Essai AUDI S5 Avant
Walid Bouarab le 10/03/2025
Un joli break motorisé par un V6, ça n'arrive pas plus tous les jours. Et si la recette de l'Audi S5 Avant utilise des ingrédients au goût du jour, elle conserve un certain traditionalisme bienvenu.
A l'ancienne
Présentée de manière simultanée à l'A5, sa version plus sportive S5 fleure bon un temps presque ancien. Pour cet élégant break aux dimensions encore contenues, la motorisation V6 a du bon. Une synthèse devenue rare dans cette période où les SUV PHEV ont pris le dessus. Cette Audi S5 Avant parlera aux amateurs de voiture plus traditionnelles. Cinq places (même si on devra plutôt parler de 4+1), un moteur optimisé, une transmission intégrale qui se veut efficace, un vrai coffre et un intérieur à la fois techno et bien présenté.
Sous le capot de cette version musclée, le V6 3.0 TFSI signe le retour du sans-plomb pour le break allemand, lui qui avait préféré le 3.0 TDI pour sa fin de carrière. Un bloc optimisé qui se convertit au cycle d'admission Miller et qui troque sa boîte à convertisseur pour une boîte double embrayage plus efficiente. Il se dote surtout d'une micro-hybridation qui est loin d'être ridicule puisque sa batterie embarquée affiche 1,7 kWh de capacité et alimente un petit moteur électrique de 24 ch. Pas de quoi en faire un full-hybride malgré des chiffres qui l'évoquent, mais suffisant pour déplacer ce beau break de 2 tonnes sans démarrer le bloc thermique. Probant essentiellement lors des manœuvres où lors des douces évolutions en ville. Rien de plus. Avec une puissance de 367 ch et son couple costaud de 550 Nm, le V6 est solide, mais profite de cette hybridation pour éviter le malus maximal : dès 172 g/km, soit une taxe qui démarre à plus de 10 000 €. Quand une Mercedes C43 AMG, alors mue par un « simple » quatre-cylindres subit les 60 000 € d'office…
Un V6 discret
Un bon choix technique qui doit permettre, sur le papier, d'apporter par ailleurs une douceur de conduite supplémentaire. Dans les faits, les redémarrages vibrants et les quelques à-coups dont a fait preuve notre S5 Avant ont remis ce bien fait en question. Reste la rondeur d'un V6, une sensation devenue rare. En monde confort, il ronronne au loin, et la suspension pilotée fait en sorte d'amortir délicatement l'ensemble. Mais la généreuse monte pneumatique impose de fortes trépidations en ville et les raccords sont sèchement remontés dans l'habitacle. Ça s'arrange sur la route, où la S5 Avant est dans son élément. Insonorisation soignée, position de conduite presque parfaite, et réserve de puissance confortable. D'ailleurs, ce bloc fait plus montre de brio que de sensations. Entre la sonorité franchement étouffée et la linéarité des accélérations, l'impression d'être aux commandes d'une motorisation noble s'estompe. C'est un peu mieux sur le mode Dynamic, avec des passages de rapports plus sensibles en guise de surplus, mais rien qui n'hérisse le poil. Une BMW M340i xDrive Touring est autrement plus démonstrative.
Pour le reste, la S5 Avant fait étalage d'un beau savoir-faire avec un train avant franchement efficace, qui sait mener l'ensemble malgré le poids de l'attelage. La direction à démultiplication variable est mieux calibrée que réellement communicative, mais l'agrément délivré est à la hauteur. La suspension que l'on trouvait trop ferme en ville devient paradoxalement trop lâche sur les grosses déformations, mais rien qui n'altère réellement le comportement dynamique de la S5 Avant. Sa transmission intégrale Quattro (avec différentiel arrière piloté) promet des sorties de virages très dynamiques, mais il faut encore avoir les conditions nécessaires pour s'en rendre compte.
Pour le reste, on retrouve l'ambiance d'une Audi A5 Avant, avec un intérieur qui fait la part belle aux écrans et aux touches tactiles. L'ergonomie en fait les frais, mêmes si les touches d'accès direct (aides à la conduite, alertes, climatisation) facilitent le tout. La banquette arrière profite de son dessin pour offrir des assises confortables et spacieuses, mais la place centrale reste franchement inconfortable. Enfin, le coffre n'a rien d'une soute long courrier, d'autant plus que l'hybridation vient manger quelques dm3 : 448 litres. Côté tarifs, le ticket d'entrée est de 81 250 €. C'est costaud, mais similaire à la concurrence, qui fait cependant les frais d'une taxe écologique encore plus méchante.
À retenir



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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation
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