Essai BMW Série 1 Cabriolet
Jean-François Destin le 14/04/2008
Série 6, Série 3 et aujourd'hui Série 1 : le cabriolet se démocratise chez BMW. Après la 5 portes, la 3 portes et le coupé, la Série 1 se découvre joliment en adoptant une simple capote en toile.
Présentation
Série 6, Série 3 et aujourd'hui Série 1 : le cabriolet se démocratise chez BMW tout en élargissant la gamme du seuil d'accès à la marque. Après la 5 portes (mai 2004), la 3 portes (mars 2007) et le coupé (novembre 2007) dont elle reprend la caisse allongée de 12 cm, la BMW Série 1 Cabriolet adopte une simple capote en toile. Histoire de réduire le prix de revient mais surtout de limiter le surpoids (les renforts indispensables plombant déjà la caisse de 115 kilos).
Electrique (22 secondes pour effectuer la manœuvre), la capote a été dessinée pour rendre ce cabriolet aussi attractif ouvert que fermé. D'autant que contrairement à sa rivale, l'Audi A3, les disgracieux arceaux arrière sont cachés dans les appuis-tête et prêts à jaillir en quelques millisecondes si il y a risque de retournement.
Par rapport à la berline, la version cabriolet réjouit et déçoit un peu. Côté satisfaction, outre le fait de rouler cheveux au vent sans courants d'air (le coupe-vent -série ou option- étant très efficace), on apprécie un confort inattendu (et adapté en fonction des motorisations).
Au passif de cette BMW Série 1 Cabriolet, un comportement routier moins souverain, la berline bénéficiant on le sait d'un châssis de référence. La conséquence d'une suspension adoucie et d'un poids dépassant la tonne et demie. Rien de grave cependant car BMW a veillé à maintenir une répartition des charges quasi idéale et un centre de gravité très bas.
Quoique moins affirmé, le caractère sportif du cabriolet subsiste grâce à la sélection des moteurs retenus. En essence, le client pourra choisir entre deux 4 cylindres (2 litres de 143 et 170 ch) et deux 6 cylindres (3 litres de 218 et 306 ch).En diesel, une seule proposition : le 2l de 177 ch. En essai, notre 120i essence 170 ch (220 km/h et 8,4s au 0 à 100 km/h) peinait un peu en reprise mais s'est montrée tonique à haut régime et sobre.
La BMW Série 1 Cabriolet innove aussi dans ses équipements mais reste assujettie à une finition limite pour la marque. Prix : de 32.200 € à 48.350 €.
Design
Comme le coupé, la BMW Série 1 Cabriolet profite d'une caisse allongée de 12 cm (soit 4.36m contre 4.24m) afin de pouvoir loger la capote en toile et de ne pas trop léser le coffre. Les stylistes devaient aussi aboutir à une ligne élégante, fluide et sportive conforme à la philosophie de la marque. Pari réussi d'autant qu'en configuration ouverte, les arceaux (cachés dans les appuis-tête arrière) ne pénalisent pas la pureté du profil.
A sa sortie, la carrosserie de la Série 1 n'avait pas fait l'unanimité. Certains l'estimaient tourmentée et alambiquée. D'autres la voyaient comme un break de chasse compact original. En la découvrant, les designers mettent tout le monde d'accord en reprenant la proue du coupé et un partie arrière classique mais équilibrée et racée. L'intégration de la capote est plus judicieuse que sur l'Audi A3 et la découpe de l'ouverture du coffre permet un accès plus facile.
Habitacle
Depuis sa sortie, la berline Série 1 traîne deux handicaps : une habitabilité restreinte surtout à l'arrière (sans parler de la faible hauteur sous pavillon) et une finition très moyenne eu égard au prestige de la marque. On les retrouve sur le cabriolet, mais le fait de pouvoir ouvrir la capote rend magnanime, hormis à l'arrière où les occupants vont devoir se blottir contre des sièges menus aux dossiers trop verticaux pour être confortables. Il s'agit plus d'une 2+2 qu'une vraie 4 places.
De 330 à 1150 dm3 sur la berline, le volume du coffre tombe à 260 à 305 dm3. En option (270€) est proposée une trappe à skis, laquelle, une fois en place condamne les places arrière. Les dossiers des sièges arrière ne se replient pas comme dans l'A3 en raison de la présence des arceaux se sécurité à déclenchement pyrotechnique.
Côté présentation et standing le cabriolet BMW Série 1 hérite de la finition et des plastiques moyens de la berline. Pour bénéficier d'un environnement plus riche et cossu, il faut laisser de côté les deux premières finitions (Confort et Excellis) et retenir la "Luxe" beaucoup plus chère (de 1100 à 3400 € de plus pour notre 120i d'essai). On dispose entre autres du beau cuir Boston sur les sièges et les accoudoirs, d'inserts décoratifs et de l'efficace filet pare-vent (facturé 350 € sur les autres versions).
A propos du cuir, BMW propose en série ou option la technologie "Sun Reflective" comme sur le cabriolet Serie 6. Intégrant des pigments réfléchissant la lumière, ce cuir ne dépasse jamais les 20° même si la voiture reste décapotée l'été en plein soleil. Un mot aussi sur le maniement très simple d'une capote d'excellente qualité et dont l'étanchéité (acoustique et thermique) ne fait pas regretter les systèmes CC (toit rigide escamotable) retenus par la majorité des autres constructeurs.
Enfin la climatisation régulée bénéficie en série sur toute la gamme du mode "cabriolet". Lorsque la capote est ouverte, elle régule la température en fonction de la température extérieure, l'intensité de l'ensoleillement et la vitesse du véhicule. Un progrès dont nous avons réellement profité.
Châssis
Le confort de suspension n'a jamais été la qualité première de la BMW Série 1 mais elle se rattrape par son excellent comportement routier et une agilité due à sa propulsion. Même de base en 118d, elle offre un grand agrément de conduite, la panacée revenant à la 130i et son magique 3l de 265 ch. Le coupé 135i ayant même droit au non moins splendide 3l bi-turbo de 305 chevaux. Grande est donc la surprise lorsqu'on s'installe au volant du cabriolet qui chouchoute presque ses occupants. Malgré la présence des très contestables pneus "roulage à plat" aux épaulements renforcés, la suspension remplit son rôle y compris sur les revêtements dégradés.
A ce sujet, BMW précise que l'amortissement a été adapté à chaque motorisation. On retrouve par contre le train avant très incisif de la Série 1. Reste enfin le poids à vide grevé par les 115 kilos des indispensables renforts (notamment au niveau de la baie de pare-brise qui fait office de "roll-bar" en cas de retournement). BMW fait remarquer qu'un cabriolet se conduit tranquillement mais a tenté avec un certain succès de conserver les gènes sportifs chers à la marque.
Moteur
En raison du surpoids, BMW a sélectionné des moteurs puissants allant de 143 chevaux pour la 118i essence de base à 306 chevaux pour la 135i. Un large choix est proposé en essence avec dans l'ordre le 4 cylindres 2l de 143 ch, le même 2l en 170 ch (notre cabriolet d'essai), le 6 cylindres 3l de 218 ch et le 3l bi-turbo de 306 ch. Un seul diesel, le 2l de 177 chevaux. Tous ces moteurs battent de records de basses consommations eu égard aux performances qu'ils autorisent. Ainsi notre 2l 170 ch n'a réclamé que 11 litres tout au long de notre Tour de Corse effectué à un rythme soutenu. A noter que côté émissions de CO2, l'échelle va de 149 à 224 grammes au kilomètre, trois sur cinq n'étant pas frappés par le malus de l'écopastille.
Comme 27 autres modèles des gammes BMW et Mini, le cabriolet est évidemment concerné par "l'EfficientDynamics" visant à réduire drastiquement la consommation et les émissions polluantes. Dans ce domaine, BMW possède une vraie longueur d'avance sur la concurrence. En série, cette technologie comprend entre autres le "stop and start", la récupération d'énergie au freinage, les pneus à résistance réduite au roulement, la direction à assistance électrique et bien sur l'injection directe HPI des moteurs à essence.
Contre un supplément de 2150 €, tous les moteurs peuvent être associés à une boite automatique à 6 rapports .
Sur la route
Sur la route, la BMW Série 1 Cabriolet ne distille pas les mêmes sensations que la berline. Le poids se fait pesant dès les premières accélérations même avec les 170 chevaux de la 120i. Le bon étagement de la boite aidant, le cabriolet révèle sa sportivité dès lors que l'on reste un peu haut dans les tours. Rien à voir donc avec la dynamique berline au rapport poids/puissance percutant.
L'autre surprise concerne la suspension cette fois très prévenante. Du coup, l'amortissement plus souple additionné aux renforts nécessaires à une bonne rigidité réclame un comportement différent au volant. A l'attaque, le cabriolet apparaît plus paresseux en sortie de virage sans pour autant déconcerter le conducteur. Il faut en tenir compte pour rester sur une bonne trajectoire. En fait un pilotage coulé mais rapide s'avère plus efficace.
Astucieusement, BMW a adapté la suspension en fonction des puissances et la 135i (250 km/h et 5,6s au 0 à 100 km/h) est annoncée plus raide au niveau des trains roulants.
Faite pour flâner, la Série 1 cabriolet reste très attachante d'autant que la commande de boite, et le freinage ne posent aucun problème. Notre 120i était équipée de l'optionnelle direction active ASF. L'angle de braquage du volant varie en fonction de la vitesse et de la direction du véhicule. Un système décevant en ville comme sur la route. Une option à 1350 € que l'on peut éviter.
Capotée, La BMW Série 1 cabriolet se révèle relativement silencieuse, la lunette arrière en verre permettant de garder une bonne visibilité vers l'arrière. Enfin, avec le pare-vent et la climatisation évoluée, les clients pourront rouler constamment à l'air libre.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation