Essai AUDI S3 2.0 TFSI
Vincent Desmonts le 08/10/2013
La nouvelle Audi S3 booste sa puissance et soigne son efficacité. Mais cette compacte sportive bon chic bon genre gagne-t-elle également côté plaisir de conduite et sensations ?
Le progrès en marche
Lorsque la marque lance la première A3, en 1996, Audi pouvait-elle imaginer l'ampleur du succès qu'allait rencontrer celle que l'on ne désignait alors pas encore sous le label de « compacte premium » ? Dix-sept ans et trois générations plus tard, l'Audi A3 a dépassé les trois millions d'exemplaires produits, un succès qui a poussé bon nombre d'autres constructeurs à se lancer sur ce marché fort lucratif...
L'Audi S3, elle, est apparue au printemps 1999, en proposant un habile mélange de performances, de sécurité active (merci le Quattro!) et d'élégante sobriété. Au fil du temps, la recette n'a pas changé, seule la puissance allant crescendo : 210 chevaux au lancement, puis 225, et enfin 265 chevaux sur l'Audi S3 de précédente génération, la première à se décliner en version 5 portes Sportback. Reste que si ces S3 mettaient tout le monde d'accord sur le plan des chronos et de l'efficacité, leur caractère trop sage laissaient sur leur faim les amateurs de sportivité.
Plate-forme allégée et bi-injection
Mais voici l'Audi S3, troisième du nom. Bien évidemment dérivée de l'actuelle A3 (3 portes, 5 portes Sportback et bientôt Cabriolet), elle reprend comme cette dernière la nouvelle plate-forme allégée MQB, ce qui lui permet de gagner 60 kilos sur la balance. En outre, l'empattement allongé et les porte-à-faux réduits participent à une meilleure répartition des masses.
Côté mécanique, le moteur 4 cylindres turbo a été revu de fond en comble. S'il conserve sa cylindrée de 1 984 cm3, il adopte un système de bi-injection, avec des injecteurs à la fois dans les tubulures d'admission et dans les chambres de combustion. Les seconds sont utilisés en priorité au démarrage et à fortes charges, ce qui permet de réduire les émissions de particules habituellement liées à l'injection directe. Également doté d'un calage variable en continu et de deux arbres d'équilibrage, ce 4 cylindres 2.0 TFSI développe 300 ch et 380 Nm de couple entre 1 800 et 5 5000 tr/min.
Patte de velours
En tous cas, l'Audi S3 sait faire patte de velours. Contrairement à ses devancières qui chahutaient leurs passagers en permanence, la nouvelle offre des suspensions beaucoup plus tolérantes pour les vertèbres. Dès les premiers kilomètres, on est également frappé par la souplesse du moteur, qui reprend sans broncher dès les plus bas régimes, ainsi que par la douceur de la boîte à double embrayage S Tronic.
Celle-ci offre même une fonction roue libre lorsque le mode « Efficiency » du configurateur Drive Select est sélectionné, ce qui permet d'afficher des consommations très basses en conduite quotidienne. Il est ainsi parfaitement possible de descendre sous les 8 l/100 km en s'insérant dans le flot du trafic. Pas mal, pour une sportive de 300 chevaux à transmission intégrale !
Qualité et sobriété !
Ce côté très raisonnable se retrouve également côté style. Par rapport aux Audi A3 normales, la S3 se contente de subtiles évolutions esthétiques. La plus évidente est l'apparition d'un diffuseur arrière souligné de chrome et percé de deux doubles sorties d'échappement. Un becquet bien intégré prend également place au sommet de la lunette arrière, tandis que des jupes latérales et des jantes au dessin inédit viennent dynamiser le profil. À l'avant, l'Audi S3 reçoit une calandre à lamelles doubles et un bouclier doté de (fausses) prises d'air latérales.
L'habitacle joue également la carte de la sobriété : un volant à méplat, une instrumentation spécifique et des sièges sport viennent égayer une présentation rigoureuse, mais pas austère. La finition est au meilleur niveau de la catégorie, avec des matériaux choisis avec goût et des assemblages soignés.
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Un caractère plus affirmé
Bref, la nouvelle Audi S3 est plus polyvalente que jamais. Mais cela ne suffit plus : BMW a prouvé avec sa très réussie M135i qu'une sportive pouvait se plier aux contraintes du quotidien tout en revendiquant un tempérament affirmé. La marque d'Ingolstadt se devait donc de travailler sur le « fun factor » de sa S3, jusqu'alors un point faible du modèle. Et force est de reconnaître que la sportive Audi a bien progressé dans ce domaine !
Côté mécanique, d'abord : le 2.0 turbo pousse fort, ne rechigne pas à monter en régime et émet une sonorité rauque plutôt évocatrice, générée à la fois par des clapets à l'échappement et par un résonateur utilisant la baie de pare-brise pour envoyer un son flatteur à l'oreille des occupants.
Côté châssis, l'Audi S3 a affiné son toucher de route. Les suspensions travaillent plus efficacement grâce à leur souplesse toute nouvelle, qui leur permet de mieux suivre le profil du bitume. Le poids réduit de l'auto et le recentrage des masses profite pour sa part à l'équilibre général : le sous-virage est très nettement repoussé, même dans les courbes les plus serrées.
La S3 passe donc fort en virage, et l'excellente motricité procurée par le Quattro permet de remettre les gaz très tôt. Seul bémol : le train arrière reste obstinément scotché à la trajectoire, quelque soit la stratégie adoptée par le conducteur ! Sur ce plan, la BMW M135i affiche une agilité plus marquée et offre davantage d'options à son propriétaire.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation