Essai BMW Série 4 Gran Coupé
Vincent Desmonts le 27/10/2014
Spacieuse et pratique comme une berline, la BMW Série 4 Gran Coupé se veut aussi sportive qu'un « vrai » coupé. Pari tenu ? Réponse avec l'essai de la version 428i Gran coupé xDrive.
La bonne formule
Les constructeurs n'en finissent pas d'explorer le marché automobile dans ses moindres recoins et autres « niches » les plus reculées. Car il paraît que la clientèle est devenue exigeante et volage, qu'elle se lasse des concepts classiques et veut de l'original, de l'inédit, bref : de l'air frais. C'est ainsi qu'aux côtés des SUV sous leurs différentes formes s'est développée ces dernières années une nouvelle niche, celle des « coupés à quatre portes ». Une appellation aux airs d'oxymore, qui regroupe des modèles aussi variés que la Mercedes CLS (initiatrice du genre, voici déjà 10 ans), l'Aston Martin Rapide, la Volkwagen CC ou encore l'Audi A5 Sportback.
C'est l'impressionnant succès de cette dernière qui a sans doute motivé BMW à développer son offre sur le segment, après la plutôt confidentielle Série 6 Gran Coupé, dont les tarifs débutent à 82 200 €. La BMW 428i Gran Coupé se veut pour sa part nettement plus accessible, avec un premier prix à 37 700 €.
Un coupé déguisé en berline
Si la BMW Série 4 Gran Coupé arbore le même matricule que les « vrais » coupés de la gamme familiale BMW, son style la rapproche plutôt de la Série 3 berline, et il faudra exercer son regard pour distinguer les deux modèles… sauf s'ils sont garés côte à côte.
On notera alors que le Gran Coupé reprend la face avant des Série 4, avec leur bouclier plus sportif, et leurs ailes avant dotées d'une prise d'air. De profil, la 428i Gran Coupé est plus basse que la berline, et se distingue par des vitres sans encadrement, ainsi que par la présence d'un petit fenestron supplémentaire.
Enfin, à l'arrière, elle adopte des feux proches de ceux de la Série 4 Coupé, mais remplace le classique couvercle de malle par un hayon à commande électrique. Bref, en apparence, la Série 4 Gran Coupé serait donc une Série 3 dotée des oripeaux de la Série 4.
Sauf qu'en réalité, elle adopte les dimensions de la seconde : même longueur (4 638 mm), même largeur (1 825 mm) et empattement identique (2 810 mm). Seule la hauteur diffère, et encore, d'une poignée de millimètres (1 392 contre 1 389). Mais au final, la BMW Série 4 Gran Coupé affiche un stylé élancé, à la fois élégant et dynamique, et c'est bien le plus important.
Pour quatre plus que pour cinq
Dans l'habitacle, on retrouve sans surprise la planche de bord commune aux Série 3 et 4, avec une instrumentation simple et claire, une console centrale légèrement orientée vers le conducteur et la molette iDrive permettant de piloter le système d'info-divertissement. L'ergonomie est bien pensée, la position de conduite facile à trouver, et la finition globalement satisfaisante, même si le grain de certains plastiques pourrait gagner en finesse. À l'arrière, la banquette est plutôt accueillante, et deux adultes ne se sentiront pas à l'étroit.
En revanche, la place du milieu, encombrée par le tunnel de transmission et affublée d'une assise bombée, ne saurait servir qu'en dépannage. Enfin, le coffre revendique un volume identique à celui de la Série 3 berline (480 dm³), et supérieur à celui du coupé Série 4 (445 dm³). Banquette rabattue, la capacité atteint les 1 300 dm³, valeur similaire à celle de l'Audi A5 Sportback (1 280 dm³).
Châssis affûté, confort préservé
Mais sur la route, cette Série 4 428i Gran Coupé est-elle plutôt berline paisible ou coupé sportif ? Autant le dire tout de suite : elle penche clairement vers la seconde catégorie. En effet, le Gran Coupé reprend les voies élargies des autres Série 4, ainsi que leur centre de gravité légèrement plus bas. Seules les suspensions sont un peu moins fermes, afin de préserver un bon compromis au niveau du confort.
Résultat, la BMW 428i Gran Coupé se montre plaisante, agile et réactive. On apprécie sa direction précise, son amortissement bien calibré et l'équilibre de son châssis. Avec la transmission intégrale xDrive, on bénéficie en outre d'un compromis judicieux entre adhérence et plaisir de conduite, le train arrière n'hésitant pas à enrouler en sortie de courbe. Enfin, la position d'assise très basse donne véritablement l'impression de faire corps avec le châssis. Reste que les freins, talons d'Achille trop classiques des BMW, ont tendance à se fatiguer bien plus vite que le pilote…
Un moteur en progrès
Il faut dire que cette version 428i Gran coupé ne manque pas de punch. Certes, elle se contente d'un quatre cylindres suralimenté, mais celui-ci revendique tout de même 245 chevaux et un couple généreux (350 Nm dès 1 250 tr/min). En outre, BMW semble avoir retravaillé la sonorité de ce bloc, dont le timbre nous a semblé moins roturier que par le passé. En tous cas, les performances sont au rendez-vous : le 0 à 100 km/h est effectué en 6 secondes avec l'excellente boîte automatique à 8 rapports (6,5 secondes pour l'Audi A5 Sportback équivalente, qui affiche il est vrai 20 chevaux de moins). En revanche, si BMW annonce une consommation mixte de 6,7 l/100 km, il faudra plutôt compter entre 9 et 10 litres en conditions réelles… ce qui reste une valeur honorable au vu des performances fournies.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation