Essai AUDI R8 V10 RWD GT
Walid Bouarab le 20/12/2022
Son fabuleux V10 atmosphérique pourrait être l'unique raison de signer un gros chèque. Mais pour fêter la fin de carrière de ce bloc d'anthologie, Audi est allé plus loin en configurant la meilleure des R8. La puissance maximale est envoyée uniquement aux roues arrière. Le tout saupoudré de quelques améliorations techniques.
Farewell, V10 !
Il y a des barouds d'honneur qui fleurent bon le marketing, surfant avant tout sur une vague commerciale parfois délicate à négocier. Et puis il y en d'autres, qui viennent poser la question suivante : mais pourquoi n'y ont-ils pas pensé avant ?! Pour fêter la fin de carrière de von V10 atmosphérique, et de la R8 sous la forme qu'on lui connaît actuellement, Audi est allé piocher dans son catalogue pour assembler ce qui se fait de mieux. Le bloc thermique dans sa version la plus puissante (620 ch), cette fois-ci implanté dans le châssis purement propulsion de sa supercar. La sportive allemande a connu un nombre incalculable de versions venant fêter tour à tour les nouvelles technologies de la marque, ou alors ses succès en compétition. Mais celle-ci a un goût particulier. D'abord parce qu'elle est limitée à seulement 333 exemplaires (un futur collector pour ceux qui ont les moyens), ensuite parce que sa remplaçante sera autrement moins communicative.
Pour faire la différence, cette R8 GT profite d'une présentation dynamisée. Les jantes, le pack aérodynamique en carbone avec aileron arrière fixe, l'intérieur baigné d'Alcantara et relevé d'accents rouges (surpiqûres, marqueur au volant, ceintures) lui sont spécifiques. Pour la partie technique, les ingénieurs maison se sont penchés sur la boîte automatique à double embrayage pour offrir des passages de rapport plus brefs. Au catalogue des options, des suspensions réglables manuellement sont disponibles (7800 €), ainsi qu'une monte de Michelin Pilot Sport Cup 2 pour 990 €. A réserver pour la piste, mais diablement efficace pour transfigurer le comportement de la supercar allemande (une fois montés en températures). L'autre nouveauté, c'est le Torque Rear. Un antipatinage amélioré et qu'il est possible de régler sur sept positions (du plus restrictif au plus permissif), via une molette sur le volant.
Un V10 envoûtant
Notre essai s'est déroulé uniquement sur circuit, sur le tracé de Monteblanco, non loin de Séville. Une configuration qui a du sens pour cette R8 GT, idéale pour les Track Days. Les températures fraîches et la piste légèrement humide n'ont pas permis, lors des premières sessions, d'exploiter tout le potentiel de cette R8 peaufinée mais encore chaussée des Pilot Sport 4.
Un premier roulage qui nous a surtout permis de renouer contact avec un V10 tout simplement sublime. Outre les performances dantesques, c'est surtout son comportement mécanique, et sa sonorité diabolique qui en font un met de choix. Une symphonie complexe qui enchaine grondement sourd et hurlements métalliques jusqu'à près de 9000 tr/min. Les poils se dressent également à chaque rétrogradage, accompagné d'une montée en régime percutante. Un délice ! Mais ce concerto ne doit pas faire oublier les compétences de cette R8 diablement efficace. Le soleil fait son retour, la piste s'assèche, et l'allemande enfile les fameux semi-slicks. De quoi retrouver la précision chirurgicale d'un train avant qui obéit au doigt et à l'œil, un grip latéral phénoménal et un arrière… plutôt mobile.
Facile à placer sur les freins, cette R8 GT demande un niveau de reflexe d'athlète pour aller « récupérer » un arrière-train pressé de passer devant. Le Torque Rear reste un différentiel classique qui n'est pas piloté électroniquement (comme chez Ferrari par exemple). Le tête-à-queue n'est jamais très loin, même sur les échelons intermédiaires de ce garde-fou électronique. Mais qu'importe, cette R8 GT n'est pas une valseuse et conserve toute la rigueur germanique qui fait d'elle une sérieuse rivale, même pour les meilleures.
Infatigables, les freins carbone-céramique de série se prêtent volontiers à une activité sur circuit. Faciles à monter en température, gardant une consistance régulière à la pédale, et dénués de tout bruit parasite après utilisation intense, ils trouvent parfaitement leur place dans cette R8 pensée pour la piste.
Reste la question du tarif, qui serait presque vulgaire d'aborder tant cette Audi R8 GT est plus importante pour l'histoire que pour les finances de la marque. Affichée à 245 000 euros avant options et personnalisations (et avant malus maximal), l'allemande s'avère déjà être un placement judicieux. Limitée à seulement 26 exemplaires pour notre marché (qu'Audi n'aura aucun mal à céder), la R8 GT deviendra une cible de choix pour les chasseurs de tête. D'autant plus que sa remplaçante affichera des arguments bien différents pour tenter de convaincre.
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À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation