Essai BMW M135i xDrive (F40)
Julien Marcos le 03/10/2019
La BMW Série 1 fait sa révolution. Exit la propulsion et les 6-cylindres, et bienvenue aux économies d'échelle avec une plate-forme partagée avec Mini. Nous l'avons essayée dans sa version M135i, forte de 306 ch.
Un petit parfum de consensualité
C'est promis, nous ne sommes pas partis avec un a priori négatif en nous rendant sur les essais de la nouvelle BMW M135i. Il faut savoir vivre avec son temps et accueillir le progrès à bras ouverts.
D'ailleurs, qui n'a pas encensé la Volkswagen Golf III VR6 en son temps, une traction au châssis moyen, mais sublimée par sa mécanique 6-cylindres à angle étroit ? Mais certains bolides conjuguant à la fois la traction et le 4-cylindres nous laissent des souvenirs émus. Qui n'a pas apprécié les vocalises de la Honda Civic Type R de huitième génération, qui donnait bien du fil à retordre à des GT plus huppées et comptant davantage de cylindres ?
La BMW Série 1 fait également partie de ces compactes qui ont marqué l'histoire, notamment par sa rare architecture de propulsion et par les subtils 6-cylindres logés sous le capot des versions les plus performantes. Deux générations faites de multiples carrosseries se sont succédé depuis 2004, avec un réel succès malgré des tarifs pour le moins salés.
Pourtant, la concurrence n'a pas non plus chômé durant toutes ces années, et la BMW Série 1 n'était ni la plus logeable, ni la mieux équipée et même pas la mieux finie. Lui restait donc ses mécaniques à l'agrément certain et un comportement routier plutôt ludique quoique assagi avec le temps.
La nouvelle génération de BMW Série 1 (M135i F40 pour les intimes) a donc l'ambition de redorer le blason à l'hélice sur le segment des compactes premium. Et elle ne se déclinera d'ailleurs qu'en carrosserie 5 portes... Du moins pour le moment.
Une ligne qui divise
Si les traits rappellent bien la filiation, les évolutions sont pourtant nombreuses et ce nouvel opus abandonne notamment les arrondis pour des lignes plus saillantes. Le capot est légèrement raccourci, le bouclier est plus enveloppant et les galbes plus musclés. La partie arrière est selon nous moins équilibrée et l'on ne peut s'empêcher de lui trouver des points communs avec le crossover BMW X2.
Par rapport aux versions "civiles", notre BMW M135i F40 se distingue par sa grille de calandre spécifique, par des boucliers plus enveloppants intégrant des écopes de refroidissement supplémentaires, mais aussi de très jolies jantes de 19 pouces et des sorties d'échappement de 100 mm.
A bord, des progrès notables
C'est à bord que l'habitué de la Série 1 verra davantage de différences. Sans évoluer fondamentalement, la planche de bord marque un net progrès. Toujours orientée vers le conducteur, elle gagne en qualité et en ergonomie. Mention spéciale pour l'instrumentation numérique (Live Cockpit Navigation Pro chez BMW), de série sur la M135i, à la fois lisible et réactive et l'affichage tête haute dont il est difficile de se passer après l'avoir essayé. Bien calés dans les sièges sport de la M135i, on apprécie également les gains en habitabilité, même si certaines concurrentes font mieux.
Nostalgie, quand tu nous tiens !
Un coup de démarreur, et nous voici partis sur les belles routes du Luberon. C'est là que les différences par rapport à l'ancienne génération se font ressentir. La sonorité plus rauque, et aussi franchement moins lyrique. Ça sonne sportif, mais assez artificiel. Difficile de remplacer un 6 cylindres, par un 4. Que ce soit par ses montées en régime, par sa souplesse ou donc par son agrément sonore, le 2,0 litres ne fait pas oublier le 3,0 litres.
La BMW M135i se distingue finalement par ses chronos, aussi bons que ceux de sa devancière, malgré une quarantaine de chevaux en moins et une consommation plus raisonnable, notamment en ville. Une belle prouesse, d'autant que l'étagement de la boîte auto n'est pas forcément meilleur et sa gestion un peu lente.
Uniquement accouplée à la transmission intégrale xDrive, la BMW M135i est vissée à la route. Elle fait sans doute partie des compactes les plus sûres du moment, avec un grip démentiel et une efficacité difficile à prendre en défaut. Elle passe très fort en courbe, motrice bien grâce à son différentiel à glissement limité mécanique, et freine fort. Les gens de Munich ont donc réussi leur copie au chapitre dynamique, d'autant que la compacte allemande sait se montrer relativement confortable (l'amortissement piloté est disponible en option). Reste qu'il lui manque ce petit côté joueur que l'on apprécie sur une sportive, et qui je vous le concède est très politiquement incorrect.
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Hausse modérée, mais hausse tout de même
Finalement, c'est sur autoroute (et c'est paradoxal) que nous avons le plus apprécié cette nouvelle BMW M135i. Avec ses reprises canon, et son bon confort, elle est finalement redoutable pour abattre les kilomètres... Mais est-ce bien sa fonction première ?
En s'amusant malgré tout au petit jeu des comparatifs, on remarque que cette nouvelle BMW M135i F40 (54 500 €) est plus chère d'environ 5 000 € que sa devancière à 6-cylindres. Un différentiel que BMW justifie en partie par une dotation enrichie. Et c'est vrai que la marque bavaroise est plus généreuse que par le passé avec la navigation connectée, le cockpit numérique, les jantes de 18 pouces, le pack aérodynamique M... Mais la liste des options reste tout de même longue comme le bras !
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation