Essai BMW Série 1 M Coupé
Vincent Desmonts le 20/06/2011
Les sorciers de Motorsport auront tardé à s'occuper de la Série 1, mais le résultat mérite notre patience. La moins chère des BMW M est une petite bombe.
Présentation
Voici la Série 1 M Coupé, la moins chère des BMW M. Mais rassurez vous, elle n'a rien d'un modèle au rabais. Côté look, avec ses voies élargies à l'extrême, son allure trapue et ses belles roues de 19 pouces, la BMW Série 1 M attire tous les regards... particulièrement dans cette teinte orange Valence ! L'habitacle est plus sobre, avec pour seuls signes distinctifs quelques badges M et une instrumentation spécifique.
Une pression sur le bouton Start et le 6 cylindres s'ébroue, émettant un grondement légèrement intimidant. Les premiers kilomètres dévoilent un tempérament accommodant : le moteur est incroyablement souple (450 Nm dès 1 500 tr/min!), la direction plutôt douce, la commande de boîte très précise et bien guidée. Seule la suspension ferme gênera les passagers.
Mais écrasez la pédale d'accélérateur, et la BMW 1M se déchaîne ! L'overboost se déclenche, libérant jusqu'à 500 Nm de couple sur les seules roues arrière. C'est alors au différentiel autobloquant M qu'échoit la lourde tâche de tout faire passer au sol ! La BMW 1M coupé est catapultée vers l'horizon, tandis que le témoin de l'ESP s'affole. Ce dernier peut heureusement être limité (mode M Dynamic) ou carrément déconnecté. Dans ce dernier cas, le train arrière n'a plus qu'une envie : passer devant !
La BMW Série 1 M, c'est un shoot d'adrénaline pure. Une auto très attachante, mais à ne pas mettre entre toutes les mains... Vu les sensations prodiguées, le tarif (à partir de 53 400 €) ne paraît pas excessif.
Design extérieur et intérieur
Quelle gueule ! Les stylistes du département M de BMW s'en sont donné à cœur joie, en élargissant la Série 1 de 55 millimètres, tout au profit de ces impressionnantes ailes renflées accueillant des pneumatiques de 265 de large à l'arrière et permettant d'augmenter les voies. À l'avant, le bouclier percé d'outrancières ouïes de ventilation ne laisse planer aucun doute sur la vocation sportive de la Série 1 M.
Mais derrière cette apparence de force brute se cache une certaine finesse. En témoignent les écopes latérales qui prélèvent de l'air en face avant afin de le libérer à l'affleurement des passages de roues, créant ainsi un rideau aérodynamique devant les roues de 19 pouces qui permet de réduire la traînée générée par les ailes bodybuildées.
Les flancs joliment sculptés se distinguent par leur répétiteurs de clignotants siglés M et leur beaux rétroviseurs. À l'arrière, une discrète lèvre sur le couvercle de malle améliore l'appui aérodynamique à haute vitesse.
En comparaison de l'exubérance du style extérieur, la présentation intérieure apparaît quasi monacale. À part une instrumentation spécifique (zone rouge du compte-tours à 7 000 tr/min), des applications en Alcantara et quelques badges M, l'habitacle de la BMW 1M affiche un grand classicisme... et quelques plastiques d'une qualité décevante à un tel niveau de gamme.
Mécanique et châssis
Contrairement aux autres modèles M, la BMW Série 1 M n'a pas bénéficié d'un développement moteur spécifique. Elle hérite du bloc N54 qui équipait la première génération de sa cousine la 135i, mais dans une version boostée à 340 ch (au lieu de 306). Ce six cylindres en ligne adopte une injection directe utilisant des injecteurs piézo-électriques capables de délivrer le carburant sous une pression pouvant atteindre 200 bars.
Le bloc est suralimenté par deux petits turbos soufflant sur trois cylindres chacun. L'ensemble se distingue par un couple généreux : 450 Nm de 1 500 à 4 500 tr/min, avec même une fonction « overboost » augmentant cette valeur de 50 Nm lorsque le moteur est à pleine charge. Il faut noter que ce bloc affiche un niveau d'émissions très respectable vu le niveau de puissance : 224 g/km de CO2. Il est associé exclusivement à une boîte manuelle à six rapports dotée d'un levier aux débattements courts.
L'essieu arrière reçoit pour sa part un différentiel autobloquant M hérissé d'ailettes destinées à son bon refroidissement. Les roues de 19 pouces abritent d'énormes disques ventilés et perforés, presque aussi grands à l'arrière (350 mm de diamètre) qu'à l'avant (360 mm). L'amplification du freinage est réalisée grâce à une pompe électrique, qui compense l'usure des garnitures et masque l'effet de « fading » en cas d'utilisation intensive.
Enfin, le contrôle de stabilité DSC fonctionne selon trois modes : il est soit activé, soit relâché (mode M Dynamic), soit totalement éteint.
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Sur la route
Dès les premiers kilomètres, on se dit qu'on va bien s'amuser avec cette Série 1 M ! Les commandes sont précises, à commencer par le levier de vitesses court aux débattements réduits et aux verrouillages fermes. Pour autant, à part pour ses suspensions assez fermes, la « mini M » se révèle très docile, avec un moteur ultra souple et des commandes douces.
Mais il suffit de lâcher les 340 chevaux pour que la bête se réveille ! Le couple généreux délivre alors une poussée impressionnante. La BMW 1M coupé tutoie d'ailleurs la M3 au chapitre des accélérations, avec 4,9 s au 0 à 100 km/h contre 4,8 pour la grande sœur. Un dixième de seconde d'écart, autant dire rien ! Il faut dire que la Série 1 domine largement la M3 côté couple, grâce à son six cylindres biturbo.
Résultat : les sensations sont bien au rendez-vous, le « pilote » ayant même intérêt à se cracher dans les mains ! Car avec cette grenade dégoupillée en guise de moteur, la Série 1 M vous balance les virages à la figure : ça va vite, très vite. Un peu trop vite pour les freins, d'ailleurs, qui finissent par grogner malgré la présence d'énormes disques.
La déferlante de puissance donne du travail à l'ESP, qui tente tant bien que mal de gérer toute cette énergie. Sur le mouillé, mieux vaudra le laisser activé, car l'empattement court aidant, la Série 1 M est une experte en pirouettes. Mais même sur le sec, le train arrière ne demande qu'à prendre la tangente ! Pour ceux qui n'auraient pas rouvert leur manuel de contrebraquage récemment, BMW propose un mode M Dynamic de l'ESP, qui lâche davantage la bride tout en conservant un garde-fou. Histoire de s'amuser sans être frustré.
À retenir
—
20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation