Essai AUDI R8 V10
Jean-François Destin le 04/05/2009
L'Audi R8 est désormais disponible avec le V10 Lamborghini. Un mariage torride aboutissant à 316 km/h et 3,9s au 0 à 100 km/h. Plus caractérielle que la R8 V8 420 chevaux, elle frise la barre des 150.000 €
Présentation
Roi des 24 Heures du Mans et marque préférée des Français, Audi a dès 2007 investi la niche des « supercars » avec la R8 V8 de 420 chevaux. Un grand succès puisque 10.000 exemplaires ont trouvé preneurs dans le monde dont 350 en France. Jamais rassasiés, certains amateurs de sportives pures et dures l'avaient cependant trouvé un peu fade et trop facile à piloter ! Piqué au vif, Audi, malgré la crise, a réagi en proposant une version diabolique abritant le V10 de 525 chevaux de la Lamborghini Gallardo. Cette Audi R8 V10 est encore plus performante (316 km/h en pointe et le 0 à 100 km/h en 3,9), toujours aussi sécurisante, et désormais son caractère tempétueux titille en permanence le taux d'adrénaline. Il suffit d'écouter miauler le V10 en jouant avec les palettes et de rouler au rythme des renvois automatiques de régime pour être transcendé.
Avec son 5.2l en position centrale arrière et une transmission Quattro typée propulsion envoyant 85% du couple sur le train arrière, cette GT de l'extrême est stupéfiante d'efficacité. Nous avons volontairement délaissé la boite mécanique pour la boite robotisée R-Tronic. Ultra rapide à forte cadence elle est moins agréable en mode automatique aux allures touristiques. Quant à la suspension pilotée « Magnetic ride » monté de série, elle offre un amortissement remarquable mais pas le confort d'une Porsche.
Vendue 35.000 € de plus que la R8 V8, l'Audi R8 V10 reçoit une personnalisation des plus attractives et un équipement très enrichi. Prix : 146.800 € et 154.250 € avec boite R-Tronic.
Design extérieur et intérieur
Déjà spectaculaire en version V8, cette Audi R8 V10 devait avoir un « look » justifiant son supplément de prix. On remarque les optiques entièrement à LED, une calandre laquée noir brillant, assortie de barrettes chromées, des prises d'air double lame tandis que des badges V10 trônent sur les ailes avant. Les fameux et contestables « side blade » sur les flancs intègrent des écopes élargies d'admission d'air. L'arrière se différencie par un extracteur d'air laqué noir, un diffuseur spécifique, des feux arrière à LED et une double sortie d'échappement ovale. Mais le must de la personnalisation concerne les somptueuses jantes de 19 pouces à dix branches en Y. Enfin, comme le V8, le moteur V10 s'admire à travers une vitre, ce compartiment pouvant en option être éclairé et bénéficier d'inserts en carbone.
L'habitacle de l'Audi R8 V10, toujours de référence en terme de qualité d'assemblage et de finition, se trouve enrichi par la présence de la sellerie cuir Nappa pour les sièges (chauffants) et les contre-portes, le GPS + avec chargeur 6 CD et l'installation Hi Fi Bang et Olufsen. Cerclés de rouge et badgés V10, le compte-tours est gradué jusqu'à 10.000 tours et le compteur jusqu'à 350 km/h.
Mécanique et châssis
Encore plus affûté que celui de la Lamborghini Gallardo, le V10 atmosphérique de l'Audi R8 recèle notamment une lubrification par carter sec, une distribution par chaîne sans entretien, 4 arbres à cames à calage variable et une gestion à double calculateur. En affichant 258 kg, le moteur ne pèse que 30 kg de plus que le V8. Il est associé à une boite mécanique à 6 rapports mais nous disposions en essai de la boite robotisée R-Tronic à trois modes (automatique, séquentielle via les palettes et « sport »).
Avec un châssis ASF tout alu (la coque nue ne pèse que 210 kg), une répartition des masses idéale (44% sur l'avant et 56% sur l'arrière), une transmission intégrale Quattro privilégiant le train arrière et la suspension pilotée Magnetic Ride, l'Audi R8 V10 est quasiment prête pour pulvériser les chronos sur un circuit. Sur la route, sa motricité et son efficacité atteignent vite les limites du pilote, le 200 km/h étant atteint en …12 secondes. On verra plus loin qu'il faut tout de même garder son sang froid tant son pilotage paraît facile mais toujours physique et parfois violent.
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Sur la route
Se mettre au volant de l'Audi de route la plus performante de tous les temps est un privilège rare. Surtout quand on apprend qu'elle a servi de base à la GT3 LMS. Une simple pression sur un bouton et le méchant V10 de 525 chevaux de cette Audi R8 se réveille en émettant un feulement rauque. Nous restons en mode automatique pour quitter Strasbourg, franchir le Rhin et gagner l'autoroute de Karlsruhe à vitesse libre. L'occasion de constater qu'à chaque changement de rapport, on perçoit une retenue désagréable induisant un salut des occupants. Les freins céramique réclament aussi de monter en température pour montrer leur redoutable efficacité et il faut en tenir compte dans le trafic.
Mais voici la bretelle d'accès et l'invitation à solliciter la cavalerie de cette Audi R8 V10. On reprend en manuel la boite R-Tronic et le ballet des doigts sur les palettes commencent avec une formidable poussée qui colle le dos au siège. Le V10 Lambo se déchaîne, va taper les 8500 tours en rafale sans aucune rupture de couple. Un « plus » dû à un étagement raccourci de la boite. Un enchantement physique mais aussi sonore, le miaulement du V10 envahissant l'habitacle avant de se fondre dans les bruits aérodynamiques. Car voilà franchis les 220 km/h et la réserve de puissance semble à peine entamée. Nous avions le 300 km/h en ligne de mire mais à 250 km/h, le trafic nous oblige à rétrograder à la volée.
Clignotant, première sortie à droite puis une départementale tranquille pour tester l'efficacité du châssis. Quatre roues motrices, une répartition des charges idéale, un centre de gravité très bas, des voies larges : c'est quasiment la description d'une voiture de course et sur route ouverte, la stabilité et l'adhérence sont phénoménales. La suspension pilotée et raffermie joue également son rôle tout comme le différentiel arrière autobloquant. Durant notre trop court sprint d'essai, on a également apprécié la pesanteur nécessaire de la direction mais la position au volant reste perfectible. Quant à la consommation, inutile de vous faire un dessin, elle est à hauteur des performances et oscille entre 15 et 18 litres.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation