Essai AUDI TTS
Jean-François Destin le 16/10/2008
Audi s'attache à proposer une version S dans chacune de ses gammes et le TT rejoint ainsi l'élite sportive de la marque.
Présentation
L'Audi TT fête ses 10 ans. Et pour rester dans le cercle très fermé des coupés à hautes performances, il s'est offert en version S l'un des quatre cylindres les plus puissants du marché. En associant l'injection directe (TFSI) et la suralimentation, son 2 litres délivre en effet 272 chevaux et un couple de 350 Nm. De quoi pointer à 250 km/h et passer de 0 à 100 km/h en 5,2 secondes.
Du coup, il vient taquiner des références en 6 cylindres comme le Cayman de Porsche en affichant même un meilleur rendement énergétique. Comme tous les autres constructeurs allemands, Audi travaille à l'abaissement drastique de la consommation et de la pollution et les 9 à 11 litres aux cent constatés au cours de notre essai constituent à ce niveau de puissance un résultat exceptionnel. Et d'autant plus que l'Audi TTS bénéficie de la transmission intégrale, du châssis sport et d'un équipement complet de série intégrant la suspension pilotée (Magnetic Ride).
Alerte, agile, très réactif en raison aussi de son poids contenu (1350 kg) l'Audi TTS séduit par ses qualités routières, sa facilité de prise en main et sa sécurité active. En revanche, il décevra les adeptes des sonorités mélodieuses. Pour ces derniers, Audi propose la version 3.2l V6 250 chevaux Quattro à seulement 42.150 € alors que l'Audi TTS est facturé 48.350 €. Le choix difficile entre le parfum GT ou du Sport à l'état pur.
L'Audi TTS est également disponible en roadster à 51.950 €.
Design et vie à bord
Lorsqu'il est apparu à l'automne 98, le TT fut perçu comme un gros scarabée à la silhouette un peu ingrate. Puis il s'est fondu dans le paysage automobile au point de devenir une référence stylistique décalée sans beaucoup évoluer en style.
Installé au sommet de la gamme, l'Audi TTS entend se démarquer au même type que la S3, la S4 ou la S8. A l'extérieur, on remarque ses optiques avec sa rangée de leds blancs qui signe l'appartenance à la marque de jour comme de nuit, une calandre single-frame couleur platine barrée de fines baguettes chromées et un pare-chocs percé d'entrées d'air plus grandes.
En faisant le tour de la voiture, on remarque aussi les jantes spécifiques en alliage de 18 pouces (nous avions des 19 pouces en option), des étriers de freins frappés TTS à l'avant, des bas de caisse plus marqués, un pare-choc arrière plus volumineux et quatre sorties d'échappement dignes d'un V6 ou d'un V8 !
Un aileron se soulève automatiquement à partir de 120 km/h et se rebaisse à 80 km/h. Un bouton permet au conducteur de faire joujou avec.
La vie à bord se veut résolument dynamique avec des sièges « sport ». Nous disposions du cuir Nappa satiné orange en harmonie avec la couleur de la carrosserie baptisée Magma. Tout est traité « sport » depuis le volant siglé TTS aplati à sa base jusqu'aux cadrans à fond gris et aiguilles blanches en passant par le pédalier en aluminium.
Notre TTS d'essai disposait d'un lot d'équipement optionnel d'un montant d'environ 10.000 €.
Citons entre autres le GPS avec chargeur CD, le levier de vitesses raccourci, l'alarme, le cuir étendu aux parements de portes et à la console centrale, l'aide au stationnement arrière, le système Bose, la préparation téléphone et des jantes de 19 pouces pas vraiment indispensables, comme on le verra plus loin.
Sur la route
La première impression ressentie à bord de l'Audi TTS a trait à son extrême vivacité. Une légère pression sur l'accélérateur suffit pour propulser instantanément la voiture vers l'avant. Et ce sans brutalité (la progressivité du turbo ayant été savamment travaillée). Même efficacité au niveau du freinage et d'une direction qui nous réconcilie avec l'assistance électrique. On ne louera jamais assez les véhicules légers, surtout ceux qui comme l'Audi TTS bénéficient d'une répartition des masses quasi idéale. Nanti d'une énorme puissance pour un 4 cylindres, il se devait de faire passer la cavalerie par la case transmission intégrale. Il s'ensuit sur la route un comportement neutre et une trajectoire suivie avec rigueur. On peut même se permettre de sous-virer par un excès d'optimisme en entrée de virage et de faire revenir le nez de la voiture dans l'axe en levant le pied. C'est moins amusant qu'avec une propulsion mais sans doute plus sécurisant pour ceux qui ne sont pas rompus au pilotage rapide.
L'Audi TTS est d'une efficacité folle au point que les vitesses légales sont vite franchies. Ce potentiel est lié au système Quattro à coupleur Haldex d'origine VW, mais aussi au châssis sport (hauteur de caisse abaissée de 10 mm) et à la suspension adaptative Magnetic Ride. Le fluide spécial des amortisseurs contient de minuscules particules magnétiques. Sous l'effet d'une tension électrique, la viscosité du fluide varie et induit un durcissement de la suspension. A partir d'un bouton situé autour de la commande de boîte, le conducteur peut jouer avec le mode « sport ».
Dans ce cas, le confort se dégrade sans apporter un maintien supérieur de la caisse. Ce mode paraît plus adapté à une utilisation sur circuit. Cette critique pourra paraître sévère aux propriétaires de TTS mais il faut savoir que notre modèle d'essai était équipé de jantes de 19 pouces (option) sans doute déjà grandement responsables des trépidations constatées sur les mauvais revêtements.
Au passif, on regrettera aussi le guidage moyen du levier de vitesses (une boîte S-Tronic double embrayage à 6 rapports est également disponible en option) et une visibilité périphérique moyenne. Optez impérativement pour le système d'aide au stationnement (+ 490 €).
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation