Essai BMW M2 Compétition M DKG
Vincent Desmonts le 22/07/2019
La M2 Compétition n'est pas qu'une version un peu plus puissante de la M2 : BMW a profondément revu sa copie, tant côté moteur que châssis. De quoi en faire (enfin) l'arme ultime ?
Revue et corrigée
BMW voue un culte aux petites bombes survitaminées. Il y eut bien évidemment la 2002 Turbo, puis plus récemment la Série 1 M, deux modèles suralimentés hauts en couleur, réservant leur lot de sensations fortes dans un format XXS. Tous deux sont d'ores et déjà des collectors. À son lancement en 2016, la BMW M2 a moins fait l'unanimité, essentiellement du fait d'un amortissement mal réglé, qui lui faisait perdre les pédales dès que le bitume n'était pas parfaitement nivelé. Des critiques qui ont visiblement été entendues par la firme de Munich, qui a remis l'ouvrage sur le métier. Le résultat, c'est cette M2 Compétition, qui remplace la précédente version au catalogue. Extérieurement, elle se reconnaît principalement à ses nouvelles optiques à LED, à sa calandre noire brillante et à son bouclier redessiné.
Elle sait (presque) tout faire
À l'ouverture des portières, on découvre des seuils estampillés « M2 Compétition », que l'on peut compléter en option (1 550 €) par des sièges sport arborant un logo M2 rétro-éclairé. La classe à Dallas ! L'instrumentation (partiellement numérique) est claire et lisible, même si elle est incomplète : on aurait volontiers troqué l'économètre contre un thermomètre d'huile. L'écran du GPS est tactile, et moteur, boîte DKG et direction se règlent individuellement grâce à des boutons situés sur la console centrale. Pour plus de facilité, il est possible de préprogrammer deux réglages accessibles au volant par les touches « M1 » et « M2 ». Au delà de l'équipement, plutôt complet, la BMW M2 Compétition garde ce qui fait la force des modèles M : la polyvalence. Elle propose en effet un habitacle bien fini et accueillant, avec deux vraies places arrière (même si l'accès n'est pas très aisé) et un coffre plus que correct. Bref, la BMW M2 Compétition peut parfaitement être utilisée au quotidien, y compris pour déposer les enfants à l'école. Rares sont les sportives de ce niveau de gamme à pouvoir en dire autant.
Un moteur comme on les M !
En ouvrant le capot, surprise : on découvre la même barre de rigidification en carbone que sur les M3 et M4 ! Cet élément permet de renforcer toute la partie avant, au bénéfice de la précision de la direction, moyennant un alourdissement minime (la barre en carbone seule ne pèse que 1,5 kilo). Les trains roulants sont toujours issus des M3 et M4, mais c'est désormais également le cas du moteur : le N55 de la précédente M2 cède ainsi sa place au S55, un « vrai » moteur M, doté de deux turbocompresseurs, de pistons renforcés ou encore d'un vilebrequin allégé. Le circuit de lubrification est également optimisé, tandis que le refroidissement a été amélioré. Enfin, un nouveau système d'échappement actif à clapets a été installé. Pour respecter l'ordre de préséance dans la gamme M, la M2 Compétition se contente cependant de 410 ch, contre 431 pour la M4. Et comme elle n'est que 20 kg plus légère, la grande sœur conserve l'avantage en matière de rapport poids/puissance. Mais les deux modèles affichent en revanche exactement la même valeur de couple maxi : la bagatelle de 550 Nm !
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Un avion sans ailes
Du coup, lorsque l'on écrase la pédale de droite, la BMW M2 Compétition vous assène illico un véritable uppercut ! Ça pousse très fort, tout de suite et longtemps. Car ce 6-cylindres en ligne a une plage d'utilisation gigantesque : il est à l'aise partout, de 1 000 à 6 500 tr/min... et même un peu au-delà, la zone rouge ne débutant qu'à 7 500 tr/min ! Avec l'ultra-rapide boîte DKG - et malgré un étagement long - la M2 Compétition expédie ainsi le 0 à 100 km/h en 4,2 s, et atteint très vite son limiteur, fixé à 250 km/h. Une bride qu'il est possible de repousser à 280 km/h moyennant 2 500 €. Forcément, une telle fougue met le châssis à rude épreuve. Heureusement, les réglages de suspension revus assurent un meilleur contrôle sur routes bosselées, et si les délestages du train arrière subsistent, ils restent rares. Dans le même temps, la rigidification de l'avant rend la direction particulièrement incisive et ultra-précise, même si le niveau de feeling n'a pas progressé (et reste un peu faiblard). Grâce à ce train avant efficace et à son empattement court, la M2 dévore les virages avec avidité tout en restant progressive dans ses réactions. On restera tout de même prudent sur le gras-mouillé !
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation