Essai AUDI S1
Loïc Bailliard le 06/05/2014
Forte de sa transmission intégrale et de ses 231 ch, l'Audi S1 annonce des caractéristiques alléchantes. Mais la réalité est-elle à la hauteur de la fiche technique ?
Audi frappe fort
Lancée en 2012, l'Audi A1 Quattro marquait la première incursion d'Audi dans la catégorie des sportives de poche. Mais à presque 52 000 €, l'édition limitée à 333 exemplaires naviguait dans un univers qui lui était propre, misant sur son statut de collector bien plus que sur des qualités sportives pourtant réelles. D'autant que cet engin artisanal reposait sur un châssis hybride, entre A1 et TT RS. La Quattro et l'A1 1.4 TFSI 185 ch avaient cependant éveillé en nous un véritable désir pour une version radicalisée de l'entrée de gamme Audi, mais produite en grande série, et donc plus abordable. C'est désormais chose faite avec l'Audi S1, qui s'annonce enfin comme une véritable concurrente des Mini JCW.
Mais si Audi se lance sur un nouveau segment, le constructeur n'en change pas de recette pour autant. L'Audi S1 est donc une véritable S : elle s'offre une transmission intégrale et un 2 litres TFSI annonçant les meilleures valeurs de la catégorie avec 231 ch et surtout 370 Nm de couple ! Quand Audi fait un karting, le constructeur ne se contente pas d'un baquet et d'un moteur de tondeuse à gazon…
Discrète S
Déjà, Audi soigne l'esthétique. Comme tous les modèles S de la marque, L'Audi S1 reste plutôt discrète. Les initiés notent évidemment immédiatement les coques de rétroviseurs chromés, les jantes 18 pouces spécifiques (et de série), le bouclier retravaillé, le béquet au sommet du hayon et les 4 sorties d'échappement perçant le diffuseur. Lorsqu'elle ne s'équipe pas du kit Quattro optionnel, L'Audi S1 joue donc la carte d'une sportivité classique, fidèle aux codes des productions de Quattro GmbH. Évidemment, le jaune de notre modèle d'essai la rend nécessairement voyante. Mais optez pour une peinture grise ou noire et vous avez entre les mains un missile parfaitement invisible pour le grand public. Notons également que l'Audi S1 est proposée en version Sportback, configuration dans laquelle un toit intégralement noir est proposé.
Audi classique
A bord, l'ambiance est typiquement Audi. Les habitués de la marque conservent donc leurs repères, et les non-initiés apprécient immédiatement le sentiment de qualité haut de gamme qui caractérise depuis longtemps les productions d'Ingolstadt. Même s'il s'agit d'une offre d'entrée de gamme, L'Audi S1 est donc presque exempt de défauts côté matériaux et assemblages. On peut toutefois reprocher à notre modèle d'essai un manque certain de fantaisie que les notes rouges propres à cette version S ne parviennent pas à compenser. Mais la possibilité de personnaliser quelques éléments aux couleurs de la carrosserie (notamment l'entourage du tunnel central) permet d'ajouter un peu de gaieté à l'espace intérieur.
Le cœur de la bête
Mais qu'importe : l'essentiel de cette Audi S1 n'est pas visible. La division sportive d'Audi a en effet retravaillé largement le châssis de la citadine : elle adopte un train arrière spécifique, dérivé de la version de série (et sans rapport avec celui de l'A1 Quattro de 2012, donc) mais adapté à la transmission intégrale. Celle-ci est assurée par un différentiel Haldex installé à l'arrière. Il permet de renvoyer jusqu'à 100 % de la motricité vers le postérieur, mais dans ce cas on ne profite que de la moitié du couple total proposé par le 2 litres TFSI.
Le bloc annonce ici 231 ch à 6 000 tr/min et surtout 370 Nm de couple dès 1 600 tr/min, avec un plateau s'étalant jusqu'à 3 000 tr/min. Comme il est associé à une boîte manuelle (oui, vous avez bien lu, pas de transmission à double embrayage pour le moment !) à 6 rapports étagée courte, on peut réellement en tirer partie, même sur les trajets les plus sélectifs.
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La moins Audi des Audi
Et des trajets sélectifs, on devrait en rencontrer quelques uns durant cet essai dans le Sud de la Corse. Arrivés à l'aéroport de Figari, on rejoint les cols entourant Porto Vecchio par des nationales abîmées et parsemées de radar. L'occasion idéale de tester le mode « Efficiency » du Drive Select. Il implique une gestion de l'accélérateur, des clapets d'échappement ainsi que de l'amortissement spécifiques. Et le résultat est impressionnant : l'Audi S1 est confortable, absorbe bien les cahots de la route et ne se montre pas assourdissante. On roule sur un filet de gaz, sur le couple, et les consommations restent à un niveau franchement raisonnable. Comme citadine, donc, la petite Audi remplit toujours sa mission.
Puis la route se dégage et devient plus tortueuse. On passe alors en mode « Dynamic ». Les réponses se font plus affûtées, le moteur donne plus de voix et l'ensemble de la voiture se tend. Premier constat, bien que beaucoup plus fermes, les suspensions n'en deviennent pas cassantes pour autant et préservent encore le dos des occupants. Second constat, le bloc n'émet pas la sonorité la plus réjouissante qui soit, la S1 grognant plus qu'elle ne chante. Mais ce bloc fait ce qu'on lui demande, quand on lui demande, pousse très fort et reprend n'importe quand. Et l'efficacité brute de ce moteur n'est rien en comparaison du talent du châssis : on s'émerveille de découvrir une Audi S1 bien plus typée bombinette que n'importe quelle autre Audi !
Oubliée, la réputation d'un train avant lourd et d'un comportement effacé. La direction, quoi qu'un peu légère à mon goût, reste d'une précision redoutable et permet de placer à la perfection la S1 en s'appuyant sur un freinage très efficace. Dans les enchaînements de virages, le train arrière se montre mobile au lever de pied puis enroule à l'accélération, comme une véritable propulsion. Mais la motricité générale est bien celle d'une intégrale et le sentiment de sécurité celui d'une traction. Résultat, on passe fort partout, en travaillant suffisamment au volant pour ne pas sentir simple spectateur, mais sans se faire de frayeur. L'Audi S1 est tout simplement bluffante !
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation