Essai AUDI SQ5 Sportback 3.0 TDI 341 ch
Walid Bouarab le 18/11/2022
Audi ne s'est mis que tardivement aux SUV coupé. Avec le Sportback, l'interprétation plus dynamique de son Q5, Audi vient chercher des noises aux BMW X4 et Mercedes GLC Coupé. Une sportivité toute relative, surtout que sa version badgée S ne carbure qu'au gazole.
Diesel musclé
Un temps proposée chez nous avec un onctueux V6 essence, la version la plus musclée du Q5 Sportback revient à ses premiers amours avec un puissant diesel de 341 ch. Une déclinaison S qui fera donc office de sportive de la gamme, quand d'autres SUV du catalogue ont, eux, le droit à une véritable version griffée RS. Le SUV allemand a également profité d'un restylage l'année dernière, lui permettant d'afficher une ligne modernisée par la grille de calandre, les boucliers et la signature lumineuse des blocs optiques (technologie Matrix LED) et par les feux arrière.
Dans cette variante Sportback, le SQ5 tente de faire de l'œil, grâce à sa ligne de toit prolongée jusqu'à une lunette arrière fortement inclinée. Rien qui n'entame les vertus familiales de ce SUV qui conserve une belle habitabilité, un accès aisé aux places arrière et un volume de coffre de 510 l (40 de moins que le Q5 classique).
Remonter dans un Q5 aujourd'hui, qui fait partie des modèles les plus anciens de la gamme, c'est aussi de rendre compte des manquements de certains modèles de la marque : un niveau de finition pas aussi impeccable qu'à l'accoutumée et une ergonomie moins évidente. A fortiori dans cette luxueuse version SQ5 affichée à 83 660 € : c'est clinique, un poil froid, mais diablement bien réalisé avec une position de conduite idéale pour un SUV qui se prétend sportif.
Il suffit de mettre en route le V6 3.0 TDI logé sous le capot pour se rendre compte que le caractère mécanique n'y est pas. Pourtant Audi a fortement grimé ce solide bloc pour faire la blague : sonorités déguisées à l'échappement et via les haut-parleurs, micro-hybridation qui permet des relances du Stop&Start quasi imperceptibles, compresseur électrique pour « occulter » les temps de latence. Bref, un beau boulot et qui saura convaincre ceux qui recherchent avant tout un SUV à la présentation dynamique et aux performances solides.
Couple de camion et châssis dynamique
Mais il ne faut pas réduire ce SQ5 Sportback à sa simple alimentation au diesel. D'abord parce que cette motorisation développe un couple de supersportive avec pas moins de 700 Nm ! Ensuite parce que la transmission Quattro s'assure de ne pas en perdre une miette tout en les distribuant de manière optimale (le différentiel Quattro Sport favorisant l'agilité en conduite dynamique). En pratique, le moindre dépassement devient une formalité, le SQ5 bondissant à l'arrivée, musclée mais toujours linéaire, du couple. Il ne faudra pas aller chercher les très hauts régimes - architecture diesel oblige - au risque de tout de suite déceler le manque de raffinement de la motorisation. Mais les performances canon, le souffle inépuisable du V6 et les consommations limitées sous les 10l/100 km en conduite sportive tentent de nous faire renouer avec ce carburant. D'autant plus que les routes plus virevoltantes ne sont pas plus une punition pour ce SQ5 Sportback au châssis rabaissé et raffermi.
Menée par un train avant précis, qui ne louvoie pas à l'inscription, l'allemande se laisse mener par une direction précise et suffisamment consistante. Elle arrive même à transmettre un certain feeling. Chose devenu rare. L'ensemble affiche un dynamisme de bon aloi, avec un amortissement rigoureux, des mouvements de caisse verrouillés. Reste le poids, situé à plus de deux tonnes, qui vient rapidement réguler les excès d'optimisme. Le freinage résiste, mais l'inertie tente légèrement d'élargir la trajectoire, notamment sur le mouillé. Mais gardons en tête que la sportivité de ce SUV dynamique reste avant tout relative.
Avec cette déclinaison SQ5 Sportback, le SUV allemand joue une partition unique. Tentant de mêler aspects pratiques, ligne dynamique et une certaine sportivité. Chose qu'il parvient à faire avec talent. Mais si les consommations maitrisées conservent leur avantage, le malus perché à plus de 30 000 euros fait clairement réfléchir.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation