Essai BMW M3 Compétition xDrive Touring
Walid Bouarab le 09/08/2023
BMW a longtemps teasé l'arrivée de sa toute première M3 en version break. Cette familiale aux performances de supercar est enfin arrivée, et elle est comme on l'espérait, à un détail près.
Attendue comme le messie
Il aura fallu attendre 37 ans de carrière et 6 générations pour voir la M3 métamorphosée en variante plus familiale. Et pourtant, BMW nous avait un temps mis l'eau à la bouche avec la M3 E46 Touring Concept au début des années 2000. Elle resta à l'état d'étude, laissant le champ libre aux Audi RS4 et Mercedes C63 AMG break pour séduire les familles pressées. Mais cette période est révolue, et cette génération G81 se pare enfin de tout l'attirail nécessaire. Un look très bad boy qui renferme tout ce qu'on aurait pu espérer du modèle. Sous le capot, le six-en-ligne 3.0 biturbo de 510 ch, envoie sa hargne aux quatre roues (pas de version propulsion sur la Touring) via une transmission automatique à 8 rapports. Les enfants auront juste ce qu'il faut de place, et les 500 litres de coffre se chargeront d'engloutir les bagages pour les départs en vacances.
Sur la route, la fermeté des suspensions et les sublimes sièges baquets en carbone optionnels ne jouent pas en faveur du confort. Après tout, on ne choisit pas une M3 Compétition sur ces critères. Aux allures raisonnables, le bloc ronronne gentiment (peut-être trop), la transmission bascule sur les rapports en se faisant oublier et l'insonorisation est digne du standing (hormis les bruits de roulement des très larges gommes sur revêtement granuleux). Une familiale presque idéale qui offre, qui plus est, un intérieur superbement fini, mêlant agencement traditionnel de la planche de bord et modernité avec son énorme dalle tactile et incurvée, lumineuse, réactive et facile à utiliser. Voilà pour l'ambiance « papa tranquille », mais l'intérêt est bien évidemment ailleurs.
Une M3 à la carte
Tout est paramétrable sur la BMW M3 Compétition Touring. En plus des modes Road, Sport and Track, l'Allemande autorise un tuning indépendant sur la cartographie du moteur, la transmission, l'amortissement, la direction, et même le freinage grâce à une technologie by wire. Sans aller sur les réglages les plus extrêmes, réservés à la piste, le break allemand se transforme aisément en avion de combat. Pédale de droite plaquée au sol, le six-en-ligne élève la voix, monte en régime progressivement (le couple déborde déjà en bas du compte tour) et prend le temps de manière linéaire, pour délivrer une puissance remarquable. La poussée phénoménale est un rien diluée par les sensations à bord, mais la M3 Touring semble ainsi perdre ses kilos (près de deux tonnes sur la balance). Très performante, bien aidée par une transmission qui sait cadencer le rythme où il faut, quand il faut, cette « béhème » pratique n'en oublie pas sa vocation sportive.
Le comportement routier terriblement efficace semble se jouer de la masse. Le train avant ne craint pas de prendre sur lui aux abords d'un virage sur un freinage appuyé, tout en menant efficacement le reste de l'attelage. Et si la transmission intégrale a de quoi inquiéter les puristes, ses multiples configurations effacent toute crainte. L'essieu avant est déconnectable et, même sans aller jusque-là, la répartition du couple favorisée sur l'arrière en mode Sport et Sport Plus aide l'auto à pivoter en cas d'excès d'optimisme. Des puces électroniques finalement très alertes qui permettent également de se jouer de la physique.
Irréprochable, cette M3 Touring ? Pas loin. Mais quitte à être exigeant... On aurait aimé que le six-en-ligne chante plus fort et plus juste, que le mode Confort soit plus conciliant sur la bosse, ou encore que le coffre fasse plus d'effort pour se montrer pratique. Mais surtout, à plus de 200 000 €, options et malus compris, cette BMW M3 Touring ne s'adresse clairement plus à ceux qui l'ont tellement désirée par le passé.
Reste un modèle à part sur le marché, du moins pour les réels amateurs de conduite. La vieillissante Audi RS4 ne peut plus vraiment se battre, même dans sa version Performance. Quant à la Mercedes-AMG C63 S désormais hybride et mue par un quatre-cylindres, elle ne peut compenser son caractère moins mécanique, même si la puissance de 680 ch est folle. Alors, pour un – très – riche père de famille, c'est sûrement la bonne.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation