Essai BMW i5 M60 xDrive
Walid Bouarab le 01/12/2023
Très bien exécutée, rapide et confortable, la BMW i5 démontre une nouvelle fois la remarquable efficacité des voitures électriques. Mais son gabarit XXL et les performances supersoniques de la version M60 entament sérieusement sa polyvalence.
Pour aller vite, et pas loin...
Que les gros rouleurs se rassurent, les versions thermiques et PHEV n'ont pas encore déserté le catalogue. Mais les projecteurs sont pour le moment braqués sur l'inédite version électrique i5 de la grande bavaroise. Alors que Mercedes croit aux gammes séparées, BMW préfère encore multiplier les énergies sous une même carrosserie. L'i5 s'inscrit dans cette lignée, et ne diffèrera de ses sœurs à motorisations classiques que par une calandre occultée et quelques détails de présentation.
A l'instar des i4, i7 ou encore iX, la routière a également droit à sa déclinaison badgée M Performance. Rien qui n'empêchera l'arrivée ultérieure d'une véritable M, qui sera cette fois-ci hybride rechargeable. La plus musclée des i5, la M60 xDrive donc, n'a pour autant pas à rougir de sa fiche technique. Ses deux moteurs électriques (un par essieu) développent une puissance cumulée de 601 ch, et le couple culmine même à 820 Nm avec la fonction Boost (activable avec l'unique palette située à gauche du volant). Voilà de quoi efficacement s'affranchir des presque 2,4 tonnes de la bête. Moins de 4 secondes pour atteindre les 100 km/h, avec une effet catapulte désormais bien maitrisé par ce genre de machine. Le tout dans un silence de cathédrale, à moins que vous ne soyez séduit par les différentes mélodies que l'i5 est capable de jouer à la moindre accélération. Des sonorités très factices, composées par Hans Zimmer himself, mais finalement agaçantes à la longue.
Un rythme balistique que l'i5 n'a aucun mal à tenir. Bien aidée par sa transmission intégrale et un équilibre naturel très bien maitrisé, l'Allemande impressionne par sa nonchalance sur les petites routes. Son gabarit en très forte hausse (5,06 m désormais) impressionne au départ, mais son châssis encaisse et s'échine à transformer l'imposante berline en fluette ballerine. Bien aidée par une suspension pneumatique pilotée rigoureuse et des roues arrière directrices, cette BMW i5 M60 xDrive dévoile une belle efficacité au vu de sa masse. Mais il ne faut pas l'oublier pourtant, notamment sur le mouillé. Assez étonnamment, sa direction bien calibrée se montre relativement communicative. Du moins suffisamment pour se rendre compte que les limites sont rapidement atteintes sur routes détrempées. Heureusement, les garde-fous électroniques veillent au grain, de manière assez subtile et efficace.
Si l'i5 s'en sort avec de beaux honneurs côté dynamisme, elle ne révolutionne en revanche pas le genre côté polyvalence. Sa batterie affiche certes une capacité de 84 kWh, mais c'est moins que d'autres modèles XXL qui planchent sur toujours plus d'autonomie. Ainsi armée, l'i5 M60 promet une autonomie de 457 km. Une endurance qu'elle peut tenir en ville, mais aucunement sur la route. Il faudra opter pour une version eDrive40 déjà bien armée (340 ch) pour espérer de plus longues liaisons autoroutières. L'i5 se rattrape avec une belle puissance de recharge de 205 kW, même si la courbe de charge est plus importante que le pic atteint à un moment précis.
A bord, cette BMW confirme sa montée en gamme, et n'a plus rien à envier aux limousines d'il y a quelques années. L'intérieur fleure bon le luxe et la technologie. L'imposante double dalle (tactile au centre) affiche une interface moderne et plutôt facile à utiliser. Dommage cependant que BMW soit allé enfouir certains réglages comme le freinage régénératif sous d'innombrables menus... Pour le reste, la qualité de fabrication place clairement BMW au-dessus du lot et le niveau de confort, notamment aux assises arrière, est remarquable. Des prestations de très haut niveau que l'i5 M60 xDrive n'hésite pas à facturer au prix fort, avec un ticket d'entrée à 107 500 €. C'est toutefois 18 000 € de moins qu'une Mercedes-AMG EQE 53, à peine plus puissante, mais nettement moins dynamique et plus mesquine côté équipement.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation