Essai BMW M440i xDrive Gran Coupé
Walid Bouarab le 31/01/2022
Son six-cylindre mélodieux propulse un châssis bien né, le tout dans le confort appréciable de son intérieur tiré à quatre-épingle. Dans cette version Gran Coupé, la Série 4 ajoute un soupçon de praticité. Mais cette M440i fait-elle honneur à son badge ?
Ménage à quatre
Deux fois plus plébiscitée sur notre marché que la version classique à deux ouvrants, la Série 4 Gran Coupé a su trouver sa place dans la très large gamme du constructeur bavarois. Initiée sur la précédente génération, cette déclinaison plus dynamique de la Série 3 nous ressert ici un cocktail tout aussi fameux, surtout avec cette puissante M440i de 374 ch. Les lignes plus latines de la Série 4 ici reprises, à peine déformées par l'intégration de deux ouvrants supplémentaires, et un porte-à-faux arrière plus rondelet. A bord, le deuxième rang est évidemment plus facile d'accès, mais reste raisonnablement limité à deux personnes. La place centrale, étroite, ferme et encombrée par un imposant tunnel de transmission la rend peu recommandable. Côté coffre, le volume de chargement de 470 litres ne pose aucun problème pour les départs en vacances. Pour le reste, on retrouve l'environnement déjà connu des BMW de ce segment. L'intérieur dégage une délicieuse ambiance mêlant tradition et une certaine sportivité. Les boutons existent encore (alors que l'électrique i4 s'en est affranchie au détriment de l'ergonomie), la position de conduite est quasi-parfaite et le niveau de qualité fait référence.
Une pression sur la commande de mise en route, et le « six en ligne » 3.0 turbocompressé s'ébroue dans un feulement aguicheur. Malheureusement, les ingénieurs maison ont dû pallier les différentes contraintes d'homologation qui ont muselé la réelle sonorité du bloc maison, en installant un amplificateur d'ondes via les hauts parleurs. C'est en revanche bien fait et pas agaçant à la longue. Un bon point. Dès les premiers tours de roue, cette version pourtant badgée M Performance convainc par son niveau de confort. Certes, les jantes de 20 pouces ne peuvent que retransmettre les petites imperfections du revêtement, mais l'amortissement, autoritaire sans jamais être cassant, trouve un bon compromis. La douceur du moteur n'a d'égale que sa souplesse, impressionnante. Disponible tout le temps et partout quelques soient les conditions, il est aussi secondé par une transmission automatique pertinente et efficace. Bref, à rythme doux, cette M440i dévoile un comportement feutré digne d'une bonne GT.
Volant à la jante très épaisse bien en main, calé au fond d'un siège qu'on aimerait plus enveloppant, la tentation de titiller la pédale de droit est grande. Action. Percutant et inépuisable, le souffle du 3.0 réjouit. Délivrées de manière linéaire, les excellentes performances effacent le poids de la bête, établi à 1,9 tonne environ. La direction, précise et directe, est en revanche totalement muette, et ne donne aucune indication sur l'adhérence du train avant. Dommage. Le châssis, équilibré et très efficace, encaisse à défaut de se montrer très agile. Mais il ne peut, lui, rien contre la physique et se voit handicapé par l'importante masse à emmener. Il convient davantage d'apprécier cette M440i comme une petite GT, moderne et séduisante, et de laisser la sportivité à Sa Majesté M4 dont les performances pures ne sont pas si éloignées. Surtout, cette Série 4 solidement motorisée sert un cocktail fameux : les performances d'un six-cylindres suave et le confort d'un habitacle bien pensé, choses devenues rares dans le segment.
L'Audi S5 Sportback s'est depuis convertie au gazole et la Mercedes Classe C abandonne ses grosses motorisations au profit de quatre-cylindres hybrides. Il reste donc à cette « béhème » une saveur particulière, un petit goût d'antan qui lui va bien. Alors certes, d'aucuns diront que porter un badge M Performance se mérite, et que la sportivité de cette M440i xDrive laisse à désirer. Mais les temps évoluent, et si l'on consent à envisager des notions de grand tourisme et de confort pour ce type de modèle, alors cette bavaroise est proche du sans faute. Des prestations de très haut niveau qu'elle n'hésite pas à facturer très chères…
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation