Essai BMW 640i Coupé
David Lamboley le 27/11/2011
La troisième génération de BMW Série 6 monte encore en gamme en proposant un pack technologique sans précédent. Mais elle soigne également plus que jamais ses mécaniques…Y'a d'la joie !
Présentation
Fin, racé, encore plus dynamique et disposant d'un pack technologique avant-gardiste, le nouveau coupé BMW 640i s'avère également plus volumineux que la génération précédente. Côté design, il gagne nettement en élégance. Notons le long capot, le porte-à-faux avant court, le becquet sculpté à même la malle ou la ceinture de caisse très marquée…
L'habitacle, lui, répond plus que jamais à la définition « Premium ». BMW met un point d'honneur à offrir un confort de berline de haute volée sous une ergonomie de véritable coupé, caractérisée avant tout par une position de conduite abaissée. Noblesse des matériaux, effort significatif en termes de finition, optimisation des commandes et style original, les progrès sont remarquables.
Au chapitre châssis, l'amortissement piloté et le système Adaptive Drive optionnel autorisent un paramétrage à la carte : réponse à l'accélérateur, réactivité de la boîte automatique, seuil d'intervention de l'ESP, loi d'assistance de la direction ou antiroulis actif… Le caractère de l'auto change selon les désirs du conducteur.
Accouplé d'emblée à une boîte automatique à 8 rapports, le 6 cylindres 3 litres biturbo de la BMW 640i joue à la fois la carte de l'agrément tout en préservant le caractère unique des moteurs en ligne bavarois. Sa réactivité exceptionnelle, ses montées en régime sans aucune inertie et l'effet turbo gommé vont comme un gant à la très statutaire nouvelle BMW 640i. Celle qui figure pour l'heure comme la « version de base » est proposée à partir de 78 600 euros.
Design extérieur et intérieur
Plus long (4,89 m, soit la même taille que la berline Série 5 à quelques millimètres près) plus large (1,89 m) et reposant sur un empattement porté à 2,85 m, soit un allongement de 75 mm, cette troisième génération autorise plus de confort aux places arrière et un volume de coffre atteignant 470 litres, soulignant son positionnement très « Grand Tourisme » dans le strict sens du terme.
Le style, que l'on doit à l'équipe d'Adrian Van Hooydonk, s'avère nettement plus homogène que celui de la seconde génération, indubitablement moderne, certes, mais gardant une dose de classicisme subtile, comme le rappelle le pli Hofmeiseter, un « pilier » stylistique modernisé mais toujours présent. Finalement, le style BMW puise la majeure partie de son inspiration dans son histoire, le reste constituant la créativité. La plupart des constructeurs ne peuvent en dire autant…
Les lignes tendues, le long capot plongeant et la ceinture de caisse marquée par un net pli de tôle supérieur quasi rectiligne élancent le profil. En partie basse des flancs, un coup de crayon en forme de crosse de hockey dynamise le tout. On remarquera enfin, comme sur la précédente génération dessinée sous la houlette de Christopher Bangle, l'architecture particulière de la poupe avec son becquet intégré à la malle et débordant sur les feux. La largeur accrue donne une assise forte et une prestance remarquable à cette nouvelle mouture, ce qui permet également de bénéficier de voies élargies…
L'habitacle, lui aussi, joue la carte de la modernité et du luxe tout en reprenant certains traits caractéristiques de la famille. Le poste de pilotage nettement orienté vers le conducteur en fait partie. On remarque aussi l'excellence de la finition et des matériaux utilisés, ainsi que l'ergonomie générale. Hormis une visibilité assez moyenne, mais c'est le genre qui veut cela, il est difficile de ne pas se sentir parfaitement à l'aise à bord de la « Six ».
Mécanique, châssis
Repris en grande partie à la Série 5 et pour le moins sophistiqué, le châssis compte d'abord et avant tout sur une architecture et une cinématique absolument rigoureuses hors de tout système électronique ou électromécanique, et l'on en attendait pas moins de la part de BMW. Le train avant à plusieurs biellettes mais typé double triangulation et le train arrière multibras sont suspendus par des ressorts hélicoïdaux.
Ce joli Meccano, course à l'armement oblige, est épaulé en option par des amortisseurs pilotés à tarage variable, permettant quatre modes plus ou moins fermes. Notons que parmi les 5 combinaisons disponibles , il existe un mode nommé Eco Pro -uniquement sur cette version 640i- sensé privilégier les économies de carburant.
Toujours en option, l'Adaptive Drive autorise de plus, à travers le Dynamic Drive (!), un contrôle de roulis actif via des barres antiroulis à commande électrique à l'avant comme à l'arrière, un système né au début des années 2000 sur la Série 7. Mais la nouvelle BMW 640i, décidément zélée en termes de sophistication, propose non seulement un système à quatre roues directrices optionnel, mais également une transmission intégrale X Drive (seulement sur les 650i). La répartition des masses proche de 50/50 permet enfin des aptitudes routières et un équilibre remarquables.
Côté groupe motopropulseur maintenant, nous naviguons dans une sphère de connaisseurs. BMW donne la preuve qu'il reste un motoriste hors pair à travers un V8 de 407 ch (650i) ou comme ici avec un 6 en ligne à injection directe et double turbocompresseur délivrant 320 ch. Ces deux blocs sont accouplés à une boîte automatique à 8 rapports doublée de commandes au volant.
Sur la route
Le plaisir de conduire, la fameuse « joie » pauvre et ridicule à la télévision mais chère à BMW, est ici parfaitement illustrée. Étonnamment homogène, doux ou rageur à la demande, ce coupé très bourgeois mais à nette tendance sportive est aussi un outil tranchant et très plaisant dès qu'il s'agit d'aller vite.
Sur parcours sinueux, la masse relativement contenue (avec 1735 kg, la 640i coupé s'avère la plus légère des Série 6, qui dépasse 2 tonnes en version 650i Cabriolet) met en lumière l'excellence des trains roulants et l'équilibre du châssis, bien aidé par une empreinte au sol plus importante que celle de la génération précédente. Précisons toutefois, pour ne pas fausser notre jugement, que nous avions affaire à un modèle doté de l'option Adaptive Drive.
Communicatif également, le 6 en ligne en donne largement pour sa puissance. Les 320 ch pour près de 1800 kg, sur le papier, ne font pas frémir. Mais une fois sur l'asphalte sinueux, la réactivité impressionnante de ce bloc suralimenté au caractère d'atmosphérique apparaît carrément bluffant, tout comme sa sonorité enchanteresse.
Et ce n'est pas qu'une impression : côté chronomètre, le 0 à 100 km/h abattu en seulement 5,4 secondes placent cette 640i parmi les meilleures du genre, surtout au regard de la consommation moyenne : 7,7 l/100 km selon le constructeur (plutôt 10 litres en conduite dynamique selon nous…), c'est l'effet « EfficientDynamics ». La 640i décidément, sait parfaitement associer passion et raison, classe et sportivité…
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation