Essai AUDI TTS 310
Vincent Desmonts le 29/06/2015
En attendant la future version RS, l'Audi TT monte en puissance avec ce TTS, fort de 310 ch. Avec un châssis revu et un intérieur high-tech, il entend même inquiéter le Porsche Cayman. Ambition justifiée ?
Outil de précision
L'Audi TT de première génération, apparu en 1998, reste davantage dans les mémoires pour son style emblématique et sa présentation intérieure originale que pour son efficacité. Cette dichotomie entre un look résolument agressif et une plate-forme lourde et parfois pataude, le coupé aux Anneaux n'a eu de cesse de l'éliminer au fil des générations, notamment par le biais de ses versions les plus radicales. Ainsi, le précédent TT adoptait-il une coque mêlant acier et aluminium pour un poids plus contenu et une meilleure répartition des masses, tandis que les variantes TTS et TT RS revendiquaient respectivement 272 et 340 ch. Le nouvel Audi TTS 310 continue sur cette lancée, et affiche cette fois 310 ch, soit seulement 30 de moins que l'ancien TT RS ! Une manière de muscler son jeu qui s'accompagne de l'adoption de la nouvelle construction modulaire allégée MQB, faisant largement appel à l'aluminium. Ce matériau léger est utilisé pour la carrosserie, seules la partie avant et le soubassement étant réalisés en acier. À noter que la nouvelle coque permet d'abaisser le centre de gravité de 10 mm par rapport à l'ancien modèle. Le TTS se distingue en outre des autres variantes de la gamme par des étriers de freins avant en aluminium, qui permettent d'économiser 5 kg sur les masses non suspendues.
Des performances explosives !
Sous son capot, l'Audi TTS 310 hérite de la version la plus puissante actuellement existante du 2.0 TFSI. Un moteur dernier cri, qui possède notamment un collecteur d'échappement intégré à la culasse, ce qui lui permet d'être irrigué par le circuit de refroidissement, au bénéfice de montées en températures plus rapides. Les deux arbres à cames disposent d'un calage variable, tandis que les soupapes disposent d'une levée variable (système Audi Valvelift). Enfin, ce moteur dispose de la bi-injection : des injecteurs situés dans les tubulures d'admission viennent compléter ceux localisés dans les chambres de combustion durant les phases de charge partielle, ce qui réduit consommation et émissions (de particules fines notamment). Cette version 310 ch reçoit en outre un équipage mobile, un carter et une culasse renforcés, ainsi que de nouveaux ressorts et sièges de soupapes. Autant dire qu'avec ce moteur, la boîte à double embrayage S Tronic et la transmission Quattro, l'Audi TTS 2015 humilie littéralement ses rivaux sur l'exercice du 0 à 100 km/h : 4,6 s, contre 5,1 s pour le BMW Z4 sDrive35i DKG et… 5,6 s pour le Porsche Cayman PDK ! Chez Porsche, il faut choisir une 911 Carrera PDK pour obtenir ce niveau de performances. Pas mal ! Reste que, malgré ses efforts – et des clapets actifs dans la ligne d'échappement – l'Audi TTS ne peut rivaliser avec la musicalité d'une Porsche à flat-6. Mais on apprécie tout de même les quelques pétarades dont il nous gratifie aux changements de rapports.
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Sur des rails
Qu'on se le dise : l'Audi TTS 2015 prend les choses très au sérieux. La transmission intégrale reçoit un différentiel central Haldex de dernière génération, capable d'envoyer la totalité du couple aux roues arrière, tandis que l'amortissement piloté Magnetic Ride est ici livré en série. Résultat, l'efficacité atteint un très haut niveau ! Le coupé Audi passe très fort en virage, se rit des trous et des bosses, et dévore la route avec avidité. L'amortissement est parfaitement bien géré, et la direction est précise, même si on aimerait qu'elle remonte un peu plus de sensations. D'ailleurs, dans sa quête de la perfection, l'Audi TTS 310 n'est pas sans une certaine froideur. Un peu à l'image de ces sportifs de haut niveau qui atteignent une telle épure dans leur discipline qu'ils en éliminent tout le spectaculaire. Tout paraît facile, presque trop, au volant de ce coupé ! Ce qui permettra de rouler vite et en toute décontraction à ses commandes, en appréciant la présentation intérieure raffinée, la finition soignée, et le caractère high-tech de son instrumentation sur écran à cristaux liquides. Celle-ci dispose d'ailleurs d'un mode d'affichage spécifique à cette version, avec un compte-tours central de grande dimension.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation