Essai BMW M440i xDrive cabriolet
Walid Bouarab le 02/11/2021
Cette BMW Série 4 Cabriolet appartient à une espèce devenue rare. Un beau spécimen qui saura parfaitement séduire les friands du genre. Reste à assimiler son esprit plus GT que sportif, et des tarifs qui atteignent de nouveaux sommets.
Plaisir d'antan
Victimes d'une conjoncture dictant ses règles de rentabilité, les cabriolets ont peu à peu déserté les catalogues des constructeurs. Seules les marques premium (hormis les élitistes supercars et quelques modèles iconiques), peuvent encore encaisser les investissements inhérents à la sortie de ces modèles de niche. BMW perpétue la tradition du cabriolet de milieu de gamme en lançant sur les routes une séduisante Série 4 Cabriolet. Mufle toujours assumé, gabarit en croissance nette (+ 13 cm en longueur !), ligne musclée… et tarifs toujours plus costauds (notre M440i d'essai affiche fièrement un rondelet 75 000 €).
Pour cette nouvelle génération, la bavaroise fait un retour en arrière et opte à nouveau pour une capote en toile. Mais cette structure innovante est entièrement bâtie d'éléments en dur. Résultat : un excellent niveau d'insonorisation mais avec un poids inférieur de 40 %, comparé à un toit rigide rétractable. Cette nouvelle Série 4 Cabriolet réussit l'exploit d'être 100 kg moins lourde que sa devancière, malgré ses nouveaux attributs. Reste que la masse, frôlant les deux tonnes, en fait davantage une performante GT qu'une vraie sportive.
Non pas que le six-cylindres en ligne manque de souffle (374 ch, 500 Nm de couple, 0 à 100 km/h en 4,9 secondes), loin de là. Ce bloc propulse la lourde Série 4 avec une force étonnante, tout en gardant une rondeur de fonctionnement qui sied à merveille à ce genre d'engin. Un punch disponible à tous les régimes, le tout délivré avec une sonorité envoutante, mais jamais envahissante. Un régal. Bien aidé par une boîte automatique toujours dans le bon tempo et une transmission intégrale assurant une motricité sans faille, ce 3.0 biturbo sublime ce cabriolet qui fait cependant du confort une priorité.
Affublée du badge M, et dans cette unique finition M Sport aux jantes généreuses et au châssis raffermi, on aurait pu s'attendre à une certaine radicalité. N'en déplaise aux puristes, cette M440i doit s'apprécier à sa juste valeur, et ne prétend pas faire de la sportivité son cheval de bataille. Fermement maintenue mais toujours confortable, menée par une direction consistante mais il est vrai peu communicative, précise dans ses changements de cap, cette bavaroise n'a pas peur de hausser le rythme. Efficace, elle ne dévoile ses faiblesses que tardivement, avec un train arrière qu'on aurait aimé plus « verrouillé » et un poids qui limite franchement les ardeurs des plus pressés.
Cette philosophie Grand Tourisme assimilée, on profite paisiblement de son intérieur impeccablement fini et richement doté. Prendre un bain de soleil ne réclame que 18 secondes et l'opération peut s'effectuer jusqu'à 50 km/h. Pratique. Les amateurs de grand air peuvent également profiter des rayons de soleil tard dans l'année. Le filet anti-remous (simple à arrimer et profitant d'un pratique rangement dédié derrière la banquette arrière), les sièges chauffants et le chauffage de nuque permettent une chaleureuse ambiance, même lorsque les températures chutent. Au deuxième rang, il faut espérer que les passagers ne prennent pas place derrière de grands gabarits. Autrement, les deux places se révèlent suffisantes et confortables, à défaut d'être réellement spacieuse. Côté coffre, la capote empiète évidemment sur le volume de chargement, qui n'est cependant pas ridicule avec 385l (300l lorsque le toit est replié).
Techniquement aboutie et terriblement séduisante, cette version M440i renvoie à une période où les performances n'étaient pas nécessairement synonymes de lourde d'hybridation. Par ailleurs, elle offre un excellent compromis pour qui la méchante M4 se révèlerait trop radicale au quotidien. Le doux parfum d'antan d'un cabriolet solidement motorisé mais confortable, même si la présence du sigle M sur le couvercle de malle peut légitimement faire douter les afficionados pour qui les lettres ont un sens.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation