusqu'à 40 000 € pour un véhicule émettant plus de 225 g/km de CO2. La douloureuse handicapera sérieusement les véhicules autour de 100 000 €, comme la BMW X4 M Competition.
Moteur de feu
En effet, le moteur de ce SUV survolté (c'est une image...) émet quelque 258 g/km de CO2. Ce qui n'est pas si énorme pour un 6-cylindres 3,0 l gavé par deux turbos à une seule entrée et une injection directe distribuant le carburant à 350 bars pour un total de 510 ch. Le couple ? Il atteint la belle valeur de 600 Nm dès 2 600 tr/min, et la maintient jusqu'à 5 950 tr/mn. La transmission s'effectue aux quatre roues, via un coupleur central multidisques, avec une prédominance sur l'arrière (où se trouve un différentiel actif M), qui permet de drifter si on le souhaite, la voiture étant programmée pour ça. Quant à la boîte automatique, elle compte 8 rapports, utilisables de façon manuelle. En revanche, il n'y a pas de barres antiroulis actives ni de roues postérieures directrices, ce qui aurait aggravé un poids déjà élevé, atteignant 2 045 kg. Pour leur part, les trains roulants M profitent de ressorts durcis, d'amortisseurs pilotés, d'une barre anti-rapprochement avant alors que la direction Servotronic est à démultiplication variable. Très étonnamment, le badge Compétition ne s'accompagne pas de réglages spécifiques de la suspension, ni de freins renforcés (étriers à 4 pistons à l'avant et flottants à l'arrière dans tous les cas), seulement de jantes de 21 pouces Jet Black.
Si la lunette arrière plus inclinée que sur le X3 limite le volume maxi de chargement mais confère une silhouette un peu plus dynamique. Bof. En tout cas, le X4 demeure suffisamment spacieux pour ses passagers arrière et propose un espace de chargement pratique.
Puissant mais pas violent
Evidemment, c'est à l'avant qu'on est le mieux, les sièges procurant un très grand confort doublé d'un maintien impeccable. Ensuite, on dispose d'une profusion d'ajustements : on peut intervenir sur presque tous les paramètres de la voiture, moteur, boîte, transmission, amortissement, direction, échappement... Aussi a-t-on prévu deux touches rouges sur le volant, permettant d'accéder à deux sets de réglages personnels. En revanche, il n'y a pas de modes de conduite. D'emblée, un défaut apparaît : la visibilité périphérique quasi-nulle, très gênante en conduite urbaine. En revanche, le moteur se révèle souple et la boîte douce. Sur route, on le 6-cylindres étale son talent : performances excellentes (mais pas violentes), sonorité séduisante, montées en régimes inépuisables, jusqu'à 7 200 tr/mn. BMW n'a pas perdu la main ! La boîte le seconde parfaitement, douce, rapide et réactive ou bien moins lisse, refusant de passer le rapport supérieur selon le réglage adopté. Et la partie cycle ? C'est moins brillant. Adhérence et motricité sont bien sûr irréprochables, et à basse vitesse, le X4 M préserve convenablement ses passagers, mais sur chaussée dégradée, il perd de sa superbe. Outre que sa suspension administre des secousses surprenantes, il a bien du mal à garder sa trajectoire, que l'amortissement soit au plus ferme ou au plus souple. Ensuite, la direction filtre un peu trop les informations en conduite sportive. Total, on ne fait pas corps avec ce X4, qui ne jugule par ailleurs pas ses trépidations sur autoroute. Heureusement, il freine fort et sait avaler moins de 10 l/100 km en usage tranquille.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation