Essai BMW iX2

Exit la silhouette de compacte gonflée aux hormones et surélevée. Le BMW X2 suit les traces de ses grands frères X4 et X6, en adoptant une ligne de « X1 Coupé ». Il s'assume pleinement, et prend même ses aises en se différenciant également avec sa face avant encore plus agressive. C'est particulièrement le cas lorsqu'il est configuré avec la finition M Sport, enrobant sa robe dynamique d'un habit plus athlétique.

C'est une affaire de goût, mais il dégage un certain charisme. Une forte personnalité qui s'accompagne aussi d'un format nettement plus généreux que par le passé. Voilà qui ne devrait pas faire les affaires des citadins. A bord, pas de surprise, il reprend l'aménagement du X1, avec une ergonomie qui souffle le chaud et le froid, mais un niveau de qualité perçue au-dessus de tout reproche. C'est finement fabriqué, bien assemblé, et possiblement chaleureux en fonction des harmonies choisies pour l'intérieur.

Ce nouveau gabarit permet surtout de proposer enfin une réelle habitabilité, notamment par rapport à son prédécesseur. Les adultes ne souffriront pas trop de la ligne de toit fuyante, mais ils devront composer avec un plancher haut perché qui impose une posture moins reposante. Dommage, les pieds ne se faufilent pas non plus sous les sièges avant. En revanche côté coffre, le X2, et même cette version électrique iX2 xDrive30, gagne ses véritables galons de familiale. La capacité d'emport affiche 525 dm3. C'est nettement mieux qu'avant, plus qu'un X1, et dans la moyenne haute de la catégorie. Un excellent point pour un SUV Coupé.

Plus costaud, mais aussi plus agréable et facile à vivre, le X2 continue de proposer une offre de motorisations complète entre essence, diesel et maintenant 100 % électrique. La palette est toutefois moins large que celle de son frère X1, qui conserve jalousement les versions PHEV, et - étonnamment - les puissantes versions 23d et 23i.

Pour cette première prise en main, nous avons choisi la version la plus musclée des variantes électriques de l'iX2. Cet xDrive30 s'adjoint les services de deux moteurs électriques (un par essieu), pour offrir une confortable puissance de 313 ch et un couple de 495 Nm. Pas de quoi foudroyer les cervicales, ce lourd iX2 accusant plus de deux tonnes sur la balance. Mais suffisant pour ne pas trainer en route, au volant de ce SUV aussi dynamique que séduisant. Les accélérations de petite sportive (5,6 secondes sur le 0 à 100 km/h) ne mettent jamais à mal la motricité de notre finition M Sport, à la monte pneumatique très généreuse. Les remontées de couple sont inexistantes et le guidage offre une belle précision. Le iX2 est du genre vif, avec un train avant un poil trop réactif pour une conduite coulée, mais assure un certain dynamisme et une belle efficacité.

Mais cette adresse sur la route se paye par une suspension franchement ferme et cassante sur les grosses et petites déformations. Un typage qui peut convenir aux amateurs du genre, moins aux familles qui profitent avant tout de sa conception bien amenée. Très ferme sur la bosse donc, il n'offre pas le même compromis que le X1, à la philosophie moins sportive certes, mais plus cohérente au final.

Le confort reste avant tout une affaire de goût. En revanche, les consommations et l'autonomie pour une voiture électrique, c'est une considération commune à tous. Et sur ce point, l'iX2 n'affolera pas la concurrence. La fiche technique annonce une batterie à la capacité nette de 64,7 kWh. C'est peut-être un peu juste pour un modèle de cette carrure, qu'une famille pourrait totalement envisager comme première voiture du foyer. L'autonomie annoncée est située en 417 et 449 km. Rien de révolutionnaire pour le segment, la concurrence affichant désormais des valeurs souvent supérieures à 500 ou 550 km. Puis, il y a la réalité. Et notre iX2 d'essai, par température clémente, n'a jamais affiché plus de 370 km d'autonomie au tableau de bord... Par les temps qui courent, et les progrès sensibles effectués, c'est peu.

Et notre consommation moyenne relevée à 20 kWh/100 km sur notre trajet mixte nous a semblé un poil élevée. Sur autoroute, en jouant le jeu de la recharge 10-80%, il sera difficile de franchir le cap des 200 km. Là-aussi, c'est peu. C'est d'autant plus dommage que le SUV bavarois est un voyageur plutôt doué par ailleurs, avec une belle insonorisation et un agrément de conduite réel. En voyage, il ne brillera pas non plus par sa recharge en courant continu, avec une puissance maximale de 130 kW. Les généralistes font là-aussi souvent mieux... Voilà qui met à mal la polyvalence de ce modèle autrement plus facile à vivre en thermique, et dont les tarifs ne font aucun cadeau. Richement doté, notre modèle d'essai est facturé à près de 78 000 € options comprises.