Essai AUDI Q8 e-tron 55 S-Line Quattro
Cédric Morançais le 04/04/2023
Arrivé au stade de la mi-carrière, l'e-tron, premier véhicule électrique estampillé Audi, reçoit plusieurs évolutions. A commencer par un changement de nom qui lui permet de trouver toute sa place au sein d'une gamme pléthorique. Mais, hormis ce changement sémantique et face à une concurrence désormais nombreuse, parvient-il à revenir dans la course ?
Plus cohérent
Présentée lors du Mondial de l'automobile 2018, la première Audi électrique de série se vit alors baptisée e-tron. Depuis, cette appellation a été utilisée à de nombreuses reprises par la marque aux anneaux, que ce soit sur des modèles de série ou sur des concept-cars annonçant de prochaines nouveautés, mais toujours en combinaison avec un matricule comportant une lettre et un chiffre, comme sur n'importe quelle Audi. Afin de respecter une certaine hiérarchie dans cette offre pléthorique, l'e-tron devait donc, lui aussi, adopter une telle appellation. A l'occasion de son restylage, il devient donc Q8 e-tron. Si ce n'est certes pas la seule évolution apportée à cet imposant SUV, c'est l'une des plus visibles.
Evolution douce
Sur le plan esthétique, en effet, on remarque simplement une nouvelle calandre, qui comprend désormais une signature lumineuse assez sophistiquée, ainsi que des boucliers redessinés. Les changements sont même encore plus limités dans l'habitacle puisque seuls quelques détails de présentation ont été revus. Aussi timides soient-elles, ces modifications suffisent toutefois à alléger visuellement le dessin général, jusqu'alors assez massif, pour ne pas dire pataud.
Le meilleur reste caché
Il faut se pencher sur la fiche technique pour débusquer les principaux progrès. Ne les cherchez pas du côté des moteurs, cette version 55 en comptant un sur chaque essieu, puisque nous avons toujours ici affaire au couple formant un maximum de 408 ch. En revanche, du côté de la batterie, on note une évolution importante de la capacité, puisque celle-ci passe de 95 à 106 kWh. Au passage, la puissance de charge maximale grimpe de 150 à 170 kW, ce qui devrait, selon Audi, faire taire l'une des principales critiques apportées à la première mouture : son inaptitude à réaliser de longs trajets en un temps acceptable.
Plus efficient, mais toujours gourmand
Puisque cette meilleure polyvalence est le principal argument de ce Q8 e-tron, nous nous sommes empressés de la vérifier. Après plusieurs centaines de kilomètres réalisés sur réseau secondaire et autoroutes, nous pouvons confirmer que le travail des ingénieurs a porté ses fruits. En adoptant un rythme de conduite tranquille, la consommation moyenne s'établit légèrement au-dessous de 25 kWh/100 km, ce qui permet d'atteindre 450 km entre deux recharges. Mais si l'on chatouille un peu la mécanique, l'appétence en ions de cette dernière s'envole : tablez alors sur 30 à 35 kWh/100 km. Si l'amélioration est donc notable et suffira pour un usage familial, elle reste insuffisante pour reprendre la tête de la course à l'autonomie.
Sportif, en apparence seulement
Pour notre essai, nous disposions d'une version S-Line. Avec son kit carrosserie, ses jantes de grand diamètre (20'' en série et jusqu'à 22'' en option) et ses sièges enveloppants habillés de cuir et d'une imitation d'Alcantara, cette variante promet beaucoup. Mais, malgré ses 408 ch et sa transmission intégrale e-Quattro (dispositif sans liaison physique puisque fonctionnant grâce à la combinaison des deux moteurs électriques), on ne peut pas parler de modèle sportif. D'une part parce que cet Audi Q8 e-tron affiche 2 585 kg à vide. D'autre part car le groupe Volkswagen a fait le choix pour ses électriques - sans doute pour assurer une meilleure fiabilité dans le temps - de mécaniques progressives. N'imaginez toutefois pas que ce SUV est amorphe. Avec 664 Nm, il reste capable de laisser sur place la plupart de la production automobile.
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8, le chiffre Audi synonyme de confort
Même en sollicitant fréquemment la pédale de droite, le Q8 e-tron se distingue par un confort de suspension à toute épreuve. On ne peut ici que louer la décision de la marque de doter l'ensemble de la gamme de la suspension pneumatique, même si, dans le cas de la finition S-Line, cette dernière revendique des réglages plus sportifs. Autre bénéfice apporté par ce système d'amortissement, un roulis très faible en courbes. Pour le reste, on retrouve les nombreuses qualités intérieures du défunt e-tron, à savoir une habitabilité et un coffre généreux (569 l + un frunk de 62 l), une présentation soignée et ultra moderne (tablette multimédia de 10,1'' et commandes de climatisation par écran tactile) ainsi qu'une finition irréprochable.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation