Essai BMW 330d xDrive Touring M Sport
Vincent Desmonts le 13/01/2020
Depuis plus de 30 ans, le break Série 3 a toujours fait passer le plaisir de conduire avant les préoccupations d'ordre pratique. Cette nouvelle génération de Touring fait-elle exception ?
L'alibi du père de famille ?
Choisir sa Bmw 330d en break plutôt qu'en berline n'est un choix rationnel qu'en apparence. Si dans l'imaginaire collectif le break est un engin mettant l'accent sur le volume de chargement, la facilité d'accès à la soute et la modularité, en clair un véhicule taillé pour un usage familial, c'est nettement moins souvent le cas pour les breaks « premium ». Particulièrement chez BMW. Et c'est vrai depuis la toute première Série 3 Touring E30, apparue en 1987 : cette déclinaison a toujours donné la priorité au « freude am fahren », le fameux plaisir de conduire dont la marque munichoise fit un temps son slogan. Avec leurs six cylindres en ligne, leurs roues arrière motrices (le plus souvent), leurs lignes subtilement agressives et leurs proportions ajustées comme une robe de grand couturier, les Série 3 Touring ont toujours tenu une place à part. Sur cette Bmw 330d, le Touring est facturé 1 300 € de plus que la berline. Alors, pour ce supplément, qu'obtient-on ?
Un coffre pas très pratique
Déjà, un break élégant. Même si le design BMW a tendance à se chercher ces temps-ci (voire à se perdre, diront les mauvaises langues), la 330d reste une valeur sûre de son segment, y compris en Touring. La partie arrière est joliment intégrée, avec un pli Hofmeister qui s'étend sur toute la vitre de custode et une lunette très inclinée. Des barres de toit viennent compléter la panoplie. À l'ouverture du hayon (doté en série d'une commande électrique), on déchante un peu : BMW annonce 500 dm³ de volume, mais la soute, qui manque de hauteur, est encombrée par d'imposants passages de roues. À vrai dire, il n'y a guère que la Mercedes Classe C Break pour faire (encore) moins bien en termes de volume utile, avec seulement 460 dm³. En outre, la visibilité arrière n'est pas optimale, la lunette étant étroite et partiellement obstruée par les imposantes charnières du hayon. Même le cache-bagages n'est pas des plus pratiques. Et les astuces d'aménagement, comme les boutons de déverrouillage de la banquette dans le coffre ou les rails antidérapants, sont mesquinement facturés en option à 310 €. La lunette arrière ouvrante est cependant de série. Pour le reste, la Bmw 330d Touring reste une Série 3. Les deux variantes partageant le même empattement, leur habitabilité est identique, c'est à dire plutôt bonne : quatre adultes pourront s'installer confortablement. Comme souvent, la cinquième place est en revanche sacrifiée, avec une assise dure et un tunnel de transmission imposant. À l'avant, la planche de bord est bien évidemment reprise de la berline, et il n'y a pas lieu de s'en plaindre : la position de conduite est irréprochable, les interfaces sont modernes, l'ergonomie intuitive et la finition soignée. Le GPS est livré en série, tout comme la climatisation automatique à trois zones ou les radars de stationnement avant et arrière. Comme toujours, la liste des options longue comme le bras permet de largement personnaliser son auto en faisant gonfler la note en rapport. Notre 330d Touring d'essai tutoyait ainsi les... 75 000 € !
Un trésor de moteur !
Bref, on l'a compris, la Bmw 330d Touring est jolie, mais ni très grande, ni très pratique, ni vraiment donnée. Mais la véritable vocation de ce drôle de break est de tailler la route ! Sous le capot de cette 330d xDrive ronronne un trésor de moteur : fort de 265 ch, le 6-cylindres 3.0 turbo diesel est gorgé de couple (580 Nm dès 1 750 tr/min!) et offre des performances de sportive, avec un 0 à 100 km/h expédié en 5,4 s et une vitesse maxi électroniquement limitée à 250 km/h. Grâce à une boîte automatique à huit rapports vive comme l'éclair et douce comme la soie, les mises en vitesse sont aussi impressionnantes que progressives. La 330d ne vous brusquera pas, mais vous propulsera avec célérité vers l'horizon. Le tout en étant capable de descendre sous les 6 l/100 km sur route et autoroute ! Et le châssis est à la hauteur, avec une motricité parfaite, un bel équilibre et un compromis confort/tenue de route judicieux. Dynamique, la Série 3 Touring l'est assurément. Impossible de trouver le temps long à bord de ce break de sport, qui vous fera apprécier chaque virage. On regrettera juste que la direction soit aussi muette quant au grip disponible, d'autant qu'elle se révèle d'une grande précision.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation