Essai AUDI TTS Coupé
Vincent Desmonts le 29/04/2019
L'Audi TT fête son anniversaire avec un (très) léger restylage et des mécaniques revues. Mais est-ce suffisant pour rester compétitif ?
Service minimum
L'Audi TT a fêté ses 20 ans en octobre dernier, mais cet anniversaire avait un arrière-goût un peu amer. En effet, le coupé aux Anneaux ne fait plus vraiment recette. Si ses ventes ont culminé à plus de 38 000 unités en Europe en 2007 (première année pleine de commercialisation du TT de deuxième génération), elles n'ont cessé de s'effriter depuis. Et le lancement du troisième opus, en 2014, n'a que momentanément inversé la tendance : l'an dernier, les immatriculations sont passées sous la barre des 10 000 exemplaires. À tel point que l'existence même de l'Audi TT sous cette forme apparaît compromise. L'équilibre économique du projet est en effet rendu très précaire par sa coûteuse plate-forme spécifique, constituée à plus des deux tiers d'aluminium, et qui n'est utilisée par aucun autre modèle du groupe Volkswagen. À l'heure où le géant allemand cherche à tout rationaliser, le TT fait donc figure d'intrus. En attendant que son futur soit décidé - un futur qui sera selon toute vraisemblance placé sous le signe de l'électrification - Audi lui a tout de même octroyé une petite mise à niveau.
Un lifting très, très subtil !
On n'ose parler de restylage, tant les évolutions esthétiques sont archi-subtiles. La calandre a été légèrement remaniée, tout comme les ouïes du bouclier avant, les jupes latérales sont plus marquées et... c'est tout. Ah non, pardon : il y a aussi trois nouvelles teintes au catalogue ! Dans l'habitacle, c'est encore plus simple, puisque strictement rien n'a changé. En même temps, la présentation intérieure n'avait pas pris une ride. La planche de bord apparaît toujours aussi élégante et épurée, notamment grâce à l'absence d'écran central, toutes les fonctions d'info-divertissement et de navigation étant regroupées sur l'instrumentation numérique. La finition est excellente, l'équipement de série correct et le TT offre même deux places d'appoint à l'arrière pour des enfants. Alors certes, l'ergonomie du Virtual Cockpit réclame un temps d'adaptation, et on préférerait avoir une molette plutôt qu'un bouton pour sélectionner les modes de conduite du Drive Select. Mais on reste là dans le domaine du détail.
Des chevaux en moins, du couple en plus
Quatre motorisations sont proposées au catalogue. Si le TT RS conserve son 5-cylindres en ligne de 400 ch, les 4-cylindres 2.0 TFSI sont remaniés et reçoivent tous un filtre à particules. La version 230 ch passe à 245 ch (traction ou Quattro, boîte manuelle ou S tronic) et une variante de 197 ch apparaît en entrée de gamme (uniquement en S tronic et traction). Quant au TTS qui nous intéresse, il passe de 310 à... 306 ch, mais gagne 20 Nm de couple (400 Nm au total). Au final, et malgré un poids en hausse de 20 kilos, Audi annonce un dixième de mieux sur le 0 à 100 km/h, exercice que le nouveau TTS boucle en 4,5 s grâce à un « launch control » plutôt efficace. La vitesse maxi est quant à elle limitée électroniquement à 250 km/h. Des performances amplement suffisantes, le petit coupé ne manquant vraiment pas de punch ! En revanche, on a connu le 2.0 TFSI un peu plus plaisant à l'oreille : à bord du TTS, il émet une sonorité assez quelconque. Il est obligatoirement couplé à une boite S tronic à 7 rapports douce et au pilotage plutôt convaincant en mode automatique, mais qui refuse un peu trop souvent le rétrogradage en mode séquentiel. Bref, les résultats sont là, mais l'ensemble pourrait être un peu plus affûté.
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Efficace... mais ennuyeux ?
Affûté, le châssis l'est, incontestablement. Il faut dire que le TTS met le paquet : transmission intégrale Quattro, bien sûr, mais aussi amortissement piloté Magnetic Ride, blocage électronique de différentiel et pneus de 245 de large. Du coup, l'Audi affiche un niveau de grip élevé, et passe très fort en courbe. Parfaitement verrouillé sur sa trajectoire, le TTS offre une efficacité très accessible, et par tous les temps. Mais on pourra aussi le trouver un peu unidimensionnel dans le plaisir qu'il offre : le TTS vous centrifuge dans les virages, mais paradoxalement, derrière le volant, il ne se passe pas grand-chose ! La direction est précise, mais un peu muette, tandis que le train arrière est totalement verrouillé. Efficace, donc, mais peut-être aussi un brin ennuyeux à la longue.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation