Essai AUDI S5 cabriolet
David Lamboley le 23/03/2009
Dans chaque gamme de modèles, Audi décline une version sportive griffée S ou RS. Le constructeur allemand suit scrupuleusement cette logique avec la nouvelle Audi S5 Cabriolet...
Présentation
La nouvelle Audi S5 Cabriolet, qui sera commercialisée dès cet été 2009 au tarif de 68 900 euros, coiffe la nouvelle gamme Audi A5 Cabriolet. Notez au passage le changement de dénomination, rendu nécessaire par la présence d'un coupé A5 dans la famille depuis deux ans. Cette version découverte dispose aujourd'hui de six motorisations, dont deux diesel. La fourchette de puissance s'étend de 180 à 333 ch. Un choix pléthorique qui permet à Audi de ratisser large malgré le positionnement haut-de-gamme du modèle.
Nous avons choisi de nous intéresser à la plus sportive d'entre elles, la S5 Cabriolet, qui aligne ses caractéristiques non pas sur le coupé S5, encore aujourd'hui motorisé par un V8, mais sur la berline Audi S4. Par rapport à l'Audi S4 Cabriolet ancienne génération, commercialisée en 2004, la différence majeure se situe sous le capot, avec l'adoption d'un V6 3.0 TFSi à compresseur de 333 ch à la place de l'ancien V8 4.2 litre atmosphérique délivrant 344 ch. Ce downsizing, principalement dicté par le désir d'abaisser les consommations et les rejets polluants, n'élude pas pour autant les qualités sportives que l'on est en droit d'attendre d'une Audi griffée S.
L'Audi S5 Cabriolet, c'est aussi un nouveau châssis, plus rigide et mieux équilibré, des trains roulants optimisés et une transmission intégrale Quattro privilégiant le couple sur les roues arrière. Comme l'Audi S4, la S5 Cabriolet peut disposer d'un différentiel autobloquant piloté qui prouve encore une fois le positionnement nettement plus sportif. Le dessin classique et la présence d'une traditionnelle capote en toile, qui permet de préserver une ligne parfaitement équilibrée, ne met pourtant pas forcément la puce à l'oreille.
Design extérieur et intérieur
Audi est, sans aucun doute, passé maître en matière de qualité, devançant BMW et Mercedes sur ce point. L'habitacle, par exemple, s'avère remarquablement construit, parfaitement assemblé et fait appel à des matériaux flatteurs. On pourra juste regretter que la planche de bord, quasi-inchangée par rapport au coupé S5, n'ai rien de véritablement sportif hormis des placages carbone et un bloc d'instruments spécifique. On retrouve une ergonomie sans faille, caractérisée par les nombreux réglages disponibles.
A l'arrière, c'est surtout la largeur aux coudes qui régresse par rapport au coupé. En revanche, la garde au toit est préservée, voire même supérieure de quelques millimètres lorsque la capote est en place, et ce aussi bien à l'avant qu'à l'arrière. Classique dedans, l'Audi S5 Cabriolet l'est aussi dehors. Discrètement caractérisée par quelques ajouts typiques des griffes S et RS, comme les coques de rétroviseurs en aluminium brossé, les entrées d'air inférieures légèrement agrandies ou les jantes majorées, elle garde toutefois une classe intemporelle. Le choix d'une capote en toile, par ailleurs, n'est pas anodin, puisque cela permet de préserver une ligne parfaitement équilibrée. Un toit rétractable « en dur » aurait demandé plus de volume à l'arrière pour se loger, sans compter la masse supplémentaire engendrée par un tel dispositif.
Mécanique, châssis
Audi est un des rares constructeurs premium, avec BMW, à proposer une gamme de moteurs à la fois nobles, performants et répondant au mieux aux critères d'économie et d'écologie. Le rendement énergétique, véritable priorité pour les motoristes Audi, permet désormais aux nouvelles générations de moteurs sportifs de meilleures performances, un agrément supérieur et surtout des consommations moyennes et des rejets polluants en nette baisse. Le V6 3.0 TFSi à compresseur de l'Audi S5 Cabriolet, par exemple, adopte l'injection directe, généralisée sur quasiment tous les blocs du groupe Volkswagen, ainsi qu'un compresseur volumétrique de petite taille, plus vertueux qu'un classique turbocompresseur. Ce V6 3.0 TFSi, accouplé à une boîte à double embrayage S-Tronic disposant de 7 rapports, consomme environ 25% de carburant en moins par rapport à l'ancien V8 4.2 litre atmosphérique qu'il remplace, soit désormais 9,7 l/100 km de moyenne revendiquée. Mais avouons que ce chiffre, remarquable sur le papier, tend à enfler notablement en conduite musclée !
La différence de puissance, désormais 333 ch au lieu des 344 ch de l'ancienne S4 Cabriolet, n'empêche pas de préserver les performances. Audi revendique à ce sujet un 0 à 100 km/h en 5,6 secondes, un excellent chiffre malgré les 1875 kg à mouvoir, soit 190 kg de plus que la berline S4. Au chapitre châssis, la présence d'amortisseurs à tarage variable permet de compenser en partie la fermeté des suspensions. Nettement plus vive et réactive que l'ancienne génération, la nouvelle Audi S5 Cabriolet s'avère aussi un peu plus ludique et remarquablement efficace. Le différentiel Sport, piloté par l'électronique, permet de contrer efficacement le sous-virage tout en améliorant notablement la vivacité en courbes. Véritablement bluffant !
Sur la route
Etant donné la masse relativement importante de notre monture, tout en gardant à l'esprit la présence d'une transmission intégrale, nous nous attendions logiquement à un comportement sérieusement efficace, trop, peut-être. L'Audi S5 Cabriolet nous a surpris, car si elle ne déroge pas à la règle, elle délivre en plus de véritables sensations sportives, voire un aspect ludique étonnant sur une Audi, que seul BMW était capable de proposer dans cette catégorie jusque-là.
L'équilibre de l'Audi S5 Cabriolet est notamment à mettre au crédit d'une nouvelle répartition des masses, avec notamment une mécanique plus reculée. Côté transmission, notons également la prépondérance du couple aux roues arrière, à hauteur de 60% en conditions d'adhérence optimale, ce qui autorise une plus grande vivacité de la poupe. Le différentiel arrière Sport, qui agit en définitive comme un ESP à l'envers puisqu'il accélère la roue extérieure en virage, ajoute encore pas mal de vivacité tout en autorisant un grip remarquable. Concrètement, l'Audi S5 Cabriolet supporte aisément une remise des gaz très tôt en courbe sans perte de motricité notoire. La direction, elle aussi, a fait des progrès significatifs en termes de précision. N'oublions pas la mécanique, rageuse à souhait, étonnamment réactive et disposant d'un souffle inépuisable. La sonorité, discrète aux allures usuelles, devient carrément mélodieuse à mi-régime, avec des accents de 6 en ligne bavarois haut dans les tours. Audi a décidément trouvé son inspiration du côté de Munich ! Bref, nous avons affaire à un monstre d'homogénéité et à un des cabriolets sportifs les plus aboutis du genre. Tout simplement.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation