Essai AUDI R8 V10 Plus
Vincent Desmonts le 02/09/2013
La turbulente Audi R8 évolue : outre un discret restylage, elle se décline désormais dans une version « Plus » forte de 550 chevaux et dotée d'une boîte à double embrayage. Chaud devant !
Intemporelle
Depuis son lancement au salon de Paris en 2006 (voici déjà presque 7 ans!), l'Audi R8 a parcouru du chemin. Produite à plus de 20 000 exemplaires, elle n'a cessé d'évoluer et de monter en puissance, jusqu'à devenir une star de cinéma grâce à la série des Iron Man ! Force est de reconnaître que son look reste d'actualité : les années semblent glisser sur l'Audi R8, qui continue d'impressionner les passants avec son style de pure supercar. Les designers se sont d'ailleurs contentés du minimum syndical au moment de la restyler, de peur de dénaturer le dessin originel !
Les Audi R8 « facelift » se reconnaissent donc à leurs nouvelles optiques à diodes LED, à leur calandre Singleframe remaniée selon les derniers canons du design Audi, et à leur bouclier (très) légèrement modifié. À l'arrière, les feux – également à LED – sont inédits, tandis que le diffuseur est agrandi. La version Plus se distingue par une lame avant et un diffuseur en carbone. Du carbone qu'elle adopte également pour ses coques de rétroviseurs, ses « sideblades » (les panneaux latéraux en arrière des portières) ou encore... dans l'habillage du compartiment moteur, joliment exposé sous une verrière éclairée de nuit !
Plus de puissance, moins de poids
Il faut dire que le « moulin » qui s'y trouve mérite d'être mis en valeur. Il s'agit toujours du V10 5,2 litres à injection directe que l'Audi R8 partage avec la Lamborghini Gallardo. Doté de l'injection directe, de 40 soupapes et d'une lubrification par carter sec, il atteint une sorte d'apogée dans cette version « Plus » : sa puissance passe de 525 à 550 chevaux, atteints à... 8 000 tr/min.
Autre bonne nouvelle, la peu convaincante boîte pilotée R Tronic a été remplacée par une S Tronic à double embrayage spécialement développée pour la R8... et dont sa cousine la Gallardo est étonnamment privée. La R8 Plus bénéficie également d'une petite cure amaigrissante : les sièges à châssis en carbone, les freins en céramique de série ou encore l'ablation d'une partie des insonorisants ont permis de contenir le poids. Cette version V10 ne pèse ainsi que 10 kilos de plus que la V8 de 430 chevaux.
Un cockpit élégant, mais qui commence à dater
S'installer à bord d'une Audi R8 est toujours une sorte d'événement. Le poste de conduite largement habillé de carbone et de cuir est résolument orienté vers le conducteur, avec un petit volant à jante épaisse et un imposant sélecteur de vitesses en aluminium. Les sièges maintiennent parfaitement bien le corps, d'autant qu'ils sont dotés de bourrelets latéraux gonflables.
Mais si la finition inspire toujours le respect, certains détails trahissent la conception un peu datée de la R8. On pense notamment au GPS d'ancienne génération, aux commandes de chauffages identiques à celles d'une banale Audi A1, ou encore à l'écran de l'ordinateur de bord à gros pixels noirs et blancs.
Une bête sauvage !
Mais tout ceci est vite oublié dès que l'on actionne la clé de contact : le V10 s'ébroue dans un son rauque d'autant mieux perceptible qu'il respire à quelques centimètres de vos oreilles, juste derrière la vitre de séparation. Et il respire encore mieux lorsque l'on active la petite touche « Sport » située à la base du levier de vitesses, chose que l'on a tendance à faire en permanence tant cette sonorité caverneuse est addictive !
On avait quitté une R8 polyvalente et incroyablement civilisée, on la retrouve aussi affûtée qu'un rasoir et tonitruante comme jamais ! Dans cette version Plus, tous les taquets ont été poussés au maximum : bruit, efficacité, performances. Ressorts et amortisseurs sont raffermis, tandis que la suspension pilotée Magnetic Ride a été abandonnée.
Du coup, la voiture percute davantage sur les inégalités à basse vitesse, mais gagne en sérénité lorsque le rythme s'accélère : la R8 V10 Plus ne demande qu'à être cravachée. Ça tombe bien, on n'attendait que ça ! La vivacité des réactions, aidée par le roulis minimal et la direction aussi directe que précise, n'est pas sans évoquer certaines productions britanniques labellisées « light is right ».
Les vitesses de passage en virage sont étourdissantes, tandis que le freinage est aussi puissant qu'inépuisable. Quant à la boîte S Tronic, elle assure des passages de vitesse éclair avec une excellente réactivité et une grande douceur. En revanche, elle n'apprécie pas trop les manœuvres à basse vitesse, où elle a tendance à progresser par à-coups.
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Sensations exacerbées
Vous l'aurez compris, l'Audi R8 V10 Plus est un peu la « GT3 » de la gamme. Encore plus sportive, elle troque un peu de polyvalence contre une plus grande efficacité et des sensations exacerbées. Elle n'en devient pas pour autant invivable au quotidien : son coffre de 100 litres n'est pas immense mais reste facile à charger, sa boîte S Tronic facilite la vie en ville et son insonorisation se révèle étonnamment bonne sur longs parcours. Quel cocktail !
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation