Essai BMW X3 xDrive30d
Vincent Desmonts le 20/11/2017
Avec plus de 1,5 million d'exemplaires vendus depuis 2003, le X3 est devenu l'un des piliers de la gamme BMW. Mais cette troisième génération fait désormais face à une concurrence nettement plus vive qu'il y a quinze ans. Est-elle suffisamment bien armée pour y faire face ?
Sur la défensive
BMW aura fait partie - avec Mercedes - des pionniers du SUV de luxe, avec le X5, lancé en 1999. En 2003, le X3 inaugura quant à lui le segment des 4X4 compacts « premium », dont il restera le seul représentant pendant cinq ans, jusqu'à l'arrivée du Mercedes GLK et de l'Audi Q5 de première génération. Et même si ce dernier causa beaucoup de tort à la concurrence, force est de reconnaître que le X3 a été une bonne affaire pour BMW, avec plus de 1,5 million d'exemplaires vendus depuis son apparition (et même 1,7 million si l'on compte son cousin le X4). Mais un tel succès n'est pas sans risque : celui de s'endormir sur ses lauriers, de négliger ses efforts, au point de se faire distancer par les rivaux. D'autant plus que sur le segment des SUV compacts « premium », la concurrence est plus acharnée que jamais. L'Audi Q5, fraîchement renouvelé, possède de solides atouts. Le Mercedes GLC a remplacé avec un succès commercial fracassant un GLK qui n'avait jamais vraiment trouvé sa clientèle. Et puis il y a aussi les outsiders qui jouent des coudes, comme le Jaguar F-Pace ou encore le tout nouveau Volvo XC60. Bref, ça se bouscule au portillon !
Lifting (très) light !
Cette concurrence, BMW semble la regarder de haut, tant le constructeur a fait le service minimum pour redessiner son X3. C'est simple : de profil, il sera pour le moins ardu de distinguer le nouveau de l'ancien ! À l'arrière, c'est un peu le même topo, les modifications touchant le contour des feux ou la forme des boucliers. C'est finalement la face avant qui bénéficie d'un vrai relooking, avec des naseaux de calandre agrandis (intégrant des volets aérodynamiques pilotés), des antibrouillards rectangulaires et non plus ronds ou encore des optiques présentant une nouvelle signature visuelle. Heureusement, à l'intérieur, les changements sont nettement plus profonds. D'abord parce que le X3 a forci : il s'est allongé de 51 mm en longueur et de 54 mm au niveau de l'empattement. Du coup, l'habitacle est vraiment très généreux, avec une banquette arrière qui accueillera confortablement de (très) grands adultes. À l'avant, la planche de bord a été complètement redessinée, et a perdu l'austérité qui était la marque de celle du précédent modèle. Elle adopte ainsi des lignes travaillées dans l'horizontalité, un écran tactile (avec le GPS Professional) ou encore une instrumentation virtuelle. Le X3 se distingue en outre par quelques détails sympathiques, comme les « X » ornant l'échancrure des portières avant. En revanche, BMW a choisi de faire l'impasse sur la banquette coulissante que propose (en option, il est vrai) l'Audi Q5. Les dossiers peuvent être réglables pour plus de confort (moyennant 160 €), et sont bien évidemment rabattables en série, afin de faire passer le volume de chargement de 550 à 1 600 dm³.
Coup de pouce
À l'avenir, le X3 se déclinera dans une version hybride rechargeable, et même 100 % électrique. Mais pour le lancement, cinq motorisations traditionnelles sont au programme, trois essence et deux diesel. Et si vous voulez goûter au plaisirs du 6-cylindres en ligne, le choix se réduit à deux options : la version M Performance, qui répond au doux nom de M40i (360 ch), ou la plus raisonnable xDrive30d dont nous avons profité durant cet essai. Par rapport à l'ancien modèle, le moteur a juste profité d'un petit coup de pouce, la puissance passant de 258 à 265 ch, tandis que le couple a augmenté de 560 à 620 Nm. Des valeurs qui sont plutôt dans la moyenne de la catégorie, le Mercedes GLC 350 d affichant 258 ch et 620 Nm, tandis que le Jaguar F-Pace 30d AWD culmine pour sa part à 300 ch et 700 Nm ! BMW annonce par ailleurs un gain de poids pouvant atteindre 55 kg par rapport à l'ancien X3. Manque de pot, la version xDrive30d n'a pas perdu un gramme d'une génération à l'autre : 1 820 kilos avant, 1 820 kilos après. Du coup, les performances font un peu du sur-place, avec un 0 à 100 km/h en 5,8 s (- 0,1 s) et une vitesse maxi qui culmine désormais à 240 km/h (+ 8 km/h). Des valeurs qui restent néanmoins excellentes dans l'absolu, ce vigoureux turbo diesel faisant de chaque dépassement une pure formalité. Il est bien aidé dans cette tâche par une boîte automatique à 8 rapports douce et réactive. Il fait par ailleurs preuve d'une onctuosité et d'une douceur remarquables, sa sonorité se révélant en outre plutôt flatteuse à l'oreille.
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Le confort à l'amende
On apprécierait de retrouver les mêmes douceur et onctuosité du côté des suspensions. Malheureusement, ce n'est pas tout à fait le cas : ça trépide un peu trop, et les passagers sont chahutés. Choisir pour l'amortissement piloté SelectDrive optionnel (650 €) ne suffit pas à résoudre le problème, pourtant assez critique sur un engin à vocation familiale. Le nouveau X3 est-il alors un SUV sportif et agile ? Oui et non. Oui, il est capable d'aller vite, et pas seulement en ligne droite, grâce à un châssis globalement plutôt efficace. Mais dans le même temps, il ne se départit jamais d'une certaine lourdeur à l'inscription en virage, et donne l'impression qu'il subit plus qu'il ne gère la situation. C'est d'autant plus regrettable que les fondamentaux sont là, avec un comportement équilibré, un freinage efficace et plutôt endurant et un roulis bien maîtrisé à rythme soutenu. Mais l'ensemble manque de coordination et de peaufinage. Entre confort et sportivité, le X3 n'a pas vraiment su arbitrer. Ses rivaux, eux, ont le mérite d'être plus cohérents dans leur choix.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation