Essai BMW M4 Cabriolet
Vincent Desmonts le 06/10/2014
Après la version coupé, la BMW M4 se décline maintenant en cabriolet. Avec ses quatre places, elle entend mettre l'accent sur la polyvalence et le plaisir de conduite cheveux au vent tout en conservant un caractère bien trempé et une efficacité de haut vol. Mission accomplie ?
Les yeux plus gros que le ventre
C'est réglé comme du papier à musique : après la berline M3 et le coupé M4, voici maintenant le cabriolet… en attendant un très probable M4 Gran Coupé au cours des prochains mois. Et si les puristes ont toujours regardé avec un soupçon de défiance ces découvrables M, souvent considérées comme moins sportives que les versions fermées, il n'en reste pas moins que la carrosserie cabriolet reste aussi indissociable de la dynastie M3 que le coupé.
En effet, rappelons que dès la E30, la M3 fut déclinée en version à ciel ouvert (787 exemplaires produits dont un unique « Sport Evolution » de 238 chevaux). Lui succédèrent ensuite la M3 Cabriolet E36 (1994), puis la E46 (2001) et enfin la E92 (2008), premier modèle à adopter un toit rigide escamotable.
Au total, près de 60 000 M3 découvrables ont été immatriculées dans le monde depuis 1988. Et si cette M4 Cabriolet change de matricule, la recette générale est simplement remise au goût du jour… et adaptée aux nouvelles contraintes environnementales.
Deux turbos et beaucoup de confort
Ainsi, comme dans la M4 Coupé, le charmant mais gourmand V8 4,2 litres laisse sa place à un plus modeste 6 cylindres en ligne de 3 litres « downsizé ». Sa modestie est cependant toute relative : alimenté par une injection électronique et gavé par deux turbocompresseurs, il délivre tout de même 431 chevaux, soit 11 de plus que le huit cylindres qu'il remplace. Mais c'est surtout le couple disponible qui fait un bond de géant : il passe de 400 à 550 Nm, accessibles au régime ultra-bas de 1 850 tr/min. Et comme dans le même temps le poids a été réduit d'une soixantaine de kilos par rapport à la M3 Cabriolet E92, les performances se portent bien !
Avec la boîte à double embrayage M DKG à 7 rapports, la M4 Cabriolet se contente ainsi de 4,4 secondes pour accélérer de 0 à 100 km/h, soit 7 dixièmes de moins que sa devancière... mais tout de même 3 dixièmes de plus que la M4 Coupé, qui affiche 253 kg de moins sur la balance. Le poids en hausse n'est pas le seul changement de ce Cabriolet par rapport à la version fermée : dès les premiers kilomètres, on est frappé par le confort particulièrement moelleux procuré par la suspension pilotée SelectDrive (option à 1 950 €). Même en mode « Sport Plus », réglage le plus extrême, les passagers ne seront jamais brusqués. Un bon point, donc.
Séance rodéo !
L'ennui, c'est que ce moelleux se transforme en mollesse lorsque l'on cherche à profiter un peu du caractère sportif de cette M4 Cabriolet. Les ondulations de la route déclenchent alors des mouvements de pompage déstabilisants, tandis que les mises en appui se révèlent toujours assez paresseuses. Plus gênant : la direction a perdu sa précision et se refuse obstinément à remonter toute information sur le grip disponible aux roues avant. Les conditions ne sont donc pas idéales pour exploiter les 431 chevaux du fougueux 6 cylindres en ligne, dont le couple abondant a tôt fait de chahuter le train arrière, qui se dérobe très aisément sur le mouillé. Amateurs de rodéo, vous serez servis !
Les autres regretteront en revanche que cette M4 Cabriolet ne fasse pas preuve du même équilibre ni de la même progressivité à la limite que la version Coupé. Sans parler de la rigidité, qui apparaît faiblarde dès que le toit est replié. Heureusement, le freinage carbone-céramique optionnel (7 400 €) est endurant et offre de bonnes sensations à la pédale, même si son mordant initial est parfois un peu inconsistant. Et le fait de rouler cheveux au vent permet également de mieux profiter de l'échappement sport très travaillé, car le timbre de voix du moteur biturbo en lui-même n'est pas toujours flatteur...
A lire aussi : les concurrentes
Manière douce
Au final, c'est en conduite plus paisible que la M4 Cabriolet convainc le plus. En effet, la souplesse du 6 cylindres fait merveille au quotidien, tout comme la réactivité de la boîte à double embrayage et la douceur des commandes. Et puis les passants auront mieux le temps d'apprécier ses lignes élégantes aux détails subtilement sportifs (bouclier retravaillé, signature M sur les ailes, quadruple sorties d'échappement) ! Les passagers sont quant à eux cajolés, avec une présentation intérieure cossue (particulièrement avec l'habillage cuir intégrale BMW Individual) et un équipement plutôt complet. Les places arrière, assez exiguës et dotées de dossiers très verticaux, ne révolutionneront cependant pas une catégorie où elles font généralement office de cinquième roue du carrosse.
Comme sur les autres Série 4 Cabriolet, le coupe-vent de série vient de toutes manières les condamner. Lorsqu'il n'est pas utilisé, il prend place astucieusement dans un rangement prévu à cet effet dans l'épaisseur du dossier de la banquette. Quant au toit, il s'escamote en une vingtaine de secondes, et peut être manœuvré en roulant jusqu'à 18 km/h. Une fois replié, il réduit cependant l'accessibilité au coffre. Heureusement, une commande électrique (hélas un peu lente) permet de le relever le temps de charger une valise.
À retenir
—
20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation