Essai AUDI SQ6 e-tron

Audi reprend du poil de la bête. Après une longue période de pause, les nouveautés pleuvent. Et le Q6 e-tron est un modèle crucial pour relancer la marque aux Anneaux. Il se glisse entre un Q4 e-tron qui a eu du mal à convaincre, et un Q8 e-tron au demeurant réussi mais en décalage avec les besoins du marché européen. Le Q6 e-tron arrive par ailleurs avec une technologie nettement plus moderne, lui qui partage ses soubassements avec le Porsche Macan. La Plateforme Premium Electric lui donne accès aux technologies dernier cri et surtout une batterie fonctionnant sous 800V pour ne pas traîner à la borne. Voilà qui remet Audi dans la course à l'électrique, malgré des tarifs vraiment costauds.

C'est forcément le cas de notre SQ6 e-tron d'essai, la version « sportive » du nouveau modèle démarrant tout juste sous les 100 000 €. A ce prix-là nous avons un beau SUV accueillant de 4,77m de long, doté de deux moteurs et affichant une puissance de 489 ch (et même 516 ch lorsque la fonction boost est activée pendant une dizaine de secondes). A bord, le nouvel agencement des dernières Audi conserve l'aspect clinique et moderne cher à la marque. Les deux écrans faisant face au conducteur sont de très belle facture et le système est d'une fluidité remarquable. Reste une construction interne des menus un peu compliquée malgré la possibilité d'attacher des fonctions sur des touches d'accès direct. L'assistant vocal aide cependant à activer des commandes sans quitter la route des yeux. Globalement la finition est au niveau des attentes, même si Audi nous avait habitué à mieux par le passé.

A bord, on appréciera surtout l'espace vraiment généreux, même à l'arrière, et surtout l'excellent niveau de confort. Le SQ6 e-tron est livré d'office avec une suspension pneumatique exemplaire d'efficacité. Malgré la présence des jantes de 21 pouces, la filtration est excellente, avec une sensation agréable de survoler la route. Sur les ondulations, les mouvements de caisse sont également bien gérés. La sensation de confort est également renforcée par l'insonorisation bien poussée. Il n'y a que les bruits de roulement sur certains revêtements qui remontent dans l'habitacle. Il faut dire que la monte pneumatique est plutôt généreuse. Voilà qui a de quoi agréablement surprendre de la part d'un modèle voulu sportif. Pour autant, le SQ6 e-tron ne traîne pas la patte. Sans surprise, les accélérations sont immédiates et terriblement efficaces. Le généreux couple instantané est à l'œuvre pour rapidement effacer les 2,4 tonnes de la bête. Un beau dynamisme qui peut compter sur un train avant bien mené, même si la direction, finalement trop légère, manque de ressenti. En mode Dynamic, le maintien est encore plus autoritaire sans tomber dans la caricature, et l'enchaînement des virages dévoile une très belle maitrise.

S'il fait preuve de dynamisme, hors de question pour le SQ6 de faire de l'ombre à son prestigieux cousin Porsche Macan, qui conserve une puissance maximale bien supérieure (639 ch avec boost), et une technologie de Torque Vectoring sur le train arrière. Était-ce nécessaire pour ce SQ6 ? Pas vraiment, avec une approche plus familiale et plus business, le modèle aux Anneaux préfère capitaliser sur des acquis nettement plus rationnels. Et c'est une réussite. Avec sa généreuse batterie de 100 kWh (94,9 kWh en capacité utile), le SQ6 e-tron annonce une généreuse autonomie allant jusqu'à 600 km. C'est ambitieux, les 450 km étant plus réalisables au quotidien. Les consommations sont sans surprises élevées, mais avec sa puissance de charge allant jusqu'à 270 kW, il promet une recharge de 10 à 80 % en seulement 21 minutes, pour peu que les bonnes conditions soient réunies. Finalement, il reste tout de même le plus convaincant des modèles électriques de la marque d'Ingolstadt, et la base technique développée avec Porsche n'est pas étrangère à ce beau bilan.