Essai BMW M5 Touring
Jean-François Destin le 07/01/2008
Autrefois strictement utilitaire puis tendance/loisirs, le break investit désormais la case sportive pure et dure à l'image de la BMW M5 déclinée en version Touring.
Présentation
Autrefois strictement utilitaire puis tendance/loisirs, le break investit désormais la case sportive pure et dure à l'image de la BMW M5 déclinée en version Touring. Vendue au compte-gouttes parce que chère (102.350 €), très élitiste et vorace en essence, elle constitue un sommet de technologies tournées vers les très hautes performances. Comme la berline, le break M5 Touring abrite le V10 que la marque a concocté pour équiper les Williams de F1. Même si la discipline reine du sport automobile est revenue au V8, BMW continue de l'exploiter en version 507 chevaux. Une cavalerie s'accompagnant d'un couple énorme de 520 Nm à faire passer sur les seules roues arrière.
Faisant fi de ses 1830 kg, la M5 Touring accueillant 5 occupants et un bon lot de bagages atteint le 100 km/h en 5,4 secondes et, si elle n'était pas limitée électroniquement à 250 km/h, dépasserait les 300. Avant de jouer les pilotes de course, le chef de famille fortuné devra se colleter à l'informatique pour maîtriser les trois cents réglages combinant les onze lois de la boite SMG robotisée, les trois modes de suspension et les trois puissances à la carte, l'I-Drive, la grosse souris à portée de main étant toujours aussi déconcertante.
D'une présentation discrète, la BMW M5 Touring se repère extérieurement à ses magnifiques jantes spécifiques, ses sigles M sur les entrées d'air latérales et ses quatre sorties d'échappement. On découvre aussi un superbe petit volant cuir trois branches estampillé M et assorti de surpiqûres rouge et bleue, les couleurs de Motorsport que l'on retrouve sur les seuils de portes et sur le compte-tours et sa zone rouge à 8200 tours/m. Autour de la commande de boite ont été rassemblés les boutons de commande des strates de puissance, de l'EDC et de la suppression du contrôle de trajectoire.
Souveraine sur la route, la BMW M5 Touring se montre très civilisée, le V10 acceptant de tourner à 1500 tours en 7ème sans rechigner malgré le peu d'entrain de la boite SMG. Pour l'heure, la Touring M5 contient la Mercedes E 63 AMG mais elle devra évoluer pour rivaliser avec la nouvelle RS6 Avant d'Audi et ses 580 chevaux.
Sur la route
Piloter une voiture dont le moteur a fait les beaux jours de monoplaces de Formule 1 n'est pas courant. Avec les nouvelles Serie 5 M, berline et Touring, BMW a franchi un cap en troquant le V8 contre un V10 dépassant les 500 chevaux. Une puissance davantage vouée à frapper les esprits, son exploitation sur la route restant problématique. Dès les premiers kilomètres, le bruit rauque et velouté atteste que le pied droit va, à la moindre pression, déclencher un véritable tsunami. Assez médiocre en usage automatique, la boite mécanique robotisée SMG 7 rapports réclame de l'attention, offrant la double commande, levier ou palettes derrière le volant (+ à droite pour monter les vitesses, - à gauche pour rétrograder). Des passages de rapport digne d'une F1 et dont on peut d'ailleurs régler la rapidité.
Dès que le trafic diminue, grande est la tentation de jouer comme sur une console de jeu avec ces palettes régulant l'invraisemblable potentiel du V10. Cependant, gare à celui qui veut frôler les 8000 tours sur les trois ou quatre premiers rapports car les vitesses inavouables sont déjà largement dépassées, les occupants comme le pilote ne s'étant pas rendus compte réellement de la situation tant l'insonorisation et le confort (si EDC en position adéquate) sont au rendez-vous. Même sur une départementale bosselée, la tenue en cap du Touring M5 ne nécessite que peu de corrections au volant, la direction étant une des meilleures du marché et en tous cas supérieure à celle d'une Lamborghini ou d'une Ferrari.
Dans les enchaînements, la Touring réagit et « motrice » comme la berline avec une aisance et une précision inattendues pour un véhicule de ce poids et de ce gabarit. Le résultat d'un châssis en aluminium, du mode M Dynamic et d'un différentiel autobloquant M. Seule ombre au tableau : le freinage. Certes, les ralentissements semblent à la hauteur des performances mais le bruit est désagréable et une curieuse sensation à la pédale traduit une endurance toute relative du système à étriers flottants. Sur circuit, un freinage carbone/céramique apparaît indispensable mais BMW ne le propose même pas en option.
Pour le reste, la M5 Touring super équipée (affichage tête haute compris) bluffera les plus blasés par sa polyvalence et sa facilité d'usage au quotidien si l'on fait abstraction des à-coups engendrés par la boite SMG en mode automatique. Compte tenu du fait que la majorité des clients n'ont pas envie d'affoler les chronos sur les pistes de vitesse, une boite automatique devrait être disponible en option.
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À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation