Essai BMW M440i xDrive
Léo Mingot le 26/10/2020
Le coupé Série 4 fait son retour dans la gamme BMW avec une seconde génération qui a marqué les esprits avec sa calandre spectaculaire. Reste à savoir si la sportive M440i xDrive se montre à la hauteur de cette audace stylistique...
Délit de faciès
Lors de sa présentation il y a quelques mois, le nouveau coupé Série 4 de BMW a pu déconcerter un certain nombre de fans de la marque. Mais cela n'était pas dû à sa fiche technique, ni même à son embonpoint par rapport à sa devancière. Non, le scandale est arrivé en raison d'une calandre plus volumineuse que la moyenne et un brin tapageuse, certains accusant alors la firme bavaroise d'une certaine folie des grandeurs. Pourtant, comme nous le rappelle BMW, cette Série 4 se montre finalement plutôt raisonnable sur ce point, si on la compare à certaines de ses ancêtres des années 30, comme la 303 de 1933 ou encore le coupé 327 de 1938, dont les naseaux étaient encore bien plus imposants. De plus, le nouveau coupé affirme ainsi sa filiation avec les 2000 CS, 2800 CS ou encore 3.0 CSi des années 60 et 70, qui demeurent encore aujourd'hui parmi les coupés les plus élégants et racés produits par BMW. Comme patrimoine génétique, on a connu pire ! La lignée des coupés dérivés de la Série 3 étant particulièrement importante pour la marque en termes d'image, les Bavarois ont donc décidé que cette seconde génération de Série 4 serait le premier modèle à inaugurer cette calandre d'un nouveau type. Et une fois devant la voiture, force est de constater que cette orgueilleuse face avant se montre plutôt harmonieuse malgré ces longs haricots et qu'elle participe grandement à la prestance que dégage ce coupé. La silhouette globale ne manque pas non plus d'allure, bien que la poupe allongée trahisse un certain empâtement et rapproche fortement cette Série 4 de la Série 8. On pourra d'ailleurs s'étonner de voir qu'avec ses 4,77 m de long, la nouvelle venue est plus proche de sa grande sœur (4,85 m) que de sa devancière (4,64 m). Et comme on peut s'en douter, cela ne l'a pas aidée question régime, le poids s'élevant à 1740 kg sur notre version d'essai M440i xDrive, qui chapeaute la gamme en attendant l'arrivée de la fougueuse M4.
Choix restreint
Reprenant sous son capot le fameux six cylindres en ligne 3.0 biturbo, désormais accompagné d'un système micro-hybride à 48 volts, la M440i xDrive dispose déjà d'une cavalerie plutôt fournie, avec pas moins de 374 ch et 500 Nm. En revanche, comme son appellation le laisse deviner, le choix n'est désormais plus possible côté transmission et ce bouillant moteur se voit forcément associé à la transmission intégrale, sans parler de la boîte automatique à huit rapports, elle aussi devenue obligatoire. Des attributs qui satisferont sans aucun doute une majorité de clients, mais qui risquent de refroidir ceux qui voyaient dans cette M440i une « mini M4 ». Sans compter que la gamme de cette nouvelle Série 4 ne se montrera pas aussi fournie que celle de l'ancien modèle et que la seule alternative en essence (du moins sur notre marché) sera la petite 420i de 184 ch. Pour ce qui est de la boîte mécanique, elle semble à jamais bannie des gammes « 4 » (coupé, cabriolet et future Gran Coupé). Une fois derrière le volant, pas de surprise comme celle provoquée par le faciès décomplexé de notre Série 4. L'habitacle demeure identique à celui de la berline Série 3 dans son agencement, ce qui n'est pas vraiment un reproche, tant celui-ci apparaît quasi irréprochable en termes de présentation et de qualité de finition. Le démarrage du six cylindres laisse alors augurer de très bonnes choses, avec une sonorité grave et profonde. Débordant de puissance, ce bloc n'est pas là pour amuser la galerie et le prouve, avec une poussée constante dès les plus bas régimes. Les accélérations promises par la fiche technique semblent tout à fait réalistes (0 à 100 km/h en 4,5 s) et chaque appui insistant sur la pédale de droite a pour effet de voir le paysage défiler bien plus vite que la raison ne l'imposerait.
Des sensations épurées
Mais si le niveau de performances impressionne, les sensations demeurent feutrées. Bien entendu, la boîte automatique n'est pas étrangère à ce lissage du ressenti. Très souple et d'une grande fluidité lorsque l'on adopte une conduite coulée avec le mode « Comfort », cette boîte se montre nettement moins à la fête dès que l'on hausse le rythme et que l'on passe en mode Sport. La réactivité laisse en effet à désirer, et cela même lorsque l'on prend la main via les palettes au volant. De son côté, le six cylindres biturbo, malgré sa présence sonore, ne parvient pas à procurer le grand frisson, en raison de son caractère très linéaire et peu enclin à grimper dans les tours, mais aussi d'un timbre un peu trop artificiel. Et ne comptez pas sur la transmission intégrale pour égayer le tableau. Sur le sec, la totalité des 374 ch passe au sol sans aucune perte de motricité et l'auto demeure rivée au sol en toutes circonstances. Sans aucun doute une très bonne chose au vu de la masse conséquente de l'engin, mais qui pourra se montrer assez frustrante pour les conducteurs les plus sportifs, alors que la direction offre un ressenti manquant de naturel, malgré une bonne consistance. L'amortissement fait en revanche partie des bonnes surprises sur cette Série 4 et présente un très bon compromis entre rigueur et confort, et cela même en mode Sport.
Le diesel a encore des arguments
Suite à cette M440i ultra efficace, nous avons également pu prendre en main une version 420d, dotée d'un bien plus banal bloc quatre cylindres diesel de 190 ch, mais retrouvant sa vraie nature de propulsion. Certes, ses performances sont plus communes (0 à 100 km/h en 7,8 s) et le bruit à l'accélération refroidira les allergiques au mazout. Mais cette variante semble au final un peu plus franche du train avant, tandis que la consommation se voit divisée par deux. Sur notre parcours d'essai composé essentiellement de routes nationales et départementales, nous avons en effet obtenu une moyenne de 12,2 l/100 km avec la M440i xDrive, contre 5,9 l/100 km avec la 420d, sans que notre conduite soit réellement différente entre les deux véhicules. Côté tarif, la différence est là encore notable, avec 54 600 € réclamés pour la 420d en finition M Sport, contre 68 400 € pour la M440i xDrive, sans compter au minimum 2 205 € de malus.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation