Essai AUDI A8 V8 TDI
Jean-François Destin le 28/02/2010
Devenir le meilleur fabricant de voitures « Premium » en 2015 : tel est l'objectif avoué par Audi lors de la présentation de la dernière génération de l'A8.
Présentation
Devenir le meilleur fabricant de voitures « Premium » au monde à l'horizon 2015 : tel est l'objectif avoué par Audi lors de la présentation à la presse de la dernière génération de l'A8. Espérant enfin supplanter la Classe S Mercedes et la BMW Serie 7, la berline de prestige frappée des quatre anneaux n'a jamais réuni autant de technologies de pointe.
Si sa silhouette portée à 5.14m (+ 8cm) reste d'une élégance sportive discrète (mis à part ses optiques en forme de cornes de buffle), sa carrosserie tout en alu a perdu 100 kilos pour compenser l'époustouflant niveau d'équipements touchant la conduite, la sécurité, le confort, la communication et le multimédia. Reposant sur un châssis alu, l'A8 est animée au choix de deux V8 essence et diesel délivrant respectivement 372 et 350 ou d'un V6 diesel de 250 chevaux.
Plus sobres et moins polluantes de 15 à 22%, ces motorisations sont associées à une transmission intégrale Quattro et à une nouvelle boite automatique Tiptronic à 8 rapports dotée d'une commande séquentielle inédite. Cocon de luxe et de raffinements, le très vaste habitacle hausse encore le niveau de qualité et de finition par un savant mariage de cuir, d'alu poli, de bois précieux et d'Alcantara.
Offrant une sécurité active et passive optimum, la nouvelle A8 se montre souveraine malgré son gabarit encombrant. On retiendra l'efficacité de sa suspension pilotée de série et la motricité jamais prise en défaut. Les prix varient de 82.000 à 111.000 €. Sont attendus d'autres moteurs et une version longue (+13 cm).
Design extérieur et intérieur
Une majesté contenue saupoudrée d'élégance et de sportivité : l'Audi A8 entretient son côté statutaire sans aucune ostentation. Egalement plus large et plus haute, elle fait jouer ses surfaces convexes et concaves à la lumière. Seule fantaisie : ses feux à LED en forme de cornes de buffle qui offrent à sa face avant très inspirée de l'étude A7 un regard rassurant. L'arrière très simple, presque banal se rapproche de celui de la gamme A5. Pour le reste, on retrouve la généreuse calandre « single frame » barrée de la plaque minéralogique, des prises d'air agrandies par rapport à celles de l'ancien modèle et de jolies jantes en alliage de 18 pouces.
Pas d'extravagance dans l'habitacle qui pousse encore plus loin le raffinement et le luxe et la recherche du détail. Ainsi, la commande fixe de la boite Tiptronic d'une forme atypique, la sélection s'effectuant via le bouton sur la face gauche. On note encore le rappel de la navigation ou les infos sur tout l'espace séparant les deux grands cadrans compte-tours, compteur de vitesse, ce dernier gradué jusqu'à … 360 km/h. Un peu exagéré quand on sait que l'auto capable de rouler à 300 km/h est limitée électroniquement à 250 km/h.
Pas vraiment bien intégré au centre de la planche de bord, le grand écran multifonction affiche les programmes du MMI à partir de la molette/souris, un pavé tactile permettant de se passer de l'alphabet classique pour enregistrer la destination. On peut aussi télécharger de la musique, l'écran se transformant en véritable juke-box. L'application google-earth est également disponible. Enfin la vision de nuit avec alertes digitales et sonores et surtout le PDR, Prédictive Road Data (la voiture anticipe sur les obstacles en liaison avec sa position GPS) participent à la sécurité.
Parmi les très nombreuses options figurent les sièges « confort » pneumatiques massant à 22 positions, les trois lumières d'ambiance en fonction du rythme de la conduite et deux systèmes audio Bose ou Bang et Olufsen.
Moteur et châssis
Carrosserie et structure en alu, trains avant à 5 bras, suspension arrière pneumatique pilotée, et transmission Quattro : l'Audi A8 rassemble la technologie la plus avancée tout en profitant de voies élargies, d'un empattement rallongé et de pneus de section imposante. Taillée pour les grandes étapes comme pour le tourisme tranquille dans le plus grand silence, l'Audi A8 hérite dans un premier temps de deux V8.
Le 4.2l FSI essence injection directe de 372 ch a réduit sa consommation mixte de 15% (9,5l contre 10,9l et 219 grammes de CO2 au km.) Un niveau de rejet identique à celui de la Lexus LS Hybride 600 h V8 et très en deçà de celui des berlines de référence que sont la BMW 750i et la Mercedes 450 4Matic. Un 3l TFSI de 290 ch est attendu en cours d'année.
En diesel trône le V8 4.2l TDI de 350 chevaux de notre modèle d'essai (7,6l aux cent et 199 grammes) et un 0 à 100 km/h réalisé en 5,5s. La clientèle française préfèrera le V6 3l TDI de 250 ch (6,5l et 174 grammes) et un 0 à 100 km/h en 6,5s. Sachant que le même 3l se déclinera d'ici la fin 2010 dans une version 204 chevaux (5,7l et 155 grammes).
Les V8 sont associés à la nouvelle boite tiptronic à 8 rapports, les autres à une boite à 6 rapports.
A noter que l'Audi S8 n'a pas de remplaçante, le V10 n'étant plus retenu. En revanche, il est question d'une A8 W12 6,5l double turbo développant 650 chevaux !
Sur la route
En s'installant au volant de la nouvelle Audi A8, on mesure les efforts réalisés par la marque pour hausser encore la qualité d'assemblage et la finition cette fois proche de la perfection. Contact, le V8 4.2l TDI ronronne très discrètement, le nouveau vaisseau amiral assure un transport princier.
Notre (trop) court essai s'étant déroulé sous une pluie battante, nous avons pu tester l'efficacité de la transmission intégrale Quattro et surtout l'étagement judicieux de la nouvelle boite Tiptronic à 8 rapports. Ont été passés en revue les différents modes de la suspension pilotée, le programme sport influant sur la fermeté des trains roulants et de la direction, soudainement très pesante, et sur la réactivité de la boite. Des ajustements destinés à rendre cette imposante berline plus agile mais du coup plus difficile à maîtriser.
En effet, le système Quattro répartit le couple sur les deux essieux en privilégiant l'arrière. Un choix compréhensible pour donner un caractère joueur mais délicat sous la pluie où il faut soigner ses trajectoires. Le freinage de son côté nous est apparu peu endurant à très forte cadence.
Ces petites réserves qui échapperont à la plupart des acheteurs plus enclins à profiter du luxe de leur salon roulant ne remettent pas en cause le formidable potentiel de l'Audi A8. Vaste vitrine du savoir-faire de la marque, la dernière née ne cessera d'étonner ses propriétaires surtout si comme le prévoit le constructeur, ils s'offrent toutes les options majeures.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation