Essai AUDI S4 Avant
Vincent Desmonts le 14/11/2008
Depuis le lancement de la nouvelle A4, les fans d'Audi attendaient avec impatience la version sportive S4. La voici enfin !
Présentation
Depuis le lancement de la nouvelle A4, les fans d'Audi attendaient avec impatience la version sportive S4. La voici enfin et – surprise ! – la nouvelle S4 abandonne le V8 4.2 au profit d'un nouveau V6 3.0 suralimenté par compresseur. Plus étonnant encore : sa puissance recule de 344 à 333 chevaux.
La raison d'une telle évolution s'appelle « downsizing » : en clair, faire aussi bien avec moins. Moins de cylindrée, moins de consommation, moins d'émissions. À l'heure des malus écologiques et autres taxes CO2, la nouvelle Audi S4 affiche ainsi des consommations en baisse de 27 % et des émissions de CO2 réduites à 219 g/km.
Comme la précédente génération, la S4 « B8 » est disponible en berline et en break Avant, cette dernière variante devant représenter la majorité des ventes. La nouveauté, c'est que la S4 est désormais livrable avec une inédite boîte S-Tronic à 7 rapports, qui remplace la transmission automatique hydraulique Tiptronic proposée sur l'ancienne génération.
L'Audi S4 est enfin proposée à un tarif un peu plus bas qu'auparavant : à partir de 57 600 euros pour la berline, et jusqu'à 61 430 euros pour le break Avant S-Tronic 7 de notre essai. Elle sera commercialisée en France en mars 2009, et Audi espère en écouler cette année-là 250 exemplaires sur le marché hexagonal.
Design
Trop discrète, l'Audi S4 ? N'oublions pas que le constructeur aux Anneaux proposera ultérieurement une version RS4 plus poussée et ouvertement sportive, qui devrait arborer un kit carrosserie franchement agressif. La S4, elle, s'inscrit à mi-chemin entre cette future RS4 – concurrente directe des BMW M3 et Mercedes C 63 AMG – et les Audi A4 3.2 FSI beaucoup plus timorées.
Voilà qui explique un parti-pris de discrétion, à l'heure où les constructeurs n'hésitent plus à déployer des spoilers outranciers et des ailerons taille XXL sur leurs modèles sportifs. Au moins, l'Audi S4 Avant n'attirera pas trop la curiosité de votre contrôleur des impôts !
La calandre Singleframe spécifique reste assez discrète, le bouclier avant n'est que légèrement modifié par rapport aux versions normales, les jantes en aluminium de 18 ou 19 pouces ne se font pas trop remarquer et le diffuseur arrière se distingue à peine. Seules les deux doubles sorties d'échappement chromées trahiront la vocation plus sportive de la S4.
Habitacle
La nouvelle Audi S4 Avant a grandi de 131 mm en longueur et de 163 mm en empattement, au grand bénéfice de l'habitabilité arrière, enfin décente, et du coffre, qui flirte désormais avec les 500 dm3. En rabattant la banquette arrière, il est possible de charger jusqu'à 1 430 dm3 de bagages.
La présentation intérieure est évidemment très proche de celle des A4 classiques, la S4 s'en distinguant par son volant sport doté de palettes commandant la boîte de vitesses, ses sièges enveloppants siglés du logo S4 et ses habillages en aluminium. La finition reste quant à elle d'un excellent niveau : à ce niveau de gamme, personne ne fait mieux !
L'équipement a enfin été enrichi par rapport à l'ancienne S4, et l'on peut compter sur un équipement de série sans grosse lacune. Sellerie cuir/Alcantara, chargeur de CD en façade, système de navigation DVD ou encore capteur de pression des pneus font ainsi partie du voyage. Mais les options restent aussi nombreuses que coûteuses, à l'image de la peinture métallisée facturée... 890 euros.
Châssis
La précédente Audi S4 optait pour des technologies châssis éprouvées, avec une transmission intégrale Quattro répartissant à égalité le couple entre les deux trains, des ponts classiques et une suspension standard. L'ensemble donnait alors satisfaction, mais les ingénieurs Audi ont tout de même décidé de jouer la surenchère technologique avec cette nouvelle génération.
Ainsi, outre le différentiel central « typé sport » renvoyant 60 % du couple à l'essieu arrière, la nouvelle S4 adopte un inédit pont piloté à l'arrière. Géré électroniquement, ce dernier permet de réduire le sous-virage en transférant jusqu'à 100 % du couple sur l'une des roues arrière. Il est en outre possible d'ajouter (moyennant finances, bien entendu) un amortissement piloté électromagnétique et une direction dynamique (avec niveau d'assistance et démultiplication variables).
Tout cet arsenal électronique est paramétrable à l'aide du système Audi Drive Select, qui offre quatre profils : Confort, Dynamic, Sport et Individual. Ce dernier permet de se faire un châssis « sur mesure » en personnalisant le réglage de chaque élément. De quoi se glisser dans la peau d'un metteur au point !
Moteur
Dans le vocable Audi, l'acronyme « TFSI » ne concerne plus uniquement les moteurs suralimentés par un turbocompresseur. Ainsi, le nouveau V6 3.0 TFSI dont est doté la S4 (et qui équipe aussi, sous une forme moins puissante, l'A6 restylée) est-il gavé par un compresseur. Ce dernier, de type Roots et logé au centre du V6, a été préféré à une solution à double turbocompresseur pour sa faculté à offrir un couple important dès les plus bas régimes. Et il est vrai que le résultat impose le respect : le V6 3.0 TFSI délivre 440 Nm de couple de 2 900 à 5 300 tr/min, mais surtout à peine moins de 300 Nm dès... 1 000 tr/min !
Une telle disponibilité permet de compenser la perte de quelques chevaux par rapport à l'ancien V8 (333 ch au lieu de 344) et d'afficher des accélérations meilleures. Mais elle autorise surtout un allongement des rapports supérieurs de la boîte de vitesses, le moteur étant particulièrement à l'aise à bas régimes. Résultat : la S4 Avant ne réclame que 9,4 l/100 km, soit presque un demi-litre de moins que la BMW 335i Touring xDrive automatique, sa concurrente la plus directe pourtant déjà réputée pour sa sobriété.
Il faut dire que l'Audi est bien aidée par sa transmission S-Tronic à 7 rapports, une nouvelle boîte à double embrayage conçue pour une implantation longitudinale (la première du genre au sein du groupe Volkswagen) qui minimise les pertes par frottements.
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Sur la route
Dès les premiers tours de roues, l'élasticité du V6 TFSI épate. Les reprises à 1 000 tr/min, voire moins, sur les sixième ou septième vitesses ne lui font pas peur ! C'est indéniablement la force du compresseur. Mais certains y verront aussi une faiblesse : la puissance est délivrée de façon très linéaire, la poussée est constante mais jamais brutale. Les sensations y perdent un peu, forcément. Mais l'efficacité est là, avec un 0 à 100 km/h expédié en 5,3 secondes et 250 km/h en vitesse maxi. La sonorité aussi : ce V6 émet un bruit rauque plaisant sans être envahissant. Une « bande-son » différente de celle de l'ancienne S4 à moteur V8, mais préférer l'une à l'autre est une affaire de goûts...
La boîte S-Tronic 7 mérite un peu moins d'éloges. Si elle sait bien s'adapter au style de conduite en mode Drive, elle manque de réactivité lorsque l'on bascule en mode séquentiel afin de reprendre les commandes. La S-Tronic refuse alors certains rétrogradages un peu sportifs, et se montre paresseuse au passage du rapport supérieur. Cette boîte apportera un vrai plus lors d'une utilisation urbaine grâce à son mode automatique, mais la transmission manuelle à 6 rapports reste un meilleur choix pour le conducteur sportif.
L'amateur ne sera en revanche pas déçu par le châssis, qui tient ses promesses en matière d'efficacité. L'Audi S4 reste rivée au sol et passe très fort en courbe, bien aidée dans le sinueux par la conjugaison de son pont arrière piloté et d'un ESP qui intervient finement et discrètement pour contrer la tendance naturelle au sous-virage à l'inscription. L'ensemble ne suscite pas l'hilarité, mais mettra le conducteur en confiance. Le confort reste quant à lui d'un très bon niveau, avec des suspensions filtrant bien les inégalités et une insonorisation soignée.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation