Essai AUDI R8 RWD
Vincent Desmonts le 14/09/2020
Après l'éphémère série RWS, la R8 à roues arrière motrices intègre pour de bon le catalogue d'Audi. Non sans avoir au passage appris à se tenir ! Voici l'Audi R8 RWD.
Rentrée dans le rang
En 2018, Audi avait brisé un tabou en lançant la R8 RWS (pour « Rear Wheel Series »), la première sportive de la marque à ne transmettre sa puissance qu'aux roues arrière. Une version cependant vendue en série limitée (999 exemplaires dans le monde) à quelques mois du restylage de la gamme. Aujourd'hui, la R8 propulsion revient ! Et elle adopte un patronyme plus logique : RWD, pour « Rear Wheel Drive ». Au passage, elle intègre le catalogue Audi en tant que nouvelle version de la gamme R8, avec 540 ch sous le capot et un tarif de 146 080 € en coupé (160 480 € en Spyder). Soit une économie supérieure à 33 000 € par rapport à la R8 V10 Quattro, en échange de deux roues motrices et 30 ch ! La bonne affaire ?
Le jeu des sept erreurs
Côté look, en tous cas, cette R8 RWD n'a rien d'une R8 du pauvre ! Elle dévisse tout autant les têtes que les versions Quattro, dont elle ne se distingue que par quelques détails de style. Par exemple, les « sideblades » du bas sont de la couleur de la carrosserie, alors qu'elles sont noires sur les autres R8. L'Audi R8 RWD reçoit également des jantes noires de 19 pouces. Dans l'habitacle, les sièges sont désormais revêtus de cuir et d'Alcantara et non plus totalement de cuir, tandis que le logo Quattro face au passager est remplacé en toute logique par un monogramme RWD. On relèvera quand même quelques mesquineries, la plus grosse étant d'avoir mis le système de navigation en option : il est facturé la bagatelle de... 3 985 € ! Heureusement, l'instrumentation numérique est toujours là, tout comme la caméra de recul, qui se révèle absolument vitale vu la mauvaise visibilité vers arrière. Pour le reste, on est à bord d'une Audi : l'ergonomie est sans faille, la finition soignée et les matériaux sont de qualité. Et malgré son architecture à moteur central, la R8 RWD parvient à préserver un coffre correct à l'avant (112 litres) que l'on complétera utilement avec un espace supplémentaire derrière les sièges.
Instrument de musique
C'est d'ailleurs le côté civilisé de la R8 RWD qui impressionne toujours. Bien que passives (l'amortissement piloté Magnetic Ride n'est pas disponible sur la RWD), les suspensions ne chahutent pas les occupants, même sur le bitume parisien défoncé. La boîte à double embrayage égrène ses rapports sans le moindre à-coup, tandis que le V10 fait étalage de son élasticité, acceptant sans sourciller de ronronner à 1 000 tr/min. Sur autoroute, c'est un peu la même histoire : l'insonorisation particulièrement soignée pour une sportive de cet acabit aide à gommer la fatigue lors des longs trajets. Mais une fois arrivée à destination, l'Audi R8 RWD révèle l'autre facette de son caractère ! D'abord, côté performances, ça déménage. Le V10 5.2 FSI de 540 ch - repris à l'identique de la RWS - propulse en effet cette vigoureuse bestiole de 0 à 100 km/h en 3,7 s (c'est seulement 3 dixièmes de plus que la V10 Quattro de 570 ch...), et jusqu'à une vitesse maximale de 324 km/h. Lorsque l'on bascule en mode « Dynamic », la boîte S tronic se fait plus vive, n'hésitant pas à envoyer un coup de pied aux fesses à chaque changement de rapport. Quant à l'échappement, il se libère... et ce n'est pas peu dire ! Le V10 ne demande qu'à hurler jusqu'à 8 000 tr/min, avec une sonorité qui module suivant le régime et la charge moteur. Un véritable instrument de musique comme on n'en fait hélas plus beaucoup ! En outre, son caractère de moteur atmosphérique rend sa réponse à l'accélérateur aussi immédiate que prévisible et progressive.
A lire aussi : les concurrentes
Plus prévisible, mais moins précise
Côté châssis, Audi a corrigé les défauts de la RWS, qui était un peu trop brutale à la limite. L'Audi R8 RWD a gagné en progressivité, elle téléphone davantage ses réactions, ce qui permet de se sentir à l'aise nettement plus vite. Du coup, on joue volontiers avec l'équilibre plutôt sain de cette belle bête, même si ses 1 595 kg à vide se rappellent vite à votre souvenir si vous prenez un peu trop de libertés ! Revers de la médaille : ce caractère plus magnanime s'accompagne d'un train avant un peu moins précis. La direction est moins consistante et le guidage des trains roulants a perdu de sa superbe sur routes bosselées. Dernier reproche : les freins, obligatoirement en acier sur cette version RWD, souffrent d'une pédale manquant de franchise.
À retenir
—
20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation